lundi 29 septembre 2014

Split Chroniques #2 - Bâton Rouge VS Torino

      J'avoue, j'ai un faible pour la scène Lyonnaise, vous avez dû vous en apercevoir si vous lisez ce blog, et vous êtes un peu plus nombreux à chaque fois, ce que j'apprécie beaucoup.
      Voici pour vous un nouvel épisode des Split Chroniques, qui cette fois se déroule à Lyon avec deux groupes qui se connaissent bien, j'ai nommé Bâton Rouge à ma gauche et Torino à ma droite.


Peut-être est-il nécessaire de rappeler le principe des split chroniques pour ceux qui débarquent:
  • On choisit deux groupes proches musicalement et/ou amicalement parlant. Ici donc les deux pépites Lyonnaises.
  • Je distribue la liste des questions pour lesquelles les membres de chaque groupe doit disserter et le but est donc que chacun parle... de l'autre groupe, et surtout pas du sien. Bâton Rouge parle de Torino et vive versa. Une idée comme une autre après tout.
Pour ne pas vous laisser dans l'inconnu le plus total, voici une introduction qui va répondre à vos premières interrogations. Ensuite place aux artistes.

Tout d'abord, délocalisons-nous un peu. Je sais pas pourquoi Torino s'appelle Torino, mais cela va nous permettre d'aller faire un petit voyage jusqu'à cette ville d'Italie, bien jolie si ma foi vous avez l'occasion d'y faire un tour (Aperitivo !). On parlera de foot aussi car c'est le thème que nous avons choisi ensemble (hé oui.)

Il y a deux clubs de foot à Turin. D'un côté, la Vieille Dame, la célèbre Juvintus de Turin. Maintes fois championne d'Italie, et d'ailleurs tenante du titre en ce début de saison. Et puis il y a aussi le Torino FC (dites Le Torino, ça suffit). Plus petit club en effet, mais qui progresse vite ces dernières saisons. Avec des joueurs de qualité ils ont terminé 7ème de l'exercice précédent, ce qui est pas si mal au final. Un club qui va monter encore, on l'espère. 

Nos deux groupes du jour, c'est un peu ça.

Bâton Rouge d'une part, c'est la grande "Juve", qui est très performante ces derniers temps et recueille un maximum de supporters à travers le monde. La recette commence à être connue des aficionados de match dans les bars et squats glauques que vous êtes, car vous les avez sûrement vu jouer en direct près de chez vous. Les joueurs sont confirmés, transférés de clubs de renom. Il y a là des membres de Daïtro et 12XU, la crème des club hardcore-screamo Made in France, même si ils étaient ces derniers temps un poil plus en retrait. Mais ils sont pas cramés les gars, et en effet, ça devrait fonctionner. Par contre, dites leur que le jeu hardcore torturé c'est fini, et que la tactique powerpop a atteint ses limites pour l'instant. Parlez leur des nouveaux schémas en 4-4-Emo, de technique punk-rock, et surtout dites-leur de conserver ce si singulier chant en Français, comme on garde toujours sous le coude ce bon vieux jeu à la Nantaise. Vous avez créé Bâton Rouge, une sorte de quintessence d'Emo-punk façon 90's, le chant en Français en plus. Chapeau bas. Néanmoins, face à sa comparaison footbalistique, il manque encore une reconnaissance internationale, qui devrait arriver on espère. Il faudra pour cela continuer à briller sur les scènes Européennes, ce qui ne m'étonnerait pas vraiment.  

Torino d'autre part, c'est le club qui monte, adossé à son "grand frère". le terme est choisi du fait d'une certaines consanguinité (aucun rapport avec une quelconque banderole) qui existe entre les deux groupes. Bref, on peut dire qu'il y a matière à nous procurer un jeu alléchant, qui repose sur des bases punk-rock bien solides. On mise sur des joueurs plus jeunes, qui ont les crocs pour nous montrer tout leur potentiel au plus haut niveau. Mais aussi le gros transfert du mercato, et l'arrivée d'un gros calibre du championnat, qui a vécu, on le pensait en tout cas, ces plus belles années sous les couleurs de, vous l'aurez compris, Daïtro et 12XU. Un joli coup, c'est certain, pour atteindre une nouvelle dimension. Et au niveau du jeu, c'est un plus physique, mais on sent l'agilité et l'aisance technique transpirer à chaque mesure. En plus, on rentre dans la meule, avec des gros riffs punk calibrés pour nous entrer directement dans le cerveau. Luis Fernandez, consultant émérite de BinSport Punk-Rock (ça va arriver vous inquiétez pas) dit d'ailleurs d'eux "T'as deux mecs devant la défense, deux sentinelles, deux 6, et tu sens qu'il va être difficile de rivaliser dans la dimension physique. Du coup le jeu est peut-être un poil plus stéréotypé aussi, plus frileux, mais c'est normal, il faut trouver son équilibre et son identité de jeu. Techniquement par contre, tout est déjà bien mature, et l'efficacité n'a pas été oubliée dans la causerie technique". Un bien bel hommage. Par ailleurs, ils possèdent aussi dans leur jeu cette originalité du chant en Français, qui revient petit à petit à la mode dans les club punk-hardcore à travers la France. La formation évolue, doucement mais sûrement. Et quand on sait écrire des paroles, c'est toujours mieux. La musique et les victoires, oui, mais le l'intelligence des textes du jeu, également.


Quoi que vous puissez penser, la comparaison s'arrête là. Pas d'animosité entre les supporters, et surtout oubliez les simulations inutiles dans la surface scénique de réparation. Ils ont fait une tournée commune, l'occasion de faire leurs preuves, mais aussi pour moi de leur demander un petit effort pour répondre à mes questions un peu décalées en conférence de presse. Certains sont plus bavards que d'autres, comme les entraîneurs de Série A, mais le résultat est concluant. Et sans langue de bois.


1a. Vous en connaissez quoi de ce groupe? c'est qui? Ils supportent quel(s) club(s) de foot au fait?

BR: Torino se compose donc de Rog à la guitare, Féfé à la batterie et donc Gwen à la basse. Gwen joue aussi dans Baton Rouge et on a aussi joué dans Daïtro ensemble... il a aussi joué dans 12XU et Simfela il y a longtemps. On connait Rog depuis pas mal de temps car à l'époque on se croisait et on faisait jouer ses anciens groupes (HK, Pavlov, WhoNeedsMaps?) assez régulièrement. Féfé, idem, vu qu'il est de St Etienne, on se croisait souvent. Féfé a joué dans des tonnes de groupes comme Protex Blue, Ken Park ou encore Take Warning et plein d'autres... Pour les mêmes raisons, Féfé et Rog se connaissent depuis longtemps. Torino a commencé quand Rog et Féfé se sont installés à Lyon.

TO: Bâton Rouge c'est gwen, julien, bol et louib ex daitro et pour des lyonnais chose assez rare fan de toujours de l'ASSE. En vert et contre tous.


BR: Niveau foot, on est plutôt branché OL et Féfé St Etienne. On donne à Féfé l'occase d'entretenir sa haine farouche pour l'OL tandis que nous, en bons gentlemen, avons toujours une pensée sympathique et respectueuse pour l'ASSE. Rog s'est jamais prononcé par contre... coincé entre Gwen et Féfé il se la joue à la suisse... mais son coeur doit en pincer pour le club de sa Saone et Loire natale, le Louhans Cuisaux FC.



2. Première écoute: quelles émotions? A quoi vous avez pensé?
BR:
Julien : Bin ça m'a fait bizarre de voir Gwen jouer sans être à côté de lui héhé ! 10 ans qu'on fait tout ensemble... vu la musique qu'ils aiment, je savais que j'allais être fan dès le premier accord. J'ai été assez impressionné par le côté singulier qu'il y a dans leurs morceaux... c'est humble, sensible et catchy à la fois... c'est un côté que j'adore chez eux.
Samuel: C’était pour un de leur premier concert, dans un bar minus (le bar des capucins à Lyon). J’ai trouvé ça cool, hyper catchy et ça m’a fait super plaisir de les voir jouer. Par contre à la fin Gwen avait sa tête des grand jours, quand il est pas content d’un concert ! mais moi j’avais trouvé ça cool.

TO: Pour la première ecoute indéniablement un mélange entre sonic youth/noir désir /stephane eicher.


3. Ca sonne comment (leur dernier disque - EP) ?

BR: Du punk rock mélodique humble, sensible et catchy à la fois. Supers paroles aussi, faut le souligner. Quelque part entre Naked Raygun / Pegboy et les bons vieux trucs sur No Idea...  Et le prochain disque qui se prépare est un split avec Zero Gain et ça, c'est une excellente nouvelle.

TO: Comme a chaque fois avec bâton rouge autant sur disque que sur scène ça sonne grave.

4. Et en concert/tournée ça donne quoi?

BR: ça parle plus de foot que de musique dans le van, ça ne fait aucun doute. Sinon, comme d'hab, un classique, les batteurs parlent de batterie, les guitaristes parlent d'amplis et gwen parle tout seul du coup. Féfé regarde fixement chaque élément qu'il va frapper, une cymbale ou un tom, c'est assez fascinant à voir. Rog, c'est la force tranquille... et Gwen il est à peu près normal sauf s'il estime que le concert est pas bien où là vaut mieux pas croiser son regard. Ils sont plutôt rigolos et faciles à vivre sinon... ils se sont bien trouvés avec Gwen, ils aiment bien s'arrêter souvent sur des aires pour fumer des clopes et prendre des cafés, ça c'est relou par contre.
BUT: Vous êtes partis ensemble, racontez-nous un peu!

TO: pour les quelques concert fait ensemble ça se passe toujours très bien heureusement qu'il y a torino car nous on est pas très drôle .emo style oblige.

5. Une chanson favorite chez les autres? Pourquoi?
BR:
Samuel : moi c’est « Des zeros et des uns ». La première fois que je l’avais entendue en concert la mélodie m’était restée en tête un bon moment. C’est pas ça le signe d’un bon tube FM ?
Julien : moi c'est "vingt pouclons fumés" ou "Rue de la Ré en controle V"... j'hésite entre les deux...

TO: "Assis sur un banc", en plus gwen et louib trip a fond de la jouer.


6. A votre avis qu'écoutent les mecs de l'autre groupe pour:

- a. Se motiver dans le camion entre deux dates?  
BR: Rien, le van fait trop de bruit.
TO: On ecoute rien pour bien rester concentré.
- b. Faire un dernier câlin à leur être cher avant de partir en tournée?  
BR: Rien, y a pas que la musique dans la vie...
TO: Nos propres disques, ça rend dingue leurs meufs.

- c. Fêter la victoire de leur club de foot favori?  
BR:
Féfé c'est facile : Allez Les Verts
Gwen : "Keeper of the seven keys" de Helloween, parce-que pour lui toutes les circonstances sont bonnes pour nous mettre ce merveilleux morceau. Rog : "Ramada Inn" de Neil Young... il dure 16 minutes, tranquille quoi, grosse teuf, ça met direct tout le monde dans l'ambiance de déglingo mega délire

TO: Forcément un groupe stéphanois!


- d. Fêter la défaite de leur groupe favori? 
BR:
Féfé : Allez Les Verts... 
Rog et Gwen sont compatissants, pas du genre à chambrer...



6. Un dernier truc à balancer ?

BR: Gwen aime pas répondre aux interviews et celle là c'est la meilleure qu'il a jamais reçue




Un GRAND merci à eux!

lundi 15 septembre 2014

La playlist de... #2 - Votre rentrée 2014


L'été se termine. Pas de baratin sur les vacances tout ça, on en a bien trop entendu partout. Par contre, on peut laisser l'été dans notre coeur tout l'hiver avec une petite playlist chaude pour attaquer sereinement l'automne. En plus, elle va mettre en valeur ma spécialité, à savoir découvrir des albums ou des groupes au moins 6 mois après qu'ils n'aient fait le buzz. Merci bien.

Not Scientists - Leave stickers to our grave 7"


Delete Your Favorite Records - Septembre 2014


Not Scientists, on en a déjà parlé ici lors de la coupe du Monde non? C'est bien possible. Mais là, ils ont eu l'idée saugrenue de sortir un 7" avec le même titre que le 12" qui a précédé (vous suivez?), dont au passage je pensais beaucoup de bien. Autrement dit, il y a du neuf.
Voici donc 3 nouveaux titres, toujours dans un punk-rock enjoué, mélodique et avec un accent vintage un peu plus marqué cette fois (en particulier "I wanna be a Spaceship" non?). Il fallait néanmoins un tube, ce qui est fait d'entrée avec "Leave Stickers on Our Graves" (la chanson cette fois). Parfait exemple de pop-punk dans la parfaite lignée du 12" précédent, que j'applaudis des 2 mains. Tout est toujours bien agréable à écouter en fait, en 7 minutes environ chrono en main, même si je dois dire que je suis un poil moins convaincu par le 7" que par le 12". Peut-être que je les préfères plus longues au final. Les productions discographiques de Not Scientists (rhoo).
En attendant donc, allez les voir vu qu'ils vont passer près de chez vous bientôt avec The Copyrights, dont (magie) je parle 3 lignes plus bas. 


The Copyrights - Report


Red Scare Industries - Août 2014


Justement, passons à un mastodonte de la scène pop-punk mélo, j'ai nommé The Copyrights. Alors là, on change de registre tout de suite Mesdames et Messieurs. on parles des USA, donc on mets un gros braquet.
Voici leur nouvel album, le 6ème du nom, à savoir Report. Hé oui, c'est les USA, on va se mettre encore à genoux et faire bouger notre langue entre leurs deux fesses. Ben oui. Mais bon, force est de constater qu'en matière de pop-punk mélodique, c'est eux qui gagnent. Tu vas l'écouter, t'en fais pas.
Tu vas aimer? Peut-être, peut-être pas, mais t'es obligé de reconnaître que la qualité est là, dans tes oreilles. 
Quoi dire d'autre? Pas grand chose, car dès les premiers morceaux c'est comme si tu avait déjà écouté cet album des dizaines de fois. Pop-punk, punk-mélo, c'est toi qui voit, mais j'ai envie de dire que ça marche toujours aussi bien ("Telescope" = alerte au tube), pour te donner la pêche dans un automne morose. Des tubes, de l'efficacité, du catchy, c'est fait, refait, surfait, mais ça fait toujours du bien à entendre! D'ailleurs, je comprends pas comment ces gars peuvent arriver à empiler les chansons comme ça, sachant tout ce qui a déjà été martelé dans ce style, sans que fi nalement tu trouves quelque chose à redire. Réfléchissons-y sérieux quand même. Bref, si tu veux apprendre comment faire des tubes pop-punk de qualité supérieure, tu trouveras donc ici un des meilleurs cours qui soit. Et le mieux, c'est encore d'aller mettre tout ça en pratique la semaine prochaine quand ils passeront près de chez toi à Lyon, Morthomiers, Clermont ou Toulouse (oui Besançon et Sélestat tu les as déjà vus la semaine dernière, chacun son tour) ! 



Prawn - Kingfisher




A vrai dire, l'automne, c'était un peu déjà ça cet été chez moi, au vu du mois d'Août le plus pluvieux depuis que Greenday a pas sorti un bon album (autant dire depuis l'invention du punk-rock sûrement). Il a fallu donc se tourner vers les chansons qu'on peut écouter calmement dans son canapé, regardant ce magnifique brouillard qui englobe les montagnes pour la 5ème journée consécutive. Ce que j'ai fait.
Je vais parler ici d'un groupe que je ne connaissais que trop vaguement pour m'y intéresser plus avant, à savoir Prawn. Pourtant j'étais (et je suis presque encore) dans ma mouvence Indie-Emo-Pop-Punk-plein-de-joie-de-vivre, mais j'avais raté le coche. Raison suffisante pour se rattraper.
Je tombe donc, presque par hasard, sur Kingfisher, le nouveau disque de Prawn, et j'ai été quasi-instantanément emporté. Un Emo pop vraiment riche, autant au niveau des mélodies, que de la qualité instrumentale. C'est superbe, et vraiment j'en redemande. Calme sans être niais, mélodique sans être cliché, émotionnel dans le bon sens du terme. Il ne reste plus qu'à dire bravo, et que ce disque risque de plaire à beaucoup de gens.  Moi le premier.

PS: A noter qu'ils seront en tournée pour quelques dates en France (Paris au moins) avec les skate-punkers anglo-saxons de Gnarwolves (affiche un peu bizarre, il est vrai), dont on devrait reparler bientôt.


Buried Option - Downward



Co-production (Slow Death, PP&M, Say Cheese, Never Heard Of It, Frisbee Records et Temple Garden Records) - Avril 2014

Buried Option, c'est Français, c'est du punk-rock et ça commence à faire parler d'eux. Des concerts, un Pouzza Fest à Montréal, le CV tend à se remplir. Un EP 12" sorti en coproduction avec différents bons labels Français, sérigraphié et tout, je vois que les choses ont été bien faites.  J'ai donc écouté avec attention.
Au niveau de la musique, on est dans le punk-rock, efficace, et sans fioritures, à l'image de leur compères The Early Grave avec qui ils ont partagé quelques dates récemment. Après un début sans réelle étincelle, je suis interpellé par "Mandrake Falls" autrement dit un bien bel exemple de leurs capacités punk-rauques, avec un riff de début aguicheur, un refrain qui tache et une interlude plus calme, qui tend vers l'Emo, et qui j'avoue m'a ravi. Je sens un héritage fort de la scène Française des années 90-2000, Second Rate en tête (notamment sur "Where the Sun Gores Down Part II") et je pense qu'ils sont sur la bonne voie.
En somme, même si je ne suis pas complètement convaincu, je ne peux pas faire de vrai reproche à ces 6 titres, si ce n'est peut-être un peu de maturité qui va se gagner en avalant les kilomètres et les gouttes de sueurs frontales en salle de répétition. Ce que je peux dire par contre, c'est que sans faire battre mon coeur à la chamade, j'ai pris plaisir à voir que la flamme punk-rock continue de briller du côté d'Orléans. Et qu'elle risque bien de prendre de l'épaisseur au fil des années avec l'évolution future de Buried Option.


I am The Avalanche - Wolverines



I Surrender Records - Mars 2014
 http://www.iamtheavalanchenyc.com/

Fidèle à mes 6 mois de retard pour découvrir des groupes, je me suis attaché à écouter le nouvel album de I am The Avalanche il y a peu, sachant qu'il date de Mars 2014. Si j'avais pu le faire avant je l'aurais fait hein, mais ça me donne une bonne occasion de vous remettre un peu de soleil dans la tête avant d'attaquer les jours où quand tu travailles pas il fait nuit. 
Au niveau de la musique, I am The Avalanche, c'est un peu du rock de stade, mais qui ce joue pas dans les stades. Vous suivez? Bon. Il y a rock de stade ET rock de stade. Le "vrai" rock de stade, au sens premier du terme ( celui qu'on aime bien entendu) c'est Foo Fighters, et là pour le coup même dans un stade c'est trop petit pour accueillir tout le monde. Là, on parle de rock de stade beaucoup plus abordable. Beaucoup plus abordable que The Gaslight Anthem aussi d'ailleurs, qui a succombé à une vague (ultra-)populaire (le dernier album là, tu l'as écouté?). Du hard discout un peux vous dites? Pas vraiment quand même, car la qualité est au rendez-vous.I am The Avalanche donc, c'est plutôt de l'artisanat local abordable, direct du producteur au consommateur. On oubliera vite l'intro méchamment pompée sur "Start Me Up" des Rolling Stones (j'espère que c'est voulu, mais ça mérite presque une disqualification d'office), mais pour le reste c'est du rock à tendance punk navrant de simplicité, mais qui entre si bien dans ton cerveau. Il faut de la musique comme ça parfois, ça ravigotte. Mention spéciale pour "Where Were You?" qui sonne tellement foofighter-esque, qu'on en oublie l'originale.
En résumé, pas grand chose de neuf mais ça fait plaisir quand on a le mal du rock simpliste et efficace.


FAVEZ - Old and Strong in the Modern Times


Avril 2005

I am the Avalanche, ça m'a rappelé au bon souvenir d'un groupe Suisse que j'ai longuement écouté il y a quelques temps,qui pourtant n'a à pas tant de choses à voir, mais on est pas à une contradiction près. Du coup, je vais terminer cette playlist avec Favez, un groupe Suisse qui nous indique à merveille sa situation géographisue dans l'album qui les fait connaître, à savoir From Lausanne, Switzerland. J'aimerais aller un peu plus en arrière pour parler de Old and Strong in the Modern Times, que j'ai écouté une sacré bande de fois après sa sortie en 2005. Plutôt orienté post-punk à ses débuts, le groupe s'est mué en indie-rauque simpliste, lourd, qui prends son temps, un peu à l'image de groupes comme Sparta par exemple.
Old and Strong in the Modern Times, c'est parfait pour ta meuf qui n'aime pas "quand ça crie" et aussi pour toi qui apprécie quand "ca envoie (quand même) du bois".
Bref, une bonne raison de réécouter cet album, après quasiment 10 ans, surtout que les sorties qui ont suivies sont vraiment "foo-fighterseques" pour le coup, même si il y a un côté plus pop que je n'apprécie plus vraiment.


Allez A+ !

mercredi 10 septembre 2014

Water Mane - Greetings From The Basement

NOTE DE COMMENCEMENT: j'ai cru comprendre lors d'une émission de radio que les membres du groupes dont je m'apprête à faire la chronique n'aime pas vraiment les anglicismes, ou du moins les évitent car c'est rigolo. Ca tombe bien, le directeur de mon diplôme bac+5 de physique lors de ma soutenance de stage en 2012 était de la même trempe, même si il rigolait beaucoup moins. J'ai dû faire sans mots de langue Anglaise dans tout mon rapport, je vais donc essayer de faire pareil aujourd'hui. A chaque tentative de traduction douteuse je mettrai un lien si vous êtes perdus. Par contre je prendrai peut-être quelques libertés sur la traduction. Merci pour votre compréhension.






Ah la France qui bouge. Celle qui nous fait plaisir pour la rentrée (Excellent!) en sortant son premier vrai album. Même si il n'est pas encore totalement sorti (ce sera fait le 19 Septembre), il est déjà en écoute intégral sur le camp des groupes. Je parle ici de Water Mane, pardon Crinière d'eau (vous avez compris maintenant). Ce groupe, je l'ai découvert un peu parce qu'il semble qu'il soit le chouchou de Guillaume qui dirige l'émission Rejoindre Le Cirque à Montpellier. Mais surtout, parce que je leur voue une admiration sans bornes depuis que je les ai vus en concert à Grenoble. Mais pas n'importe quel concert, non Monsieur. Ils se sont produits au "Dock", cette minuscule salle réservée d'ordinaire aux métalleux plein de noir et de râles gras les deux doigts extrêmes de la main (si on enlève le pouce) tendus vers le ciel. J'aime pas trop. A vrai dire, voilà le seul et unique concert de punk-rock que le Dock ait jamais accueilli. La raison principale? le punk-rock, ça joue trop fort. Même en mettant du gaffer sur les cymbales et presque en chuchotant. Puis ça ramène pas trop de monde, même si la "salle" ne peut en contenir que 40 tous mouillés. Un groupe Grenoblois en première partie, des jeunes, puis un autre dont j'ai oublié le nom, désolé, qui pour faire quelques balances commencent a jouer un chanson paranoïde des célèbres Shabbat Noirs. Ca donne le ton. Par la suite, un concert particulièrement alcoolisé pour les gonzes de Crinière d'eau, où le fameux "jus de swagg" a coulé à flots, mais bon c'est pas si souvent qu'on se marre comme ça à Grenoble. Depuis ce concert et notre magnifique discussion sur les compilations du magazine "feu" Punk-Rawk (moi avec les chapeau de garçons à vaches et eux avec leur ancien groupe qui parlait d'objets volants non-identifiés) dans le van des montpellierains sur fond de vin dégueulasse, je les suis de près. 

Pourtant Crinière d'eau, ce n'est pas comme qui dirait de la pure violence. C'est plutôt du punk-rawk simple, efficace, et joué de mieux en mieux au fil de leurs années d'existence, il faut le dire. Après quelques sorties minimes en nombre de chansons, il fallait passer à plus grand, en l'occurrence un disque complet, une longue production (LP) sobrement nommée "Salutations du sous-sol".

Quand j'écoute, je pense de suite à "Faire avec ce qu'on a et Rafistoler", un groupe que j'adore, et à la scène punk-rock estampillées Floride que l'on connait tous. Du punk-rock somme toute basique, avec des jolis arpèges joyeux, soutenus pars des parties de guitare efficaces, un basse batterie qui tourne simplement et surtout 4 chants. Car c'est bien la particularité du groupe, 4 voix, toutes assez différentes, tantôt assez rauques, tantôt plus aigües. Les choeurs sont puissants, clé de voûte de ce style musical (le refrain de fin de "Comment pourrait-il être pire?"). C'est vraiment agréable, même si au fil de l'album j'ai l'impression qu'il manque de la spontanéité et un peu d'entrain. C'est un poil mou en fait, même si tout est parfaitement en place. Peut-être trop d'ailleurs, à la mode de l'enregistrement "live" où l'on veut garder ce qui se passe dans l'instant, quitte à perdre la mise en place parfaite. Ce dont je suis plutôt adepte il faut dire. 
Par exemple: qu'est ce qu'il s'est passé avec Midnight Thought, pardon Pensée de Minuit? Oui  car il se trouve que ce titre en particulier était déjà sur un EP/démo précédent et que je le trouve meilleur que sur l'album. Peut-être plus spontané, un peu plus rapide, avec plus de pep's au final. C'est un VRAI tube, avec tous les ingrédients nécessaires (simplicité, efficacité encore une fois). Ici on perd un peu cette âme et c'est dommage. Enfin, la structure, les chants, les parties de guitares restent les mêmes, et je maintiens cette chanson comme un tube, mais il demeure cette petite pointe de déception en fond.

Surtout que j'ai envie de m'emballer. J'aime cette musique choisie avec goût, la variété des chants, la puissance de certains passages, l'ensemble cohérent et sincère. En retrouvant une spontanéité perdue, et quelques BPM laissés en route, je peux tirer totalement mon chapeau. C'est une musique vraiment bien faite, pensée pour faire plaisir, sur son vélo avec son être cher le long d'un canal ensoleillé. Du punk-rock plaisir comme il en faut.

Et à la fin, un peu de fraîcheur acoustique, qui me fait vraiment penser à des sessions des Fils du Buddha, ou des mecspeucommunsvenusdemars. Une bien belle manière de refermer ce premier album. 

En résumé, ça me rentre dans la tête, ça me file le sourire, et je suis content d'écouter cet album à chaque fois. Pour le reste, on patientera encore un peu va.

Ils seront en tournée bientôt, allez les voir et achetez leur disque !


lundi 1 septembre 2014

Aviator - Head in the Couds, Hands in the Dirt



No Sleep Records - Août 2014


Naviguer de page bandcamp en page bandcamp sur les internets ça a du bon. Et là, je dois dire que je suis sur le cul.

Je ne suis d'ailleurs pas loin de penser que c'est un de mes albums de l'année. Pourquoi?  Pour un mélange assez étonnant qui donne un album vraiment varié, à la frontière du hardcore, du post-hardcore, de l'emo, de on sait pas trop quoi au final. En tout cas, je peux vous promettre un voyage intéressant, et avec des Aviator(s) de ce genre on ne peut s'attendre qu'à survoler les sommets. Revue de détails.

Tout d'abord, en prenant nos billets, on sait pas trop pour quel voyage on va partir. Ce qu'on sait, c'est que la compagnie est plutôt sure, No Sleep Records c'est quand même du sérieux. Un genre d'American Airlines du punk-rock, avec des liaisons connues comme La Dispute bien sur, mais aussi Touché Amoré, Balance and Composture ou No Trigger pour les plus punk. Des groupes que j'aime bien en fait. Dans leur historique, quelques vols désagréables (Into IT. Over IT. ou The Wonder Years ?) mais pas de vrai catastrophe industrielle (bon je connais pas tous les groupes non plus, si vous êtes pas d'accord tant pis pour vous). Une compagnie sure donc. On se doute bien qu'on va aller vers une destination hardcore moderne, avec peut-être du punk-rock, de l'Emo mais aussi des choses un peu plus variées, progressives diront certains. Un destination attirante, mais sans nous faire rêver plus que ça de prime abord.

Concernant la destination, à priori difficile de savoir. Alors comme tout le monde tu regardes sur internet, tu cherches un guide pour qu'il te montre les trucs ou t'es sûr d'avoir un maximum de monde quand t'y seras. Tu sais le genre "allez dans cette auberge ultra typique, minuscule ou l'on sert de la bouffe locale, et goûtez le fameux gâteau machin". T'arrives dans ce fameux truc c'est ultra blindé, car tout le monde a aussi lu le même guide et a fait comme toi. T'attends des heures, tout ça. Bien ouèj' mec. Tu manges, ça peut être super bon comme banal, ça dépends. Mais c'est sur, tu raconteras quand même à tes amis en rentrant ton expérience de la tipicité locale (si t'as pas posté une photo de me**e de toi en train de bouffer sur instagramme). Passons, je m'égare beaucoup trop. Juste pour dire que j'espère ne pas vous envoyer dans un de ces endroits. Head in the Clouds, Hands in the Dirt est le premier disque long format d'Aviator, et je souhaite que vous écoutiez cet album sans que tout le monde vous en ait parlé avant. Car, il est vrai que j'ai souvent du retard à l'allumage pour dénicher des "nouveaux" groupes. Mais comme qui dirait ce footeux célèbre, peut-être que la routourne va tourner.

Reprenons.

L'embarquement et l'arrivée dans l'appareil fait bonne impression. Design soigné avec un artwork simple mais vraiment beau. Pour la version LP il y a apparemment un vinyl blanc et rouge qui s'annonce de toute beauté. En clair, l'hôtesse de l'air à un joli petit cul, et même si au final on veut juste arriver à destination c'est quand même un plus (merci au passage pour cette remarque totalement matchiste, c'est cadeau).
    
Le décollage est splendide. "Pipe Dreams", une merveille d'introduction avec un riff qui te colle le tympan à l'enceinte en moins de deux. Oui, on va avoir droit à de l'émotion, en témoigne ce refrain que tu chanteras longtemps sous ta douche. C'est à la limite du déjà-vu mais personnellement j'ai adoré. Moins d'éloges pour la suite, ou on est plutôt dans le Emo-Harcdore comme on dit, mais moins transcendant toutefois. Il commence à y avoir quelques turbulences, pour le coup c'est assez vu et revu. Mais ne cédons pas à la panique et faisons confiance au pilote. 
Durant le vol arrive "There Was a Light". Et là, j'ai vraiment l'impression de retrouver des groupes que j'avais oublié, notamment These Arms Are Snakes, confirmé par la suite ("Head Noise" non?). Du presque post-hardcore efficace, tranquille, mais auquel on a ajouté un côté plus intime, plus La Dispute en somme ("There Was A Light" ou surtout "But I won't be there" ). Un mélange entre du post-hardcore bien efficace, et un côté plus mélancolique, plus humain. C'est sûrement ce rappel qui me fait aimer Aviator, car j'ai toujours été un grand fan de These Arms Are Snakes et je retrouve les mêmes codes ici, tout en cédant à la hype de l'émotion, ce que j'apprécie volontiers.

Ah on a même le droit à une intermède plus violente, aussi violente que les brulures d'estomac provoquées par ces pâtes à la sauce "je-sais-pas-trop-quoi" qu'on te sert pendant un vol long courrier (tu les a pas mangé parce que t'avais faim d'ailleurs, mais juste pasque t'avais rien d'autre à foutre entre ta pseudo-sieste assise dans ton siège et la diffusion de films déjà vus). Avec "Forms" mais surtout "I hold Myself in Contempt" le tempo augmente, pour friser le punk-hardcore et ça fait du bien de lâcher les chevaux. Ils en sont aussi capables et je pense que c'est une force, pour ajouter un gros contraste à cet album déjà très intéressant.

Au final, le vol se passe sans encombres. Quelques titres plus intimes pour terminer, ça change encore un peu, pour atterrir en douceur et finir le voyage de manière très agréable, avec ce titre "Fever Dreams" assez aérien et aéré.

Résultat des courses: Ce groupe est vraiment à suivre, et je ne sais pas si l'occasion nous sera donnée un jour de les voir en vrai direct, mais ça devrait être particulièrement savoureux.un de mes albums de l'année peut-être donc, à moins que je fasse encore de plus belles découvertes, sur terre ou dans les airs.