jeudi 15 décembre 2016

1 minute chronique #11 - The Cardboard Swords




Novembre 2015
countyourluckystars records

Sans conteste et jusqu'à nouvel ordre, l´album Goodness de The Hotelier est dans mon top 1 de l'année civile 2016. Et de loin. Ca me surprend aussi, c'est sur, mais bon je fais avec et je me dois d'assumer.

Pourtant, il y a des concurrents, dont certains très sérieux. Comme The Cardboard Swords, qui ont su me séduire avec un nom de groupe génial (oui, c'est un argument comme un autre), mais aussi en vrai avec ce mélange d'Emo et de pop-punk, pas trop plaintif,  pas trop violent mais surtout pas trop chiant non plus. Franchement, il va m'être difficile de trouver des arguments pour dire que la ressemblance avec le dernier The Hotelier n'est pas "si grande que cela", j'avoue, et ce dès les premières secondes de "(S)he Said" on va s'en rendre compte. Mais je vais essayer.

En résumé donc, beaucoup de choses similaires. Les riffs mélancoliques, le chant parlé, la touche vraiment Emo, c'est vrai qu'on s'y croirait. Pourtant, l'album sonne plus brut, moins réfléchi, plus direct. Et c'est ce qui fait sa singularité je pense. Les paroles sont plus simples, les structures mélodiques surement beaucoup plus basiques, et c'est ça qui m'attire en fin de compte. L'ambiance générale est assez calme, sobre, et accompagnera parfaitement vos apéros d'hiver. Mais surtout, ca reste à la fois intime ("Flannel") et entraînant ("Brian's Song", LE tube de cet album), bizarre à dire. Ca me fait penser en vrac à American Football (première époque), à Tiny Moving Parts enlevé de sa folie, ou même aux chansons les plus mélancoliques de Sport. Bizarre j'te dis, mais mes références le sont.

En tout cas,tout se mélange donne une très bonne surprise, qui a eu tendance à passer un peu entre les gouttes pour n'entrer ni dans la catégorie "trop d'Emo", ni dans la catégorie "Trop de pop".  Tranquille pour terminer 2016.









vendredi 25 novembre 2016

Talk Show Host - Perfectly Competent




En ce moment à l'évidence c'est l'automne, qui coincide souvent avec une période de l'année où on fait pas grand chose et où l'on est un peu dans le dur. Les articles de presse "santé" les plus avertis ont mis un nom sur tout ce phénomène, la "dépression saisonière", ou un peu plus rigolo à dire le TAF (Trouble AFfectif saisionier) [oui j'ai étudié la chose avant d'écrire cet article, et pas que sur Doctissimo]. En deux mots: t'as envie de rien branler, t'as besoin d'affection et c'est le blues. Soit disant, c'est à cause du manque de luminosité, mais j'y crois moyen. Faut dire que cette année, entre le blues des élections Américaines (et des nôtres), le blues qui te saisit quand tu écoutes les informations, et le blues du reste éventuel, le taux de luminosité semble passer au second plan. Un bon coup de TAF. 

Tout ca pour dire qu'il faut se remonter, ce qui pour ma part rime avec punk-rauque. Alors j'ai ressorti The Ship Thieves, The Menzingers (oui, y'a mieux pour éviter la mélancolie je te l'accorde), The Loved Ones, The Gaslight Anthem et le reste. Mais j'ai quand même besoin de nouveau, de frais, et ca tombe bien parce que j'ai recu un mail pour me parler d'un nouveau groupe du Canada, dans lequel se trouve un Auvergnat exilé (y'en a qui réussisent). Alors je l'ai recu il y a quelques temps, mais le blues saisonnier ne m'avait pas encore saisi (et j'étais pas mal occupé) donc je n'y ai prêté qu'une attention modérée. Toutes mes excuses. Il est temps de réparer l'erreur, parce que cet EP vaut le détour.

Cet EP, c'est "Perfectly Competent", celui de Talk Show Host, Toronto, Canada, Monde. Du punk-rock plutôt gentil, plutôt gai, qui devrait nous redonner le sourire. Sur les 4 titres de cet EP, on retrouve vraiment des chansons de punk-rock indie assez efficaces, qui, sans réinventer la roue, passent impeccable dans mes oreilles pleines de TAF. Ca me fait penser un peu aux groupes que j'ai cité plus haut, mais j'y trouve particulièrement un faux air the The Lawrence Arms (récent) musicalement, dans "Lost And Found" ou "108" par exemple. Mes deux chansons préférées d'ailleurs (Lost And Found en #1). On est dans cette veine, même si la voix est plus claire, le tout plus lisse, plus pop si on veut. Un autre exemple? Allez, le dernier Banner Pilot (c'était facile). Plus pop, ca veut dire qu'on peut trouver aussi des liens avec les albums récents de Bob Mould, ou Weezer, par exemple, ce qui n'est pas pour me déplaire ("Franklin").

Bon, à dire totalement vrai il en faudra un peu plus pour éliminer de manière durable le TAF, mais l'aide est appréciable. La musique est à mettre dans la catégorie "pop punk-rauque classique - sans trop de surprises" mais encore faut-il avoir les compétences de bien le faire, si c'est l'ambition (une ambition que j'approuve parfaitement). C'est le cas de Talk Show Host, je suis quand même curieux d'attendre ce qu'ils vont nous faire, pour que notre cerveau danse frénétiquement, en oubliant pour un temps le blues ambiant. C'était pas le but?














jeudi 17 novembre 2016

Folk In My Days #4 - Travis is a tourist





L'autre jour, je suis allé voir un concert de Benjamin Lefwitch Francis, dans ce qui pouvait ressembler à un amphithéâtre, par exemple celui où j'avais mes cours d'analyse numérique en première année d'école d'ingénieur. Ambiance aseptisée donc, en particulier pour un concert folk qui pouvait se dire intimiste. Heureusement qu'on pouvait boire un peu de vin dans la salle, un vin sans bien plus de goût que la déco, mais du vin quand même. Bref. J'étais donc assis, prêt pour le cours, à réfléchir sur le fait qu'aller à des concerts tout seul c'est bien un peu la lose (mais vous deviez en savoir plus d'ici peu), à regarder le vin tournoyer dans mon verre. Puis les lumières se sont éteintes. Un mec est apparu, seul avec sa guitare, paraissant presque intimidé du silence qui régnait dans la salle. Un silence de plomb à vrai dire.

Ce gars, c´est Travis Is A Tourist, qui ouvrait la soirée. Et, sans pouvoir vraiment décrire ce qui s´est passé, j´ai été subjugué par ce que j´ai vu et entendu. Un homme, une guitare, et des chansons. Pas d'effets, et par moment même pas de micro. Et puis, entre chaque chanson, un petite goulée de whisky, et un mot pour détendre un peu l'ambiance. Justement, cette ambiance était presque irréelle. Personne ne bouge une oreille, et le niveau de bruit est plus élevé le dimanche à la messe. Mais il en faut plus a Travis pour être déstabilisé. Des petites blagues bien placées entre les chansons, et surtout une voix parfaite pendant. 

Alors après cette expérience, difficile de retrouver les mêmes sensations sur disque. Pourtant en écoutant les premières notes de "Shaking", j'ai des frissons qui reviennent. Alors oui, l'instrumentation est beaucoup plus fournie, oui le côté nu de ce que j'ai vu en concert s'est évaporé, mais les émotions sont restées. 

J’espère t’avoir donné envie, peut-être d’une manière différente, d’écouter ses chansons. Si tu as une minute, écoutes cette folk-pop intimiste sur bandcamp, en plus le téléchargement est à prix libre. 

En résumé: j'écoute aussi (et souvent d'ailleurs) de la musique chez moi parce qu'elle me rappelle un moment, un sentiment, et des émotions que j'ai eu dans le passé. C’est à peu près ce que je voulais partager aujourd’hui.  


jeudi 3 novembre 2016

La playlist de: vous avez dit Hardcore Moderne? PART I



NB: au lieu de parler d'une manière individuelle de tous ces jolis disques que j'ai écouté récemment, j'ai compilé tout ca dans une petite playlist. 


Le hardcore moderne, ca veut tout dire et rien dire. Malgré tout, conformons-nous au vocabulaire usuellement utilisé dans ce blog et parlons un peu plus en détails de ce genre en plein boom, avec pas mal de bons disques sortis récemment. J'aurais pu en ajouter d'autres, mais je suis encore en train de les écouter (comme quoi j'écoute vraiment les disques, même si c'est assez étonnant je le concède). Il y aura donc surement une seconde partie.

Terrible Love - False Flag


Commençons par une référence histoire de poser des bases. Bon, j'avoue, une chronique sur un seul titre, c'est un peu inédit. Mais quel titre! Ce "False Flag" je l'ai écouté 10 fois en quelques jours. Puis j'ai arrêté. Puis je l'ai réécouté encore 10 fois. C'est une combinaison quasi-parfaite pour Terrible Love, de Londres, dont le premier EP m'avait déjà mis sur les fesses (ici). Des gros riffs, un son monstrueux, une voix acérée, c'est ce que j'attends. Alors tant pis si y'a qu'un titre, l'illustration marche aussi. En tout cas, je prends ça comme la référence du moment.



Departures - Death Touches Us, From The Moment We Begin To Love




Dans une direction un peu différente, on peut aussi fleurter avec le Hardcore mélodique sans tomber dans la marmite plaintive et moshs-parts clichés (ce qui rend cette musique bien moins intéressante).
Cet équilibre, Departures l'a trouvé avec son nouvel album Death Touches Us, From The Moment We Begin To Love. Eux, ils viennent plutôt du punk-hardcore qui a toujours été un peu mélodique, mais qui savait rester rugueux, Leur nouvel album aurait pu les faire tomber dans la catégorie des groupes trop plaintifs (pour moi), surtout avec cette voix devenue ultra écorchée posée sur des riffs carrément plus émotionnels. J'ai eu presque un peu de mal au début d'ailleurs. Je préfère leur split avec Moose Blood, ou leur album d'avant, Teenage Haze, un peu plus frontal. Enfin quand même, il est cool.


Somber Rites - S/T



Y'a pas que les grosses pointures du hardcore moderne qui m'enchantent en ce moment. Non non, il y a aussi des nouveaux venus, comme Somber Rites, de Lisbone, au Portugal. Dans la musique, on est quand même très proche de Defeater ("Bystanders", "Rough Roads"), mais on peut aussi penser un peu à Modern Life Is War dans des athmosphères plus lentes, ou des groupes plus punk-hardcore (ChampionHave Heart?). Franchement, ce mélange est assez excitant, d'autant que le résultat vaut carrément l'écoute. "Rough Roads" en est un bon exemple, avec une batterie cassante et des rythmes haletants, des passages plus ambiants et des choeurs épiques sur la fin. Il me manque quand même un petit quelque chose pour que ca me mette par terre. Un côté plus sauvage surement, plus brutal je crois. Mais ca arrivera peut-être avec la suite, en tout cas je l'espère.


Past - Cliffhanger



Un peu plus rentre-dedans? Un peu plus produit? Et Francais? Pas de soucis. Vous allez m'écouter Past alors, de Bordeaux. Une bombe de hardcore moderne, qui me fait vraiment penser au dernier Frameworks si vous voyez ce que je veux dire (ici), enfin du moins pour les chansons que je préfère. Le son est mortel, les compos vraiment intéressantes. En fait quand j'écoute ("Spring" par exemple), je sens une violence plutôt contenue, dans les guitares du moins. Mais elle contraste vraiment avec la batterie, qui te vibre dans l'oreille sur chaque coup, ce qui ajoute un impact terrible à l'ensemble. Et puis avec cette voix criée, cinglante, urgente qui ressort du tout, je suis bluffé. L'album alterne entre du gros hardcore lourd ("Spring", "Doormat") et des chasons un peu plus lancinants, moins directes, dans une veine plus Touche Amore ou Pianos Become the Teeth, si on omet le son toujours au taquet. Le travail parait vraiment lêché et que l'évolution avec leur EP se fait vraiment sentir. C'est du tout tout bon.




lundi 17 octobre 2016

1 minute chronique #10: Raincheck - true love




Tu ne le sais pas encore, mais Raincheck, ce sont tes nouveaux meilleurs copains. Ouais d'accord, mais des meilleurs copains, c'est quoi? Pas compliqué. Ce sont des gens que tu connais depuis un certain temps, que tu apprécies, et avec qui t'aimes bien te retrouver souvent. Tu cherches pas chaque jour des nouveaux meilleurs copains, t'en as déjà. Bon ils sont pas parfaits, ils ont des défauts, mais tu leur pardonnes. Vous avez ensemble un certain vocabulaire, des blagues récurrentes, des trucs qui vous sont propres en fait. Et surtout, tu t'en lasses pas vraiment, même si vous vous voyez depuis des années. On est plus ou moins d'accord sur la définition? Bon.

Eh bien dans mon cas, Raincheck colle bien à cette définition de meilleurs copains. Leur punk-rock est de celui que j'ai déjà entendu plein de fois, mais avec lequel je me sens à l'aise d'entrée. Le genre que j'aime bien écouter souvent, qui me rappelle No Guts No Glory, Twisted Minds, The Traders ou plein d'autres groupes copains comme eux. Le genre de musique dont je ne cherche pas de nouveauté chaque jour, car j'en ai plein à écouter, mais dont j'ai toujours plaisir à écouter du neuf. Alors oui, on peut surement reprocher que le genre est vu et revu, mais ca empêche pas que ça soit cool. Parce qu'on parle le même language, on aime le même punk-rock teinté de hardcore, simple, efficace. Mais surtout on ne veut vraiment pas facilement s'en lasser. Du punk-rock des copains quoi.


mercredi 5 octobre 2016

Against Me! - Shape Shift With Me



Total Treble Music - Septembre 2016


Contrairement à beaucoup de mes copains, je ne suis pas vraiment un spécialiste de la discographie d'Against Me! Bien sur j'ai écouté les albums, j'aime encore beaucoup le faire, mais ne comptez pas sur moi pour reconnaître instantanément toutes les chansons et leur place dans tel ou tel album. Comme certains aussi, j'avais un peu décroché après New Wave, qui rendait le groupe certainement plus banal, moins leader dans cette fameuse scène punk-rock de Gainesville. Enfin bon, des histoires comme on en écoute beaucoup et je vais pas trop jouer le spécialiste aigri. Je ne suis pas spécialiste pour un sou, aigri par contre c'est bien possible, mais ca ne suffira certainement pas.

Et puis, Transgender Dysphoria Blues m'avait agréablement surpris. Plus efficace, qui retrouve une certaine singularité. Un retour aux racines, assez aceptisé s'il en est c'est vrai, mais quand même perceptible. Confirmation avec l'album live 23 Live Sex Acts qui garde presque que le bon. Combiné avec l'energie et la mise en place parfaite du concert, c'est tout de suite différent. Bref, j'avais assez envie de voir comment sonnait se Shape Shift With Me. 

Mais l'mpression est mitigée. J'alterne vraiment, entre titres qui m'entrent dans le crane direct, et d'autres qui me passent complètement au-dessus de la tête. Des fois c'est bien. "333" est dans la lignée parfaite des bons tubes de Transgender Dysphoria Blues pour moi, avec une ligne de chant bien solide, et une rythmique basique mais bien reconnaissable tu vois. Efficacité maximale, choeurs à hurler sur le refrain, c'est carton plein. "Rebecca" aussi est plutôt cool dans le nouveau style du groupe par exemple. Tu peux te dire "Tiens ca c'est Against Me!". Mais globalement, c'est un peu chercher à sauver les meubles. Parce que des fois c'est moins bien. "Crash" par exemple est plate comme l'horizon autour d'Eindhoven, et croyez moi y'a pas une colline à moins de 50 km. Je pourrais donner d'autres exemples, mais le noeud du problème n'est pas tant là.

Le noeud, il est plutôt ici: la plupart du temps, je trouve cet album sans grande surprise. Oui, quand j'écoute "12:03" je dodeline de la tête. Oui certains titres sont super, mais c'est loin d'être égalitaire sur tout le disque. Je l'aime bien c'est sur, je pourrais le classer dans la hiérarchie des albums d'Against Me! que je préfère si je voulais, surement quelque part entre Transgender Dysphoria Blues et New Wave, je sais pas trop. Cela le placerait au milieu. Ni super, ni en-dessous quoi, ca me semble bien. Et c'est à ce point précis que je veux en venir.

Est ce que, d'une manière générale, on est pas lassé de ce genre d'albums? Je veux dire, pas celui-là en particulier, mais ce genre d'album d'un groupe qui en a déjà sorti plein, des bons et des moins bons, certains qu'on a écouté 100 fois, certains autres seulement 5 (et je suis gentil). On sait qu'on va avoir envie d'écouter le nouveau mais on ne s'attend pas vraiment à sauter au plafond, au final. On a l'oreille plus critique aussi, surement. C'est très difficile d'être emporté par ce genre d'album, et d'ailleurs un grand bravo aux groupes qui arrivent à le faire. Enfin je parle pour moi, te sens pas trop visé par mon élan de généralité.

Là, je ne sais pas trop. Bien sur je suis toujours Against Me! J'ai envie d'aller les voir en concert en Décembre, d'écouter encore ce nouvel album, d'en discuter un peu avec mes copains. Mais cette discussion ne vas pas s'éterniser je crois. Against Me! est au milieu du curseur dans ma tête, et risque d'y rester encore pour cette fois-ci (même si j'espère toujours me planter).

Toute cette chronique pour dire qu'au final on a pas trop d'avis, c'est un peu long désolé.










lundi 5 septembre 2016

Frameworks - Smother




Deathwish - Juin 2016


OUCH.


Ah autant prévenir d'entrée, dans cette chronique je suis bon pour utiliser la fine fleur des champs lexicaux portés sur la violence physique, les démonstration d'énervement, ou les choses mauvaises qu'on veut faire subir à des gens vraiment pas sympas. J'espère que vous êtes au point sur le sujet. Car Frameworks vient de sortir une bombe de hardcore moderne avec ce nouvel album, Smother. Alors pour résumer, cet album (au choix) c'est un coup de poing dans la gueule, une grosse envie d'hurler les paroles, et une belle branlée. Voilà pour le contexte. Vous en conviendrez, je peux pas dire mieux.


Rien qu'à entendre le titre qui ouvre cet album, The Fear of Missing Out, j'ai été complètement par terre. Car déjà, le son est parfait, l'équilibre entre les guitares aggressives, la basse qui te souffle dans la nuque, la batterie qui te cours derrière et le chant qui n'en finit pas de te hêler, si j'étais toi je prendrais mes jambes à mon cou. Enfin, de toute manière, Frameworks va te rattraper et tu vas passer un sale quart d'heure. L'urgence justement, c'est l'une des caractéristiques principales de cet album. Et sur ce point, que les chansons soient plus rapides, plus saccadées ou plus lentes, mon impression reste la même, celle d'être en permanence menacé, poursuivi. Je me cache dans un coin le temps de trouver un second souffle.


Pour le reste quand même, maintenant que je peux reprendre mes esprits, je vois la musique de Frameworks comme plutôt entre-deux sur pas mal de points. Pas sur la qualité tu vois, ca c'est le top du top (copyright à mon papa), mais plutôt dans la musique et les intentions. Du hardcore ni trop rapide, ni trop lent. Assez mélodique, mais aussi très direct par moment. Criard, mais sans le côté trop plaintif de certains groupes de hardcore Emo. Tu vois, sur ces échelles on est plutôt proche du milieu. Ni vraiment Modern Life is War, ni vraiment Pianos Becomes the Teeth en somme, mais un peu des deux. C'est sur qu'on est plus proche du second ("Pelicular People", "Tangled") dans les intentions. Mais "Song of Myself" par exemple sonne comme un bon compromis si je veux illustrer mieux ce propos.


Voilà, il me reste plus qu'à m'agenouiller, reconnaître la défaite, et laisse Frameworks m'emporter.


OUCH.



PS: Si ca rentre pas dans mon top de cette année, c'est qu'il y aura eu des sacrés autres trucs jusqu'en Décembre.



mardi 16 août 2016

La Playlist de: l'après-été 2016 - 100% née et élevée en France


Même si tu l'as pas bien vu arriver, l'été est là, et est déjà presque fini. Mais pas de soucis, je vais prolonger l'été dans ton coeur pour un moment avec une petite playlist. Et pas besoin d'aller aux US pour la trouver, non non. Tu peux rester là, en France, et trouver du punk-rock parfait pour un barbecue avec tes copains avant que l'hiver se pointe.
Donc, oublies la sauce barbecue, prends de la béarnaise. Oublies la Bud, prends une 1664. Laisses ton tee shirt Hot Water Music de côté, et mets plutôt celui de Wank for Peace que t'as acheté le mois dernier. Et bien sur, surtout pas de NoFX ou de The Get Up Kids pour la musique. A la place, appelles moi Arnaud Montebourg (ou pas) parce que tu vas écouter du 100% Francais.
Bref, on y va avant que ca dérive.

Nightwatchers - Good Kids Obey



Autoprod' - Juillet 2016

Commencons par une nouveauté, tiens. Plus particulièrement, voici le premier EP des Toulousains de Nightwatchers. Et leur devise pourrait ressembler à "c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure confiture". En clair, si tu veux faire du punk rock simple, efficace, qui sonne vraiment power pop à l'ancienne, autant prendre les meilleures influences, comme les Ramones bien entendu, mais aussi une bonne dose de power pop donc, et une toute petite touche de punk-hardcore des tout débuts. Et tu arranges tout à ta sauce, avec l'expérience accumulée de tes projets musicaux précédents pour pas que ca sonne trop cliché ou banal. C'est la recette Nightwatchers, et cet EP est franchement cool à écouter, sans fioritures mais qui sait aller à l'essentiel. Et c'est bien, parfois!


Traverse  - Winter Songs for Summer Bruises

Coprod' (Brassneck Records, Bad Mood Asso, Bad Wolf Records,
Fireflies Fall, Deux Pieds Deux Dents) - Février 2016
https://traverseparis.bandcamp.com/

Six mois de retard oui, mais pour la bonne cause. Car le premier EP des Parisiens de Traverse se déguste encore mieux une fois l'été installé. Pour ma part, c'est en plein dans le mile. Du punk-rock frais, bien efficace et qui te rentre dans la tête en deux-deux. Cet EP se base sur des morceaux entre Floride 100% punk-rock ("Lights Off", "The More Miles The Less Troubles"), et Californie un peu plus mélo ("Rooms"). A propos, "The More Miles The Less Troubles" est juste un tube parfait. La recette est toujours la même mais c'est toujours aussi bon. Les copains, les bons moments, et une bonne dose de musique, c'est pas compliqué tiens. Peut-être bien que c'est un de mes EP préférés de 2016. Peut-être bien.



Supermunk - Photophobic



Autoprod? - Février 2016 

Supermunk est un supergroupe qui a sorti un album superbien en début d'été. Et surtout, ils ont un superchanteur guitariste en la personne de Forest Pookie, qui du plus loin que je me souvienne a toujours transformé les groupes dans lesquels il a joué (j'ai besoin de faire la liste?) en groupe qui valait vraiment le coup, avec son chant si caractéristique. Oui, même Black Zombie Procession. Pour Supermunk, on est dans le punk-rock qui lorgne un peu vers l'indie, en restant assez classique il faut bien le dire. L'avantage qu'il a par rapport à d'autres, c'est un chant parfait comme prévu, mais aussi un gros basse-batterie, qui en impose, tout en restant assez simple mais surtout bien efficace. Grâce à tout ça, l'album est bien sympa, et on bouge la tête du début à la fin. Impeccable, ca va t'aider pour la rentrée.

Water Mane - Flaws First



Water Mane, si vous me lisez un peu, vous savez que c'est mon genre (de groupe, quoi que les gars sont bien minions aussi kiss) et que c'est sympa comme tout. C'est déjà une bonne raison pour mettre leur nouvel EP dans votre playlist en cette rentrée. Dans cet EP il y a 4 chansons de punk-rock dans lesquelles on retrouve tout de suite le son et le style de compos de Water Mane. Je peux pas mieux dire. On peut tourner ça de différentes façons, la mienne étant la suivante: c'est vrai que le style reste très calqué sur l'album précédent, mais les chansons sont bonnes et je n'ai certainement pas été déçu. Donc oui, si t'aimes Make Do And Mend, I Am The Avalanche, et le punk-rock de Floride en général, ca devrait bien passer entre tes oreilles. En d'autres termes, si t'aimes bien Water Mane, tu devrais bien aimer le nouvel EP de Water Mane. Oui?



RAVI - Masses


Au cas où tu l'as pas remarqué, RAVI, un groupe sur le podium de mes groupes préférés de punk-rock émotionnel en France de tous les temps, est de retour. Et leur dernier EP en date, Masses, sorti en 2010, vient d'être réédité dans un superbe vinyle 12" par une conspiration de labels affiliés à des émissions de radio. Du grand Emo-punk made in France, avec ses refrains ultra catchy et ses voix aui se melangent. Cet E.P. représente pour moi le meilleur de RAVI, et c'est vraiment une bonne idée aue de le réediter en vynile. Pas de longs discours c'est génial, alors écoutes le!

Pour chopper le vinyle:
https://checkout.bigcartel.com/2763911/PTXICK37351E468O94ZYU86G2/shipping

Y'en a pas des masses, alors dépêches-toi!







mercredi 20 juillet 2016

The Hotelier - Goodness



Tiny Engines Records - Mai 2016

Désolé pour les zizis et les minous sur la pochette. J'ai pas tout compris. 

La course au titre (à peine) convoité de "meilleur album de l'année dans mon cœur" pourrait prendre un tournant inattendu. Parce qu'avec la ribambelle de bons groupes qui ont sorti des albums en Mai/Juin, cela a fait bien des choses à écouter. Et, au milieu de cette sélection printanière, se trouve le nouvel album de The Hotelier, Goodness, que j'ai vu un peu passer par hasard au milieu des Thrice, Tiny Moving Parts, Half Hearted Hero, Sport et autres. Je me suis quand même dit que j'allais y jeter une oreille et ce choix s'est avéré particulièrement avisé.

Car je suis pratiquement tombé de ma chaise. Bon, je croyais déjà en leur potentiel, leur dernier album en date avait déjà attiré mon attention, mais sans pour autant me faire vaciller d'un pouce dans mon siège de bureau. Ce coup-ci, la donne a complètement changé. Car à contre-pied des groupes du genre, qui ont tendance à tomber beaucoup trop dans la Shoegaze-Emo-Indie gavée d'effets et de buzz en tous genres, ce qui est beaucoup trop pour moi, cet album me donne une impression sobre et naturelle au possible.

Tout commence avec l'introduction, une texte lu, sans musique, sans rien. Je sais pas, mais ca m'a mis dans une ambiance spéciale lors de l'écoute. Calme, reposé, mais pas si mélancolique que ca. Et puis la musique arrive sur la pointe des pieds. Une batterie ultra simpliste qui donne le rythme, une guitare en fond, un chant posé ("Goodness Part 2"). Puis tout s'accélère un peu, tout en laissant une pointe de retenue. Le son est presque calfeutré, comme si on ne voulait pas trop en faire, pas trop en dire. Comme si on restait là, entre amis, à aimer faire l'un des trucs les plus simples du monde comme parler autour d'une bonne bouteille. Tout le monde est autour de la table, écoute, on parle de tout et de rien, on apprécie juste d'être ensemble. Goodness, ça m'as fait un peu cet effet là. Pas le genre de soirée où on rigole à fond et on se mets la cuite. Non, juste à discuter, boire un coup, et se raconter quelques histoires. Partager quoi.

Des interludes, des bizarreries, ponctuent cet album fait de parfaits morceaux d'Emo indie à la réalisation millimétrée. Rien qui dépasse. Tout me semble si léché, réalisé dans un souci du détail stupéfiant. Alors oui, on peut sentir un côté vraiment policé, lustré, ce qui peut vite se transformer en désavantage. Comme je le trouve souvent dans des groupes indie qui font de la musique calme et chiadée en fait. Mais pas là, bizarrement, où le mélange entre des passages bien entraînants et des moments calmes se fait parfaitement. "Two Deliverances" en est un exemple parfait.

En fait, je me suis pas ennuyé une seule seconde en écoutant cette album une fois, deux fois, trois fois... Ce qui ressemble à un exploit. Et je l'écoute encore beaucoup.

Bravo The Hotelier.




mardi 12 juillet 2016

Wake The dead - Under The Mask



Demons Run Amok - Mai 2016


Cette chronique pourrait tourner court. Car rien qu'en lisant le titre on a déjà tout compris. "Wake The Dead - Under The Mask". Alors on a pas tous les détails c'est vrai, mais il ne faut pas se plonger dans l'histoire complète du punk-hardcore pour voir la référence. En clair: tu sais déjà si tu aimes ou pas. Tu sais déjà si tu vas aimer ou pas. Et, sans rien trahir, c'est presque ce qu'il va se passer en écoutant le disque. Wake the Dead et moi, à première vue, y'a des chances qu'on ne soit pas trop Partners in Crime. Désolé si je vous froisse un peu. Mes chroniques, The Trouble I Love.

Donc au début, cette chronique aurait pu se résumer à:
"Voici le nouvel album de Wake The Dead de Marseille, du punk-hardcore en furie comme Comeback Kid, Verse ou Another Breath. Cet album est bien, la réalisation est bonne, les compositions efficaces. C'est toujours un genre de musique que j'aime bien écouter".
Fin du bal, stoppez l'orchestre. Dans ce cas là, Talk is Cheap.

Sauf que l'histoire pourrait bien ne pas s'arrêter là, car moi aussi j'ai My Other Side. En y réfléchissant un peu, il faut soit les avoir bien accrochées, soit être un peu cinglé, pour appeler son groupe comme l'un des meilleurs albums d'un des meilleurs groupes de punk-hardcore moderne qui ai existé. En plus, le plus souvent, False Idols Fall. En d'autres termes, les copies s'effacent plus vite que les originaux. Il faut par conséquent assumer la référence. Donc, je deviens curieux: que se cache-t-il derrière le masque de Wake The Dead?

Je connaissais Wake The Dead, je crois même les avoir vu en concert une fois il y a un bon moment. Ouais, c'est bien ca, du punk-hardcore bien énervé, dans la lignée de groupes ricains comme ceux que j'ai cité plus haut. Je peux aussi parler de Champion, Have Heart et d'autres. Et puis pas vraiment de doute, ca attaque direct avec "Letter to You". Le décor est planté, gros choeurs, mosh parts et roulette en veux-tu en voilà. Ma première impression est donc bonne, je suis content d'entendre que dans le punk-hardcore du genre, Bright Lights Keep Shining. Ensuite, pour jouer franc jeu, il y a une alternance entre des super titres et d'autres qui manquent un peu d'ampleur, ou qui sonnent un poil hardcore cliché pour moi, mais rien de bien méchant. Pourtant, ces chansons sont loins d'une pâle copie de punk-hardcore, et l'écoute est loin de me faire Losing Patience. C'est efficace, bien rentre-dedans, on est parfaitement dans les codes du genre.

Au fil des écoutes, entre Wake The Dead et moi, Our Distance se réduit, et je commence à apprécier le son, les compos. Le point culminant? "M" surement, avec un début bien typé HC moderne, puis l'explosion où j'ai vraiment eu envie de lancer des chaises à travers les murs. Un bon point.

Sous leur masque donc, je trouve donc pas mal de bon chez Wake The Dead. Je suis d'accord, on ne peut pas tout avoir et cela n'enlève rien à la musique, la critique est toujours plus facile. Wake The Dead ne vas pas Falling Apart de sitôt et j'espère voir bientôt ce que ca donne de mes propres yeux. Bon quand même, j'espère que la vie de Wake The Dead sera longue, et que cet album n'est pas leur Final Goodbye.


PS: A travers cette chronique, j'ai aussi voulu rendre grâce à Wake The Dead de Comeback Kid, aui est vraiment un album que j'adore. C'était l'occasion! 

vendredi 1 juillet 2016

Sport - Slow


Mai 2016 - (sortie physique été 2016)

"

Mon très cher Sport,

J'espère que tu vas bien et que j'aurai l'occasion de te revoir bientôt.

J'ai eu des nouvelles par les réseaux sociaux et j'ai écouté tes chansons. Elles sont toujours aussi bien. Par contre, j'ai été assez surpris d'apprendre tout ca par internet. Pourquoi ne pas avoir prévenu? Je ne comprends pas bien. C'est un peu comme si j'apprenais que mon club favori était champion sans que j'ai pu assister à la totalité du match. Enfin surtout, sans avoir pu le préparer avec mes copains, spéculer sur le contenu, sur les rumeurs, sur ce qu'on attendait. Attendre le jour J, l'heure H, pour laisser éclater sa joie quand tout serait enfin disponible.

Parce que oui, Sport, tu ressembles à mon club favori, et je te garantis que je ne suis pas seul dans cet équipe. Alors là bon, j'ai été assez surpris quoi. Un nouvel album, Slow, comme ça, sorti d'un coup. Comme si demain Messi était transféré en Angleterre sans que personne n'ai été prevenu. Bref, comme toujours j'exagère. Pour l'objectivité aussi, on repassera. Mais ce n'est pas l'objectif de cette lettre.

Toi et moi, on se connait depuis un bail. Je t'ai toujours supporté, même face à tes détracteurs, même si y'en a pas beaucoup c'est vrai. Je suis venu te voir à Strasbourg dès 2011, on a même joué ensemble à Clermont. Dès le début, tu avais su mettre en moi une flamme émotionnelle, celle qui brûlait des années auparavant dans l'Emo-Punk de l'autre côté de l'Atlantique et que je n'avais pas bien connu. Ta musique m'accompagne souvent, que ce soit la petite démo, le premier album Colors ou le second Bon Voyage que j'adore aussi. Je parle de toi à plein de gens que je connais et tout. Je réecoute les albums comme un supporter de Cruyff regarderait encore des cassettes du football total de l'Ajax Amsterdam des années 70, toujours avec le même sourire et la même satisfaction. C'est dire.

Alors au final, j'ai trouvé dans Slow presque tout ce que j'attendais de toi dans un sens. Le même style de jeu, moins offensif mais toujours avec de beaux mouvements. J'adore "Nod", et "Full House" par exemple, qui se suivent. Les deux chants qui se croisent, les petites guitares aigues, l'enregistrement live "comme si on y était". Je te reconnais intantanément en fait. Tu m'as aussi un peu surpris en intégrant du chant en Francais et ca te va bien. Pour autant, je suis un peu moins excité à l'écoute, sans pouvoir expliquer en détails pourquoi. Peut-être parce que je connais mieux tes rouages, ta composition d'équipe et ta tactique. Est-ce pour ca que tu as voulu surprendre tout le monde en sortant cet album d'un coup? D'un coup tactique? Difficile à dire.

C'est vrai qu'on reconnaît ton style directement. Parce que maintenant c'est toi qui fait la mode. Tu a relancé un système qui existait déjà, et tu l'as modernisé. Comme Guardiola avec le Barca. Puis maintenant, les autres te font référence. On ne cherche plus trop à savoir à qui tu ressembles, mais qui te ressembles. Et c'est le point important je crois.

En résumé, Slow, c'est une parfaite définition de cet album. Bravo. J'espère te voir vite, sur la scène Francaise ou Européenne !

Prends soin de toi. Doucement.

"



 


jeudi 9 juin 2016

1 minute chronique #9 - Half Hearted Hero



Animal Style Records - Mai 2016

Triple H. Non, cette chronique ne parlera pas de catch, encore que cet album m'a mis une grosse branlée. Ces trois H sont plutôt pour Half Hearted Hero, dont Animal Style Records a eu la bonne idée de sortir le nouvel album "Isn't Real" il y a quelques jours. Parce que, contrairement au sport le plus fake du monde, a.k.a le catch, cet album (et la branlée qui l'accompagne) est bien réel.

Je me suis déjà éloigné du sujet, parce que mon argumentation risque d'être assez maigre sur le coup. Simplement, la musique me parle, j'ai pas bien d'autres explications, comme ça arrive parfois. Pourquoi cet album plus qu'un autre? Aucune vraie idée. Enfin si, il y a tout un mélange de styles que j'adore, à la fois le punk-rock un peu gras ou au contraire plus mélodique, l'Indie, l'Emo pas chialé,le grunge et d'autres. Ca peut expliquer déjà. Et puis l'amalgame est impeccable, efficace, sans grande fautes.

Alors bon, rien de bien spécial peut-être, c'est vrai, parfois mon analyse raisonnée en prend un coup. Mais quand j'écoute "Throw it Away" ou "Invisible City" je souris un peu bêtement (encore un peu plus que d'habitude). Les passages les plus calmes ("Dreams", "All of Me") me rappellent Somos, le tout avec un peu plus d'entrain comme je l'ai aimé dans Ivy League Tx. Après, je dirais bien que "Same Old Same" est une merveille pop-punk mélo mais je sais pas si ça va bien passer. C'est la limite vers les trucs un peu trop pop mais on reste du bon côté je trouve. Un point négatif? Oui, la pochette entre surement dans la compétitions des plus moches de 2016. Bon, "Drive" sonne un peu Foo Fighters au rabais, et "Sky Blue" aurait pu être composé par n'importe que groupe de grunge des années 90, mais tant pis. N'écoutez pas les 3 chansons de la fin puisque c'est comme ça.

La musique elle, pourrait bien être une des bonnes surprises de 2016.

mardi 31 mai 2016

La playlist de: ce petit week-end à Manchester


Peut-être que la vie essaye de me faire comprendre quelque chose. Ou pas. Car en ce moment, j'écoute beaucoup de groupes avec des filles qui chantent dedans. Je le fais pas exprès, je t'assure. Enfin, je vais essayer de ne pas tomber dans les comparaisons bateau, comme l'autre jour quand je me suis entendu dire "les groupes avec les filles qui chantent dedans, c'est toujours pareil en fait non?". Ce à quoi on m'a rétorqué "Oui enfin les groupes avec des gars qui chantent dedans c'est la même chose mais on le dit pas". Ma mauvaise foi m'empêchant de dire que cette phrase était particulièrement appropriée (et vraie, on pourrait passer des nuits entières à donner des exemples), je vais me contenter de donner des faits, en me basant sur un week-end écourté à Manchester, UK. Merci aux vols Ryan pour le voyage à bas-coût.

Oui, et ce week-end-là, il y avait un concert, avec que des groupes avec des filles qui chantent dedans justement. Jugez par vous-même: Caves, Personal Best, Doe, Shit Present, Crumbs. Vous allez me dire que, quand je vais voir des concerts avec que des groupes avec des gars qui chantent dedans je n'en fait aucune mention. Même si tous ces groupes se ressemblent. Objection retenue, il n'en sera donc plus fait référence dans ce qui suit. Ma mauvaise foi a des limites.


Dans le contexte

En vous épargnant une écriture approximative sur les Smiths, Morissey, Oasis ou bien d'autres groupes de Manchester, je vais parler un peu de ce fameux concert. Oui, Caves c'était bien, mais je ne suis pas méga fan de base. En tout cas, j'aime tous les "Oh Ohhh", le fait que ça soit bien en place, entraînant et que tous les gens du concerts ont hurlé les paroles. Je n'ai quand même pas boudé mon plaisir, c'était super cool et franchement j'étais vraiment heureux. Mais je préfère parler des autres.


Shit Present - ST


Alors là, c'est la meilleure surprise de la soirée. J'ai vraiment adoré le concert de Shit Present, tout simplement, groupe je ne connaissais pas vraiment en entrant dans ce sous-sol. Du pop-punk frais, cool et vraiment bien joué. Bon je crois que je me suis fait un peu attiré par le premier batteur qui tape vraiment de la soirée aussi, mais ça porte tellement mieux la musique. Convaincu, j'ai acheté le disque et je l'ai écouté. J'aime toujours autant, même si je veux bien convenir qu'il n'y a rien de très original. Ca me fait penser à plein de choses, Muncie Girls en tête ("Melbourne, Anxious Type") car j'ai écouté ça il y a peu. Mais aussi un mélange intriguant avec des trucs un peu plus mélodiques comme Polar Bear Club ("Evaporate"). Non mais sérieux, plus j'écoute et plus c'est cool.



Personal Best - Arnos Vale


Pour le coup, le concert était un peu à l'inverse de ce que j'avais prévu. J'avais écouté et aimé ce disque et le concert m'a un poil déçu. peut-être car le groupe a joué trop tôt et qu'avec 4 groupes à suivre les gens présents au concert se sont réservés un peu. Encore du pop-punk de qualité, qui tourne peut-être plus vers le punk-rock ricain, dans le son et dans les riffs. Encore une fois, l'eau chaude n'a pas été ré-inventée mais quand c'est bien fait on y prend goût. Ce me fait penser à une ribambelle de groupes, et c'est sympa. Worriers en tête bien entendu, puis toute la clique RVIVR même si c'est un peu moins "ensoleillé".

Voilà, ces deux groupes ne vont pas infirmer ma tendance à écouter un peu toujours la même chose. Alors, pour me prouver que c'est faux, je vais piocher dans mon téléphone intelligent et trouver autre chose. 


Hors contexte (un peu plus éclectique ?)


The Swellers - My Everest

Haha ! Trop de groupes biens avec des nanas qui chantent, il faut une grosse compensation avec un groupe de punk-rock mélodique à deux balles. La voila, avec The Swellers, plus particulièrement My Everest, sorti au milieu des années 2000 à l'époque bénie du punk-mélodique à roulette. Merci à la Racine pour m'avoir fait remettre ce groupe en tête. Et ça y va, mais j'aime trop ça. Absolument aucun argument autre que mon amour pour le punk mélo tout droit et ensoleillé ne peut être avancé ici, j'en conviens. Mais bon tant pis.


Against Me! - 23 Live Sex Acts

J'ai ressorti le dernier live d'Against Me! pour me tenir compagnie. Ca m'aura été utile, et c'est toujours aussi bien. D'une part, le dernier album en date est super cool. D'autre part, ce live est vraiment parfait, ultra en place, énergique au possible, maîtrise totale. Il y a vraiment une bonne énergie qui se dégage de ce live, on a l'impression d'y être, ce qui soit dit en passant doit être le but de tout live qui se respecte, mais qui n'est pas si évident que ça. En plus ca passe dans mon thème du jour.




Mindset - EP collection

Ah oui, on finit costaud, comme la dernière fois (en plus je dois faire plaisir à Eric S.). Du hardcore 100% straight egde ça existe encore, même si les gars enfilent des baskets Nike bouuuuh. Bref, c'est rapide, efficace, et bien violent. Voici Mindset. Tout y est, la roulette à fond, les mosh parts, et le chant bien rapide qui rappelle bien entendu Gorilla Biscuits mais surtout Youth Of Today. Autant dire qu'ils véhiculent des valeurs positives en se mettant dans la lignée Youth Crew de manière assumée, sans changer une ligne au programme initial. Après, on peut toujours dire que c'est un peu trop recyclé, mais de temps en temps j'aime bien!

Bon, je ne sais pas si cette playlist ne me dessert pas au final. Pas grave.

Allez salut!






lundi 16 mai 2016

Fire At Will - Life Goes On


Avril 2016 - KROD Records
https://fireatwillhxc.bandcamp.com/

Pour Fire At Will et moi, tout n'avait pas très bien commencé. Entre nous je veux dire. Car si je suis surement 100% inconnu pour eux, ce qui est tout à fait normal, je pensais pour ma part les connaître un peu. Bon, je me suis gouré, et je me sens un peu comme un gars qui regrette d'avoir repris de la tartiflette hier au soir, qui a senti le gras couler dans ses veines toute la nuit et à qui son estomac en veut à mort. Je crois que je dois tout déballer maintenant, comme ca on passe l'éponge (j'espère) et on repart sur des bases saines:

1 - Déjà, je pensais que ce groupe n'existait plus. Plus de nouvelles depuis 2011, d'autres ont splitté pour moins que ca. Suivi du groupe, zéro.
2 - Ensuite, parce que le seul disque que j'ai de ce groupe, c'est un CD (rien que pour ca je devrais m'excuser) qu'on m'a donné en achetant d'autres disques (comptez-pas sur moi pour donner des noms). Soutien de la scène, zéro.
3 - Enfin, parce que je viens de me remettre à écouter un peu de punk-hardcore et qu'en ce moment je bloque un peu sur Comeback Kid (Wake the Dead si ca t'intéresse). J'ai par conséquent peur que mon jugement soit un peu biaisé. Objectivité, zéro.


Néanmoins, l'espoir vient de renaître. Car Fire At Will présente son nouvel album, Life Goes On, sorti il y a peu chez Krod records. Et il est bien.  En même temps, en cherchant un peu, il y avait pas mal de motifs d'espoirs:

1 - Dans mes souvenirs, Fire At Will est un groupe de punk-hardcore qui se débrouillait bien en France à l'époque où on se pavanait sur Verse, Another Breath, et toute cette scène punk-hardcore "moderne" si on peut dire. De ce côté là, je me suis pas planté. La musique reste similaire, et la passion est restée intacte. L'album envoie bien, avec un côté presque un peu plus rock'n'roll sur certains passages.
2 - Je ne vais pas retomber ici dans la comparaison USA-France du punk-hardcore, mais de ce côté là pas grand chose à redire non plus. L'album s'écoute bien, le son est bien bon, gros, tout ce qu'il faut pour ce genre en fait.
3 - La recette a été utilisée maintes et maintes fois, donc si on s'y prends comme il faut on prends pas beaucoup de risques. De toute manière le filon ne s'épuise pas vraiment.

Des points positifs, il y en a donc pas mal. Mais il y a aussi quelques points noirs qui vont avec. En bref, peut-être un peu trop calqué et sans trop de surprises. Ca rentre un peu dans le rang quoi. J'aurais aimé que ça pète encore plus, que ça soit encore plus gros, plus gras. Il n'en reste pas moins que certains morceaux sont pas loin de tubes, comme "Siren Song" ou ma petite préférée "Insert Coins".

La partie n'est donc pas terminée pour Fire at Will. Cet album est bel est bien vivant, et nous rappelle aux grandes heures du punk-hardcore qu'on a écouté abondamment il y a quelques années (enfin je parle pour moi).

Entre Fire at Will et moi, ce n'est pas encore parfait, mais ça s'améliore car ils savent pas mal s'y prendre pour me reconquérir un peu. Une bonne nouvelle.  

























dimanche 1 mai 2016

La Playlist de: ce petit road trip au Danemark


"Il y a quelques temps, j'ai décidé de donner une nouvelle tournure à ma vie. Chercher un nouveau sens, se trouver, profiter de chaque instant. Parce que la vie ne nous attend pas. Donc, partir une semaine seul, c'est aussi une manière de découvrir une autre partie de soi-même. Pour mieux affronter le quotidien."

Oui, ca sonne beaucoup trop moralisateur cette introduction de blog de voyage au rabais, ou de site internet de globe trotteurs pseudos-avertis (et je suis sur qu'un de tes contacts Facebook en poste souvent). Mais c'est que j'ai jamais parlé de voyage ici.

Attends, je vais me rattraper.

Il y a quelques temps donc, je me suis dit qu'un petit road-trip solo au Danemark serait pas si mal pour me changer les idées. Qui dit road-trip, dit des heures en voiture, dit du temps aussi pour écouter de la musique. Donc, puisque ce blog est un blog de musique, voici ce qui se trouvait dans la clé USB qui a été insérée dans l'autoradio de mon Opel Zafira de location (merci le surclassement).

Dans le contexte




LackSaturate Every Atom (2008).
Ben ouais, quand on me dit Danemark, je réponds Lack. Alors dans les rues de Copenhague, quoi de mieux leur dernier album, tellement simple, tellement cool. Bien entendu, "CPH" en premier lieu. J'adore cet album, encore et toujours. Et je pense que Lack restera, bizarrement peut-être, une de mes plus grosses claques en concert, au Raymond bar de Clermont, avec un son de folie.



Night Fever - Un des gars de ce groupe a, ou plutôt avait, une boutique de disques spécialisée dans le punk-rock. fermée depuis quelques semaines. Heureusement il reste Ooh Aah Records à Copenhague et le gérant a été super cool pour me faire découvrir quelques groupes Danois. Et Night Fever, c'est a mi-chemin entre du punk-hardcore et du hard-rock seventies. Un chant glam métal mais avec de la roulette quoi. Même si le dernier album tourne plus vers le hard-rock faut dire. Mais franchement le mélange rend plutôt bien, même si c'est assez spécial. Oui par contre je triche, Night Fever était pas dans ma clé USB. C'est pour l'histoire, t'as vu.


Mighty Midgets - Raising Ruins for the Future -  Il y a quelques temps j'ai reçu un mail de Jerôme du label Never Trust an Asshole. J'ai appris qu'il rééditait un album d'un groupe Danois, justement, Mighty Midgets. Je connaissais pas, je suis allé écouter et c'est franchement cool. Du punk-hardcore bien véner, bien fait et assez accrocheur. J'ai franchement bien aimé. Une bonne idée de rééditer ça. Quoi de mieux que d'avoir ca dans les oreilles en visitant Aalborg, la ville de leur maison. Bon j'y suis pas resté longtemps mais c'était bien cool. L'été en particulier ça doit être super agréable.


Sur la route - Du nouveau?




Muncie Girls - From Caplan to Belsize (2016) - J'aime bien ce côté pop-punk à l'Anglaise, mais bon c'est un poil trop pop quand même on dirait. Non? Dans la voiture, ca s'écoute super bien en tout cas, y'a plein de "oh ohhh" qu'on peut chanter et ça s'apprend vite. Il y a des gros gros tubes, en particulier "No Recording" tout à la fin et puis des chansons un peu molles au milieu qui me font tantôt penser à Basement tantôt à The Cure. Mais pourtant j'ai du l'écouter 6 ou 7 fois en 10 heures de voiture, surtout quand il pleuvait. mais ce détail n'a aucune importance. A part pour dire que je dois bien l'aimer donc.



Worriers - Immaginary life (2016) - C'est le premier album de Worriers que j'ai l'occasion d'écouter en détails. Alors ce groupe a un peu fait parlé genre "album produit par Laura Jane Grace". Bon, pas un gage de qualité mais ca m'a quand même accroché j'avoue. Verdict? C'est assez cool, y'a un paquet de bonnes chansons, même si c'est 100% déjà vu. Heureusement que j'ai pris le temps d'écouter l'album jusqu'à la fin, car le début ne m'avait vraiment pas convaincu. Du punk-rock basique, pas trop rapide, pas trop violent, avec des riffs bien efficaces et pour une fois une voix pas trop cassée et testostéronnée. Enfin j'en suis toujours friand, en particulier "They Them Theirs" et "Most Space" (à la fin, donc).


Regarde - Perspectives (2016) - Un EP pour ce groupe Italien, qui fait un genre de musique que j'aime bien. Un genre de (Post-)Hardcore Emo mais assez tranquille quand même. C'est dans la veine de pas mal de trucs dont j'ai parlé dans le blog donc je t'en fais grâce. La première chanson, "Your Own Way", l'illustre parfaitement. De là à vraiment sortir du lot, je sais pas trop, car la suite est moins emballante. Si ca te dis tu peux toujours écouter pour te faire ton propre avis, c'est bien fait même si pour ma part je trouve que ca manque un peu de violence, de passages qui tabassent quoi. T'as envie que ça éclate plus, mais tout est plutôt retenu. Une question de perspective, surement.


Accidente - Pulso (2016). Du punk-rock chanté en Espagnol, de Madrid. Voici le nouvel album de Accidente, qui m'as aussi pas mal accompagné dans la bagnole. A vrai dire, j'ai pas trop l'habitude d'écouter ça, et pourtant c'est vraiment semblable à ce que j'écoute d'habitude. Bizarre, ouais. J'aime bien en tout cas, c'est du punk-rock plutôt basique, entraînant, avec des accents un peu vintage, pas trop rentre-dedans quoi. Et puis surtout, les chansons ont une signification, un message, dans un pays où c'est pas toujours simple en ce moment. Pas grand chose à redire, à part que c'était vraiment la place belle aux groupes à chant féminin dans cette bagnole.






Chuck Ragan - The Flame in the Flood (2016) - Pas sur que ça soit le meilleur album de Monsieur Ragan. Pourtant il révèle des bons titres, quand ça tourne pas trop à la country à santiags. Il y a quand même des belles surprises dans cet album, comme quelques titres instrumentaux que j'ai franchement apprécié. Pour le reste, désolé mais comptez vraiment pas sur moi pour critiquer le bonhomme, c'est bien au-dessus de mes capacités.






Agression Pact - EP (2015) - Oui on termine violent. Cet EP dure 7 minutes à peu près. C'est même pas le temps nécessaire pour te rendre compte de ce qui s'est passé. Rapide, violent, aggressif. Du bon vieux punk-hardcore aux accents crust, direct dans ta face. C'est pile pas trop crust pour que j'aime d'ailleurs. T'as envie de casser un truc, de lancer une chaise par la fenêtre ou d'agriper le premier venu pour lui hurler entre les oreilles. Ca fait du bien parfois.





En tout cas, si vous envisagez de faire un tour au Damenark, on peut y trouver des gens sympas bien sympas, et y'a plein de trucs à voir, à faire. Une semaine bien goupillée.





mardi 19 avril 2016

Folk in My Days #3 - Julien Baker & Joan Shelley


D'après mon historique méticuleusement mis à jour, je n'ai pas parlé de folk en 2015, excepté ma contribution pour People are Better Than Records. Il est temps de réparer cela, avec deux albums qui me laissent vraiment sans voix en ce début d'année.  Parce que c'est pas bien souvent, mais on peut être bluffé par un artiste ou un groupe instantanément. En écoutant une chanson, en regardant une vidéo comme ça, ou en farfouillant dans la discothèque d'un pote. C'est presque exactement ce qui s'est passé quand j'ai écouté pour la première fois Julien Baker et Joan Shelley.

Pourquoi parler des deux en même temps? D'une part, parce que mes statistiques blogger m'indiquent que vous ne lisez pas trop les posts folk alors mieux vaut faire d'une pierre deux coups et le buzz est important pour mon ego surdimensionné. D'autre part, surtout, car ces deux albums sont un peu à leur manière deux approches différentes de cette folk music simple, simpliste, qui me touche. Je l'ai dit plusieurs fois, j'aime la musique folk simple et tranquille. C'est exactement ce genre là, mais réalisé dans deux ambiances différentes.

Julien Baker - Sprained Ankle

La musique de Julien Baker est arrivée chez moi grâce à une vidéo réalisée lors des Audiotree sessions. Et puis, comme le type qui fait l'interview (enfin un peu moins quand même je crois), je suis quelque peu tombé amoureux de cette fille juste en écoutant ses chansons. Voici pourquoi.

Julien Baker a 20 ans et sort son premier album, Sprained Ankle, sur le label 6131 Records il y a quelques mois. Elle habite du côté de Memphis et elle a joué dans un groupe appelé Forrister. C'est tout ce que je peux vous dire. Pour le reste, la musique est mise à nue. Un voix, une guitare, un sampler et c'est presque tout. La voix justement, emporte instantanément, douce, pleine d'émotions. Le rythme est lent, mélancolique. On est vraiment dans une atmosphère très calme, très policée. Pas de fioritures, pas d'effets à tout va, mais la simplicité d'écrire des chansons sincères et touchantes. D'ailleurs, je suis impressionné par le fait que cette musique soit dépouillée, épurée. Et ça, dès l'ouverture "Blacktop", mai aussi "Sprained Ankle" qui est sublime. La voix est douce, et puis à la fois puissante et fragile, comme à la fin de "Rejoice". Subjugué.





Joan Shelley - Over and Even

Ici aussi, c'est internet qui m'as fait connaître Joan Shelley. Pour être plus précis, les NPR Timy Desk Concerts. On pourrait parler d'un tas d'autres artistes de ce genre, c'est sur, mais ça tombe sur elle.

Pour entrer dans le vif du sujet, c'est quand même dingue le nombre d'émotions que l'on peut faire passer avec une ou deux guitares et une ou deux jolie voix. C'est ce que prouve Joan Shelley car son album, qui pourrait tout droit être sorti des années 60, est fabuleux. Ah oui, c'est une autre ambiance. J'ai vraiment l'impression d'écouter un album ancien, si on oublie (et encore) le son un peu plus actuel. Le chant, les lignes de guitares, et quelques petites touches d'autres choses par ci par là. Une voix d'homme vient parfois se greffer à la sienne ("Stay on my Shore", "Jenny Come In"), ou un peu de piano ("Not ver by Half"). C'est parfait que des gens fassent encore de la musique comme ca, et il y en a encore plein que je n'ai jamais du écouter. C'est parfait. "Easy now" est le point d'orgue du voyage, sur une route du Kentucky au soir d'une chaude journée. Les parties de guitares nous renvoient aussi aux années 60, je suis emballé.


Bilan: 

Deux approches pour faire une musique finalement assez similaire. Du côté de Julian Baker, c'est tellement poussé, cette simplicité, cette instrumentation épurée, que ça me fais une sensation presque bizarre, assez mélancolique. Difficile à expliquer, mais c'est pas trop le genre d'album que tu passes pour te sentir mieux à la fin. En attendant c'est une sacré surprise. Concernant Jan Shelley, c'est quand même plus lumineux. C'est plus apaisant, plus un genre de cocon.

En tout cas, j'aime les deux, et j'espère que toi aussi !



mardi 5 avril 2016

Topsy Turvy's - I Expect Nothing and I am Still Let Down



Never Trust an Asshole - 2015


Tu sais, on a tous des penchants un peu inavouables. Le mien, entres autres (bon les autres je peux vraiment pas en parler hein) c'est un peu d'écouter des groupes de pop-punk mélodiques et de chanter tout seul les refrains en faisant la vaisselle. Oui, on fait comme on peut. Bref, ca tombe bien, car les candidats sont nombreux. Pour autant, c'est pas pour ca que je ne suis pas difficile pour choisir les groupes. Parce que le fun, d'accord, la simplicité c'est certain, mais pas trop cliché non plus. La frontière est mince je suis bien d'accord, mais c'est moi qui la fixe. C'est le jeu, qui est soumis très fortement à interprétation. 

Alors quand j'ai reçu un petit mail pour me demander de parler un peu de Tospy Turvy's, je suis déjà allé écouter leur dernier EP, I Expect Nothing and I am Still Let Down, sorti en Octobre dernier (6 mois en retard je te dis). Du pop-punk mélodique frais et sympa. Je connaissais déjà un peu, mais de loin. Donc, c'était peut-être un peu risqué de me faire écouter ca en détails, mais il me fallait de répondre à la question cruciale: "Est-ce que je peux chanter Topsy Turvy's en faisant la vaisselle?"

NB: si la réponse à cette question est "oui" ca veut dire que c'est un très bon compliment, même si ca en a pas l'air. Je préfère le préciser quand même. 

Alors Topsy Tuvy's possède de nombreuses caractéristiques pour m'aider à nettoyer mes fourchettes incrustées de fromage fondu. Du punk-rock mélodique assumé, autant dans l'attitude, le son ou la musique en elle-même. Et autant dire que j'ai pas encore mis de liquide vaisselle sur mon éponge que j'ai envie de me dandiner. "Like A Living Dead", c'est en plein dans le mille. En même temps la recette est méga connue. Je sais comment ça va faire, car c'est une habitude. Je vais dire que c'est cliché et tout mais je vais appuyer sur play une seconde fois. C'est toujours comme ça. Finalement j'aime assez ce genre de pop-punk mélodique même si j'en ai écouté des tonnes et que je le dis pas trop.

Une voix masculine et une féminine, c'est aussi une bonne idée et c'est plutôt original. D'ailleurs, l'ensemble rend plutôt bien, je trouve ça cool et assez cohérent même si ça manque parfois un peu d'entrain. "Escape" me redonne du peps, et je crois d'ailleurs que je préfère les chansons typées punk-rock plutôt que les roulettes bien mélo d'avant et les passages plus calmes d'après. On se refait pas. 

Pour en terminer avec cette chronique, je vais redevenir le plus sérieux du monde. Le punk-rock du genre de Topsy Turvy's, je le prends comme une bonne bière mexicaine à la fin d'une chaude journée d'été. C'est frais, fun et sympa. J'aime de temps en temps, mais pour autant je vais pas dire que c'est ma musique préférée. Je la prends pour ce que je crois avoir compris qu'elle soit, une bonne dose de punk-rock mélodique bien faite, sincère et qui donne envie d'avoir le sourire pour un temps. 

Alors la vaisselle, oui!




mardi 8 mars 2016

1 Minute Chronique #8 - Ship Thieves - No Anchor


No Idea - Janvier 2016


Avant maintenant, ce groupe s'appelait Chris Wollard and the Ship Thieves. Ca donnait quand même un peu trop une connotation "Le side project d'un gars de Hot Water Music", alors que pourtant le registre n'était pas vraiment le même. Plus folk, plus pop, pas trop matière à comparer. Et puis, difficile de remplacer toute ce qui fait que HWM est un si bon groupe (de mon point de vue). Mais pourtant, les choses ont été inversées. Maintenant, le groupe s'appelle juste Ship Thieves, comme ça plus de rapport direct avec Chris Wollard. C'est pas plus mal, au moins on va se défaire de la comparaison. Sauf que c'est beaucoup trop simple, car maintenant c'est la musique qui va la faire revenir à grands pas. En résumé, ce nouvel album de Ship Thieves ressemble quand même furieusement, du moins dans les grandes lignes, au dernier album de HWM, Exister.

Pour s'en convaincre, y'a juste à écouter Middle Man, Born Into This, Something is Missing, MBJOK, et Undertakers et j'ai déjà presque cité la moitié de l'album. J'ai aussi cité les meilleures chansons je crois, elles sont trop cools. Et là est bien le point important. Parce que quand j'écoute, je reste focalisé sur ces chansons, car c'est exactement le style de punk-rock que j'affectionne, pas vraiment besoin d'en dire plus. Faut bien se trouver une excuse. Et il faut reconnaître quand c'est si bien fait comme ca, efficace, simple, j'en demande pas plus. C'est Papa qui parle et moi j'écoute. Du Gainesville punk-rock dans toute sa splendeur. 

Le reste? Plus pop, plus tranquille, éventuellement plus à l'image de ce qu’était ce groupe avant, et encore. C'est surement ça que j'avais loupé au début. Pourtant ça me parle moins, c'est plus banal, moins excitant je sais pas trop.Au final, c'est mitigé. Des hymnes punk rauque dans un sens, du rock plus policé de l'autre. Mais quand même, je ne vais pas renier ces racines, ça fait quand même du bien. 


mardi 1 mars 2016

Somos - First Day Back





Hopeless records - Février 2016


Je suis littéralement tombé amoureux du premier album de Somos sorti il y a deux ans, Temple of Plenty. J'ai du l'écouter quelques dizaines de dizaines de fois. Les raisons sont simples, comme la musique. De l'indie-rock vraiment touchant, une pointe de math-quelque-chose qui le rend joyeux, entraînant, ensoleillé, mais tout en gardant un côté mélancolique dans le ton de la voix notamment. De mon point de vue, une parfaite réussite.

Ce nouvel album s'est fait vraiment attendre et j'espérais vraiment en avoir uniquement du bien à en dire. J'ai eu un peu peur quand j'ai vu qu'il allait sortir sur Hopeless Records, label plutôt réputé pour sortir des groupes de mélo et dérivés, mais pas toujours les plus cools. Et puis le genre de musique de Somos, cet indie-rock plutôt mainstream, ça peut vite tourner à de l'indie-pop ennuyeuse pour mon esprit étriqué, alors je me méfie un peu.

Pour tout dire, cet album prend plutôt une direction attendue. Plus travaillé, plus calme, plus tranquille. Néanmoins, le style est assez similaire et il est difficile d'être perdu si on aime l'album précédent. C'est surement juste un peu plus d'expérience et la transition est plutôt logique. Les chansons qui font tout ce que j'avais aimé auparavant sont bien présentes, ( "Thorn In The Side", "Problem Child", "Allright I'll Wait" ), particulièrement après l'introduction. Parfait, je ne peux qu'aimer. "Thorn in the Side" est un parfait exemple, avec des oh ohhh magnifiques au milieu, mais surtout cette dualité entre indie et post-rock. "Problem Child" est aussi superbe derrière plus mélancolique, plus sérieuse. Ce sont là juste quelques exemples de qui me fait aimer ce groupe, même si j'avoue facilement que cette musique est assez simple et presque banale. En attendant, la facilité avec laquelle ces chansons rentrent dans la tête est assez fascinante. 

Mais, après "Reminded/Weighed Down", le soleil dont j'avais tant aimé les rayons est définitivement en train de se coucher sur cet album. Il y en a bien un qui subsiste avec "Allright I'll Wait" mais la nuit tombe vite. La fin de l'album doit s'écouter peut-être un peu différemment, avec moins d'entrain mais dans un contexte plus calme, plus doux. Un petit peu plus difficile à appréhender aussi, il faut plus de temps, plus d'écoutes.

En fait, ce First Day Back me satisfait vraiment. J'y retrouve surtout ce que j'adore chez Somos, et le virage plus calme de la fin n'a rien de mauvais en soi, il nécessite juste un peu d'adaptation. 

C'est amplement suffisant pour me calmer avant de m'endormir, j'en ai bien besoin.


















 

dimanche 14 février 2016

Terrible Love - Change Nothing EP



Janvier 2016

En cette période de la fête a Valentin, moi aussi j'ai envie de parler d'amour. Enfin non, c'est juste un accroche naze pour commencer cet article. Un peu plus tiré par les cheveux quoi. Bien, je vais rester dans le domaine d'action de ce blog, la musique. Pigé.


Vous avez dit Amour?

Cette chronique va parler du premier EP des Anglais de Terrible Love. Mais avant il faut faire le point. Car pour un groupe de hardcore (et dérivés) avec "Love" dedans, ils s'en sortent très bien (attention je sors les arguments massue). Parce que Terrible Love, c'est déjà beaucoup mieux que Pure Love (tu sais le projet rock de stade de Frank Carter quand il a quitté Gallows, qui a jamais vraiment marché, avec notamment le titre "Bury My Bones" qui ressemble à du The Darkness façon sérieux). Et si on compare à Burning Love, je préfère largement. Plus moderne, plus abouti. Enfin, c'est aussi très différent de True Love, que j'adorais musicalement, mais qui m'ont un peu refroidi quand j'ai vu des vidéos de concert où ils ont un genre de crew, avec des maillots de foot Américain floqués "TRUE LOVE" qui font des roulements de bras violents et des sauts jambes fléchies à longueur de concert. Un peu surfait. Bref, on est quand même beaucoup plus Vieille Ecole que Terrible Love.
Donc au final c'est pas si mal.pour un groupe dont le nom contient le mot Love. Enfin quand même, je sens bien que vous voulez une analyse plus approfondie. C'est d'accord. Et puis d'un autre côté on peut tirer des conclusions bizarres de ce premier paragraphe.


L'amour à l'Anglaise

Terrible Love s'est formé en Angleterre. Ce groupe contient des membres de Bastions, Grappler mais surtout Goodtime Boys. On a affaire à du hardcore moderne, si ce terme a encore un sens (et puis c'est même marqué sur leur bandcamp alors...). Entre Modern Life Is War, Defeater et d'autres pour donner une idée. Voilà en deux mots leur descriptif Tinder.
C'est bien vu, et ça risque de matcher avec moi. Parce que Goodtime Boys, j'en étais déjà un peu amoureux et vu la preview que j'ai pu écouter sur internet, ça a l'air d'être assez proche. Je suis OK pour un premier rencard.

Effectivement, j'y suis assez à l'aise. Car cette similarité avec Goodtime Boys commence au niveau du son. J'ai presque l'impression d'écouter leur nouveau disque. Le son est d'ailleurs vraiment génial. Mais c'est mon habitude, je me pose des questions. Ce son, ça peut assez facilement apparaître comme un son formaté pour ce style. Est-ce que c'est le style qui veut ça? Difficile à dire, mais l'ensemble est vraiment cohérent, la basse est parfaite, les guitares fondues, la batterie un peu en avant. Et puis le premier contact avec, "Change Nothing" par exemple, c'était vraiment plaisant. Des gros riffs, un côté bien tendu, et une vraie matière au niveau de la structure, des différentes parties. Par contre, on peut pas dire qu'elle fasse trop d'effort pour se démarquer des autres cette chanson, c'est quand même ultra proche de Defeater pour tout dire.

La suite est un peu plus violente, toujours aussi tendue, et c'est vraiment le côté du hardcore moderne que je préfère. Bon je te laisse juger sur le "ça ressemble à truc" et "c'est pompé sur machin" et j'avoue qu'il y a matière à discuter. Cela mis à part, il y a des passages plus calmes, plus mélancoliques, même si encore une fois c'est très typique du genre. Ca tourne un peu plus vers le screamo, mais sans vraiment dévier de l'étiquette hardcore moderne en fait. Je suis séduit mais pas tant surpris.


Ca match ! 

Sur papier, effectivement, tout porte à croire que ça va matcher, entre cet EP et moi. C'est le cas dans la pratique aussi. Reste à savoir si ça va marcher sur la durée, pour cela je vais guetter la suite. Je ne peux que te conseiller d'aller voir sur leur bandcamp, en plus le téléchargement est à prix libre. Ce ne sera peut-être pas le grand amour, mais tu n'as pas grand chose à perdre.






lundi 8 février 2016

[Les mecs cools finissent en dernier] Burst One's Side - Tight




Knives Out Records - Juin 2015

NB: J'aurais pu chroniquer cet album presque juste après sa sortie, mais la chronique aurait été bien différente si j'avais été totalement franc. J'ai pris beaucoup de temps pour l'écrire, et puis je me suis dit qu'elle pourrait faire partie de ma contribution à Nice Guys Finish Last fanzine. Elle ne sera pas dispo sous format papier, mais ça mérite quand même que j'en parle ici.


Faites entrer les accusés. Vous pouvez vous asseoir, merci.

Mars 2015 - début de l'enquête.
Je viens de parler à l'un de mes indics qui m'informe d'une nouvelle plutôt inattendue. Burst One's Side serait sur le point de remettre le couvert. Il faut que j'enquête.Parce que si tout ça se confirme, c'est ce qu'on appelle un retour ambitieux. Burst One's Side, ça doit résonner un peu dans ta tête de punk-rocker averti. Là, on parle du 95 District, dans les quartiers banlieusards de Paris. On parle d'un gang punk-rock de (plus de) 10 ans d'âge, qui n'a pas pourtant donné lieu à une discographie digne de ce nom. Pas trop de vagues, en effet, mais on a pourtant pas affaire à des enfants de chœur. Mais, même si les plus vieux inspecteurs du punk-rock Parisien comment à avoir quelques cheveux blancs, le dossier mérite d'être rouvert.

Mai 2015 - la traque
Paris, Lyon, les soupçons se confirment. L'enquête nous emmène en direction de Laval. Plus particulièrement, nous convergeons vers La Senelle, le studio d'un certain Amaury Sauvé, nouveau venu dans la mafia punk-hardcore, mais qui a tout de suite su faire parler de lui. Je me dis qu'ils veulent que ça sonne du tonnerre, un peu comme le dernier Wank For Peace qui m'a tant occupé l'an dernier. Je sais de source sure qu'ils sont passés en studio quelques semaines auparavant, mais rien ne vient. Je mène l'enquête, mes sources me confirment qu'il y a bien eu un enregistrement. Je sais qu'il s'est assez bien passé d'ailleurs. Je me rends moi-même à Laval pour voir si des informations peuvent filtrer, prétextant d'enregistrer avec mon propre groupe. Toujours rien. Je sais pas combien de temps je vais attendre encore. J'espère que ce n'est pas trop tard. Et puis les preuves s'accumulent d'un coup. Mes écoutes payent sur les réseaux sociaux, mes contacts me confirment un coup juste avant l'été. On parle d'un gros coup. L'idée générale: faire du punk-hardcore basique, efficace et entraînant. Comme Good Riddance, comme Bad Religion, comme Propagandhi. Alerte maximale.

Juin 2015 - C'est manqué.
Les réseaux s'affolent, les couteaux sont de sortie. Je m'étais endormi juste avant. "Tight" sort, avec l'aide de Knives Out Records. Heureusement, cet album ne m'a pas tué d'un coup sec à la première écoute. Pour autant, il n'a pas lâché l'affaire. Car écoute après écoute, ce disque s'est laissé apprécier.

Septembre 2015 - compte-rendu d'opération
D'abord je suis content et presque nostalgique. Car cet album me rappelle, avec de nouvelles versions de chansons déjà sorties, les "vieux" titres du groupe comme "The Srike" (qui ouvre l'album), encore plus efficaces avec le gros son. Le son justement, c'est un point fort, ce qui permet de comparer à presque égalité avec les cadors du secteur. Ca me rappelle une soirée au Metro de Thiers, ouais mon gars, comme quand le flic discute avec le méchant dans un bar avant la scène finale. Ce n'est pas juste une pâle copie d'un illustre tueur en série, non non, c'est certain. Les modes opératoires sont certes connus mais bien maîtrisés, avec l'expérience en plus. "Between Tears and Smile" qui fleure bon le punk-hardcore des années 90, des chœurs bien sentis, je suis quand même admiratif. "Emancipation Brings Wonderning" bien catchy. Après certains morceaux au milieu me parlent moins, mais bon c'est normal.
Au final, c'est cool, mais ça m'a pris du temps. Peut-être parce que je m'attendais à un truc qui me mette vraiment la branlée. Mais au final, en laissant ce premier sentiment de côté, je trouve que Tight est un bon disque et j'ai plaisir à l'écouter.

Novembre 2015 - verdict
Il m'aura fallu presque connaître cet album par cœur, reprendre cette chronique plusieurs fois (elle devait figurer dans le zine NGFL) pour vraiment l'apprécier. Comme quoi, je suis assez changeant dans ma façon d'écouter les disques. je vais reprendre toutes mes chroniques depuis le début tiens.






vendredi 29 janvier 2016

The Boring - Unlearn EP



Coproduction - Janvier 2016


Boooon. Pour une fois je crois pas que tu m'aies devancé. Fini la chronique "6 mois après la sortie", maintenant je suis juste à l'heure. Et en plus, c'est pas n'importe quelle sortie puisque j'ai eu entre les oreilles le nouvel EP des Strasbourgeois de The Boring un peu avant qu'il ne sorte. Ca va donc causer punk-hardcore sérieux. En short de suite, on t'attend pour hurler les chœurs avec eux.





Qu'on mette les choses au clair en attaquant, The Boring, ils sont devenus un peu des papas sur la scène Française. Dans le bon sens du terme hein, genre les un peu anciens qu'on respecte, pas ceux qui nous font chier à la caisse du Leclerc à mettre des plombes pour déballer leur caddie. Enfin je dis ça, ça fait un bail que j'ai pas mis les pieds au Leclerc.

Bref, autant y aller de suite.

Ce qui me frappe d'entrée de cet EP, c'est le son. Tu prends le disque direct en pleine face avec l'intro de "Insomnia as an Artform". J'ai souvent été un peu décu par les disques de The Boring, principalement ceux avant leur dernier album Craving For Change, parce que je n'arrivais pas à retrouver toute l'énergie qu'ils mettent sur scène dans le disque. C'était un peu frustrant, même si ce n'est peut-être pas le principal et que j'y attache souvent trop d'importance. Mais cette fois c'est bon. C'est très bon même. Y'a vraiment de la patate, même si c'est un peu moins net. Je crois d'ailleurs que c'est la première fois qu'ils ont enregistré live. Une bien bonne idée.

Ce qui me frappe, c'est aussi que leur musique m'apparaît plus riche. On a des passages plus mélodiques, du chant parlé, des moments presque screamo, ce qui me semble un peu nouveau, même si c'était peut-être initié dans leur précédent disque, Craving For Change. J'ai quand même l'impression que ces chansons sont plus ouvertes, qu'on s'est un peu plus laissé porté, pour tenter des petites touches nouvelles. D'ailleurs j'ai failli être un peu perdu au début de l'EP, ça m'a surpris à vrai dire. Malgré tout, on reconnait direct le type de chansons du groupe, et c'est peut-être que qui fait leur identité. Du punk-hardcore agressif, tendu, qui a du sens. Mais vous devez déjà le savoir, ça.

D'ailleurs, The Boring, c'est un peu les champions du monde de "l'intro-que-tu-prends-comme-une-tarte-dans-la-gueule". Ca s'applique à pas mal de leurs chansons, "Red Grass" ou "Insomnia as an Artform" en tête, avec des grandes roulettes direct, où amenées en douce, appuyées par du chant hurlé en short, et je dois dire que j'en suis assez friand.

Le top de cet EP? "To Loved Ones" pour moi. L'intro ambiante ou tu sens que ça va péter, les pêches au milieu bien violentes, une partie de chant parlé assez nouvelle, et une fin tambour battant.

Cet EP, j'en suis bien content au final. Pas surfait, qui mélange ce qu'on connaît des Boring avec un peu de nouveauté, et un son bien pêchu. Plutôt concis comme résumé pour une fois.

Merci les papas !