samedi 28 juin 2014

Goodtime Boys - Rain





Bridge Nine records (US) Palm records (UK) - 2014 




En rentrant de vacances, fin de rigoler. Place au hardcore qui crie, qui est (un peu) méchant, qui sent la BO d'un film avec des gens pas contents. Hardcore for life.
Bon, pour que le choc ne soit pas non plus trop violent, on peut commencer avec de la crème de hardcore, distillée à l'Anglaise, plutôt qu'une aigre rasade de whisky bon marché qui t'arrache le gosier dès les premières gouttes. Goodtime Boys sort son nouvel album, Rain, officiellement son premier LP, même si on connaît déjà quelques sorties précédentes (moi c'est sur mais je pense que vou-zaussi). Le moins qu'on puisse dire, c'est que je l'attendais. Impatience.
Pour la faire naître, il y a eu bien sur les sorties précédentes, la signature sur Bridge Nine records, même si je trouve qu'ils alternent le bon (Defeater, Iron Chic, etc) mais aussi le moins bon (t'as écouté Expire?). Bref, il y a eu surtout le pré-EP 7" qui précédait cet album, avec ce "Live Moves" qui m'a claqué bien comme il fallait. D'habitude j'aime pas trop ce concept, sortir des pré-EP qui ont plus ou moins les mêmes titres que les albums, même si ça peut faire un bel objet. Quand t'as l'album ça fait un peu réchauffé, je sais pas. Enfin quand les chansons sont bonnes on pardonne plus facilement, mais dans ce cas ça fait naître une grosse attente. Impatience.
Entrons dans le vif du sujet. Autant dire qu'on sait à quoi on va avoir droit. On est dans la lignée parfaite des groupes dont on définit le style par "Hardcore moderne". C'est à dire? Tu prends un base de hardcore "classique", avec des gros riffs, du chant crié, des tempos rapides (et un peu de gens qui dancent et s'entrechoquent poliment) mais tu ajoutes un peu de finesse, des passages plus lents, plus travaillés, moins bruts en somme. On va donc toucher du doigt l'évolution même du punk-hardcore, comme on la conçoit en 2014. Fini les mosh-parts qu'on voit venir à 3km, et les choeurs crachés comme du venin en brandissant l'esprit XStraight-EdgeX. On entre dans le détail, dans les mélodies, dans le son travaillé, mais on reste costaud quand même, c'est la tradition.
Je vais oublier la chronique détaillée de chaque morceau, en essayent de voir cette album de manière globale. J'aime cette musique, pas chaque partie ou chaque chanson en particulier, mais de manière plus globale. C'est efficace, costaud, mais aussi détaillé. Exactement ce que j'aime dans les références du genre comme Defeater. ça sonne, ça rentre dedans mais avec quand même un petit peu de retenue, comme il faut. Le son justement, parlons-en, car c'est presque ce qui m'a le plus frappé dans cet album. C'est précis, net, sans aucune bavure. On y arrive. C'est peut-être ça qui rend cet album bon mais pas fabuleux. J'ai envie de dire que c'est presque trop parfait, trop calculé, et du coup on perds vraiment de impact. C'est sur que le son est tellement gonflé que ça passe tout de suite au premier abord, tu te dis "Pfouah ça sonne trop! C'est trop la claque!". Mais trop de prod tue quelques espoirs au fil des écoutes.Ca claque dans le casque, pour sur, mais quand même. Bon c'est sur, je préfère ça à des prod pourries, c'est certain je vais pas faire mon blasé de la vie. Si il faut trouver un bémol, c'est bien ça, mais pour le reste, il y a des compos ultra travaillées et vraiment efficaces, avec quelques retours aux origines hardcore qui font du bien.

Vous vous ferez bien votre propre idée de la chose, c'est certain. la mienne, en résumé, c'est qu'on passe du bon temps avec ces garçons, et que la victoire est certaine!










samedi 21 juin 2014

Not Scientists - Leave Stickers On Our Grave - 2014

Not Scientists - Leave Stickers On Our Grave - 2014




Delete Your Favorite records - Février 2014



 Si vous êtes comme moi un grand spécialiste du ballon rond, allez voir (un peu) plus bas, là-bas. c'est cadeau, choisissez la chronique que vous préférez !


Chronique #1 - La "classique"


Faisons aussi la promotion de la scène française qui marche. Not Scientists débarque, et pour un éminent scientifique comme moi, ça commence pas très bien, attention. Bon vous me direz pas besoin de trop de science pour faire du punk-rock, ça se joue plutôt dans les tripes et dans le coeur (oui oui), et vous avez bien raison! En tout cas, vu la composition de l'équipe, ça risque de devenir tout de suite bien plus intéressant. En gros, avec déjà la moitié de feu Uncommonmenfrommars, on a de quoi tendre l'oreille, et voir si ils nous proposent vraiment quelque chose de neuf. Non pas que je n'aime pas Unco, mais j'ai quand même trouvé que ça commençait à tirer sur la fin, j'avais un peu lâché l'affaire pour dire vrai. Avec ça, on ajoute les toms et cymbales de No Guts No Glory, un nouveau bassiste, et on commence à saliver.
Voici donc ce premier EP, "Leave Stickers on Our Grave". Le titre sonne un peu album posthume, bizarre pour un renouveau. En tout cas, ces 6 titres sont assez variés, et j'avais pu avoir une belle preview en écoutant quelques podcasts radios bien choisis (Joining The Circus !).
Dès la première écoute, le fil conducteur de cet EP nous rassure, nous emmène en terrain connu avec la voix de Ed, et la trame punk-rock maitrisée depuis belle lurette par les gars. Tout de suite, on est dans le pop-punk travaillé, simple, efficace, avec peut-être un accent un peu plus rock garage, voire rockabilly (à prendre avec des pincettes cette remarque). "Evil Seed" nous renvoie directement aux origines punk-rock mélo, mais avec un tempo un peu plus ralenti. On prend son temps. Calme et sérénité. On oubliera vite les interludes un peu trop ska-truc à mon gôut, mais par contre on gardera les choeurs, décalés avec le chant sur le refrain, ce que j'ai toujours adoré chez Unco notamment. C'est simple, je dirais même simpliste, mais ça rentre dans la tête dans la seconde. C'est aussi ça la force de ces compositions. D'un côté oui, c'est un style vu et revu, mais de l'autre j'ai quand même toujours de l'admiration pour les groupes qui arrivent à faire marcher si bien les piliers punk-rock pour faire des chansons qu'on a envie d'écouter, de chanter, d'aimer. Un tas de références punk-rock transpirent à l'écoute, chacun aura les siennes, et l'exécution des morceaux est digne de bon nombre de références US. En même temps on en attendait pas moins de ces gars-là !
On arrive doucement vers "Coughing Blood", pour moi LE tube de cet EP. La combinaison de riffs est parfaite, le refrain magnifique, et surtout couplé avec le son de cet EP, clair, précis, net. Je ne sais pas si c'est un parti pris, mais je trouve le son assez sage, ce qui ajoute de la clarté à l'ensemble, sans tomber dans la précision à outrance. Tout est donc réuni pour avoir le sourire.
Un EP, au final, est suffisant pour apprécier ce groupe. il n'y a pas vraiment le temps de s'ennuyer, ce qui est souvent mon cas sur des albums complets. Toutes les chansons ne sont certes pas parfaites, mais c'est largement suffisant pour me faire osciller la tête et essayer d'hurler les refrains dans mon Anglais approximatif. Et là est bien le but, je pense."No Third Chance" est d'ailleurs à elle seule la meilleure conclusion possible, avec un final un peu plus Indie-punk qui me ravit.

A la fin, il reste le plaisir toujours intact à écouter cet EP, cette musique rock pop-punk qu'on connaît tant (en bien et en mal d'ailleurs) mais qui nous enchante tellement quand elle est faite avec goût.


Chronique #2 - La "coupe du monde"


Not Scientists, c'est un club nouveau de la banlieue Lyonnaise. Nouveau certes, mais qui veut rapidement atteindre les sommets du championnat Français, et qui s'en donne les moyens. Pour cela, le recrutement est de taille avec 2 tauliers, qui ont fait plus que leurs preuves dans le gotha de la première division du punk-rock Français, avec leur ancienne équipe Uncommonmenfrommars. Ils ont écumé les terrains de France et du monde,pour aller jusqu'à la Ligue des Champions du punk-rock, l'enregistrement aux US et la reconnaissance de leur pairs. le punk-rock spectacle, à l'Américaine, on était conquis. Mais comme toutes les grandes équipes, il est difficile de rester au top tout le temps. Le jeu est devenu un peu stéréotypé, connu, sans surprises. Une fin de cycle pour ce groupe, même avec des joueurs si confirmés.
Il fallait donc rebondir. Du moins pour le meneur de jeu, Ed, avec sa classe et sa technique vocale encore intactes, et Jim, qui change de poste pour passer dans une position plus avancée en attaque à 6 cordes. Ce rebond se fait dans un nouveau club plein d'ambitions donc, et il faut du courage pour repartir dans des divisons inférieures, mais qui ont gardé ces valeurs du punk-rawk qu'on aime tant. Et les matchs sont toujours aussi beau à voir, la ferveur reste même si les foules sont plus éparses. Le challenge est donc excitant, alors qu'ils auraient pu rester tranquille à skater au soleil. Mais ils préfèrent sûrement la sueur et la chaleur des caves à rockers.
Pour cela, il faut donc compléter l'équipe, avec un gardien du rythme qui a aussi écumé les tournées sur des terrains plus ou moins favorable, avec les No guts No Glory. Il faut aussi un défenseur à 4 cordes, moins connu des non initiés mais non moins important.De là, on espère qu'ils vont mettre en place un jeu alléchant, technique, qui va nous faire vibrer façon Barça de Guardiola. Vu le passé des gars, on s'attends à du punk-rock chiadé, pour sur, mais on espère pas un 4-4-2 stéréotypé et fragile comme on a souvent droit. Plutôt un schéma plus audacieux avec de l'attaque et de l'originalité.

Dès les premières minutes de jeu, on sent la fluidité, la technique, et qu'on va avoir droit à du beau jeu. Les gestes sont répétés, maitrisés. Quelques fautes techniques viennent émailler la rencontre mais globalement on ne s'ennuie pas. A la mi-temps, on est assez conquis. 3 titres de belle facture, qui nous rappellent le punk-rock qu'on aime. Et puis au retour des vestiaires, le TUBE, la frappe en pleine lucarne, le retourné acrobatique qui renverse le stade; "Coughing blood" est jeté dans ta face, la bombe punk-rock! La fin du match sera plus calme, pour se remettre de tout ça, avec quelques actions à retenir mais sans autre éclat aussi remarquable. On espère donc les voir à l'oeuvre dans chaque petit stade des villes de France et d'ailleurs, pour voir si cette équipe peut s'inscrire dans la durée. Pour cela, il audra prendre les matchs les uns après les autres, et la 2ème saison est toujours la plus compliquée. Pas trop de changements au mercato, on espère, pour garder la fluidité et le beau jeu.

Bonne chance !