vendredi 26 décembre 2014

1 munute chronique #3: Bâton Rouge - Totem





Ahhh Bâton Rouge, Bâton Rouge... un groupe rare.

Après un « Fragments d’Eux Mêmes" magnifique qui tourne encore et toujours en boucle sur ma platine, les revoilà avec Totem.

Disons le franchement, ce dernier LP est un vrai petit bijou; un voyage à travers les styles et le temps, toujours bien inspiré, jamais compliqué. 
Les mélodies s’entremêlent dans un déluge d’authenticité et de passion; les grattes crunchy se marient parfaitement à une rythmique hypnotique et bien sentie.
Le chant en français, qui d'ordinaire me fait fuir, prend tout son sens avec ce groupe; en réalité, je crois que c’est ce que j’aime le plus ici.
Je ne saurais citer d’influences tant ce groupe a son identité propre, une façon d’emmener la musique et de la distiller. 
Ce disque, on l’avale tout entier, et on rêve devant tant de poésie, de charme et de passion.


Assurément l’une de mes écoutes préférée de 2014. 


https://batonrougeband.bandcamp.com/album/totem


dimanche 21 décembre 2014

Playlist de Noël


Apéro? Punk-rock?


L'apéro, c'est toujours le meilleur moment d'un repas je trouve. T'as la dalle, t'as un tas de petits trucs cools à manger, et tu bois un bon canon. Tu re-découvres le plaisir d'être en famille, et tonton Michel est pas encore assez imbibé d'alcool pour te parler politique et retraite, ce qui j'en suis sur te gave éperdument.
C'est ce qui se passe avec la réédition vinyle de la première Démo de Sport, notamment disponible chez Guerilla Asso. C'est bien ça, celle qui est sortie en 2011, en cassette, avec 4 titres qui préfigurent ce que ce groupe est devenu aujourd'hui, avec ses deux si beaux albums, Colors et Bon Voyage. Oui, tu vois le genre, bien sur. Emo, punk-rock, indie catchy, tu peux choisir tes adjectifs. Tout était déjà là, ou presque. Mais tout avait le goût de la nouveauté, de la fraîcheur, du retour à l'essentiel. Ce goût pour lequel on y reviens toujours. Tout comme une bonne bouteille qu'on prends plaisir à boire à chaque fois, ça fait du bien de se replonger dans ces 5 titres, et apprécier l'évolution du groupe ces 4 dernières années. Par contre les gars, surtout, ne finissez pas comme tonton Michel.




Quoi? De la dinde aux marrons?



Oui, il est temps de passer au plat de résistance. Je m'excuse à l'avance auprès des vegans convaincus qui liront ces lignes, mais les analogies douteuses à la base de cette playlist méritaient que je parle de cette fameuse dinde de Noël. Parce que j'ai beau être comme à mon habitude en retard de 6 mois, j'ai quand même écouté le nouveau (plus très nouveau du coup, mais disons "le dernier") Trap Them. Et laisses-moi te dire que ça va t'en boucher un coin, tout comme les marrons bourratifs qui accompagnent cette fameuse volaille des repas de fêtes de fin d'année. Ah, tu manges peut-être pas la dinde mais t'échapperas pas aux marrons.
Car Trap Them, c'est du gros hardcore, un peu sale, teinté de crust, de grind, de tout ça quoi. En plus, l'album, comme le précédent, est produit par M.Kurt Ballou de Converge, s'il y a encore besoin de le présenter. 
Alors autant mettre les choses au point. De un, ça va tabasser sec. De deux, ça va sonner gros. Les guitares sont aiguisées comme des tronçonneuses, la basse te prends aux tripes, la batterie donne un tempo infernal qui te rentre dans le crâne, et le chant te glace le sang. Ah c'est pas pour les non initiés. Maintenant dans les faits, je suis un peu moins convaincu par cet album que le précédent. plus prévisible, moins de surprises, peut-être un peu trop de monotonie.
En tout cas, si vous voulez les prendre dans la face, sachez qu'ils vont tourner avec Converge en Juin, et qu'il y a au moins une date en France (Paris quoi)



Un dessert? un dernier verre pour la route? Les deux?




Ca y est, tout le monde commence à être bien rempli. De bouffe d'une part, et de boisson d'autre part. c'est le moment rêvé pour lancer des grandes vannes salaces dans la conversation, entre deux verres de rouge qui tâche.
Et ça, c'est tout à fait Foolish. Originaires du mythique Saint-Priest (Bramefant) Hardcore Club, entre Clermont-Ferrand et Vichy, ils viennent de sortir leur nouvel EP, "Let's Talk". Du punk-rock certes, mais avec un accent rural du plus bel effet. C'est parti pour des grandes sessions de roulettes, des choeurs rageurs en perpétuant l'esprit punk-rock du skate, des canettes au soleil et du fameux PMA des Bad Brains. Du punk-rock somme toute assez classique, basique, mais avec quand même la touche de folie qui caractérise les gonzes. Le genre n'est pas révolutionné, mais la tradition est perpétuée, ce qui est déjà pas si mal.  Je me serai bien passé des accents un peu trop ska pour moi, mais ça reste dans l'esprit, je peux le comprendre. 
Et au niveau blagues salaces, ce sont pas les derniers, croyez-moi. Vous le verrez sûrement si ils passent en concert par chez vous. Sinon, vous pourrez toujours vous en convaincre en regardant leur multiples vidéos de tournée ou en écoutant leurs disques.

Allez, une petite dernière pour la route?



Vous reprendrez bien un peu de bûche?


Allez, encore une dose d'Emo joyeux et tranquille pour terminer le repas. Si si, pour faire plaisir à la tata Jacqueline. Bon t'as plus vraiment faim, mais tu sais que même si tu vas peut-être le regretter par la suite, tu vas bien être obligé d'en prendre un morceau, de ce dessert.
Bon en l'occurrence, ce genre de dessert, c'est comme une petite glace, fraîche, qui vas t'aider à bien digérer. Play Pretend, c'est le premier EP de Perspective, a lovely hand to hold, un nouveau groupe qui s'est bien trouvé dans le New Hampshire (pas besoin de demander je sais pas ou c'est).
Bon mis à part le fait qu'ils auraient pu trouver plus court comme nom, cet EP est super frais, super cool et je l'aime bien. En plus, il s'écoute en 10min chrono, au moins pas le temps de s'ennuyer. On est dans l'Emo indie tout gentil, à la The World is a Beautiful Place and .... Die,  mais j'y trouve un petit quelque chose en plus, sans savoir vraiment mettre le doigt dessus. Vous me direz...


Bon Appétit ! 




samedi 6 décembre 2014

1 minute chronique #2 - Hold Tight! I Always leave But never Say Goodbye



Animal Style Records - Octobre 2014

Alors j'avoue, au début ça m'a fait un peu marrer. Je suis tombé sur ce groupe là, Hold Tight!, un peu par hasard. Je connaissais pas, ça arrive, bon. Mais j'ai tout de suite fait le rapprochement. La pochette, l'écriture, même le nom du groupe, je me suis dit qu'on allait avoir droit à une parodie d'Emo 90's, so fashion, et de Title Fight en particulier. Pasque c'est la mode, et tout et tout. On a bien compris, et avouons que le résultat n'est pas toujours au rendez-vous (je ne vais pas balancer, enfin pas tout de suite).

Bon, honnêtement en écoutant, je me suis pas trop planté sur le coup. Hold Tight!, c'est le stéréotype du retour à l'Emo 90's, c'est presque pareil que Title Fight, quoique après les premières notes de leur nouvel album justement (le clip paru récemment), le groupe référence a l'air d'avoir perdu de son EMOtion caractéristique.

La différence, c'est que Hold Tight! n'en est pas à son coup d'essai. En clair, les mecs se sont pas réveillé l'année dernière pour dire "tiens faisons de l'Emo-punk, c'est cool". Et je dois dire que c'est tellement bien que je me demande si ça deviendrait pas un de mes groupes préférés. Dommage d'être passé à côté si longtemps. Oui parce que en écoutant, j'ai eu la même réaction que quand j'ai écouté Daylight (pardon, Superheaven) pour la première fois. Un retour à un tas de valeurs que j'aime. Pas trop de chant gueulé, de l'efficacité pour les riffs, de la simplicité pour les structures, et un vrai côté "fait il y a 20 ans".

Bref, "I Always leave But never Say Goodbye", ce nouvel EP de Hold Tight! se déguste d'une seule traite. Une grand rasade de Jack Daniel's au goulot et c'est parti. Tout est ultra simple, d'une efficacité redoutable et surtout ça te rentre au fond du crâne en une fraction de seconde. Non, je ne me lasse pas d'avoir entendu ce type de chanson 100 fois, surtout quand elles sont jouées comme ça. "I Know" est juste un tube parfait, de celui qui te sublime un EP, tout comme "Reacting" d'ailleurs, qui relance la machine à mi-parcours. Tellement simple que tu te demandes pourquoi t'y a jamais pensé. Mais bon, ce genre d'idée, qui te paraît évidente une fois que quelqu'un l'a eu à ta place, est souvent le meilleur. Nous voilà donc replongé entre l'Emo façon Fugazi, le côté presque grunge de Superheaven, et l'efficacité de Title Fight époque "Shed". Et une bonne dose de punk-rock, bien entendu. J'aime. 

Vous allez voir, c'est intense, c'est bon, et comme c'est fini très vite on en redemande !

Une vrai belle découverte pour ma part, mais qui de votre côté ne vous a peut-être pas échappé. 


lundi 1 décembre 2014

Hightower - Sure. Fine. Whatever.


 Knives Out records - Novembre 2014


From Nevers to LA. Ca pourrait être le titre d'une série de documentaire au rabais sur la réussite de quelques garçons bien intentionnés, partis à la conquête de l'Amérique. Mais c'est oublier une grande partie de l'histoire.

Paris? Lyon? Nevers? Los Angeles? J'ai pas tout tout bien compris en fait. Tout ce que je sais, c'est que cet album va probablement vous rester collé dans les oreilles un moment. Pourquoi? Ah, peut-être pas vraiment pour sa singularité, je vous l'accorde, mais parce que tout a été fait dans les règles de l'art. Du début à la fin. Prêts? Partez !

Laissez-moi donc vous conter Hightower. Officiellement basé à Paris, j'ai cru reconnaître des têtes connues du côté de la Nièvre, une base solide du punk-hardcore made in France. On me parle de Lyon et de Paris aussi, je me dis que le casting a été large pour sélectionner les meilleurs éléments. Mais je n'en sais pas plus que ça. A part que pour savoir se faire désirer, les gars ont été à la bonne école.

Ca commence par l'annonce d'un enregistrement aux US, mais pas n'importe lequel. Car cet album sera produit par un certain Steve Evetts (dans le punk-rock, Hardcore et autre dérivées, il a produit et/ou enregistré Kid Dynamite, Every Time I Die, les Misfits, The Dilliger Escape Plan et j'en passe, de toute façon vous devez le connaître). Autrement dit, si il a dit oui, c'est que ça doit pas être si mal que ça, n'est ce pas? Ensuite, de courtes vidéos relatent l'aventure sur les réseaux sociaux, et enfin deux morceaux sont posés en pré-écoute pour évaluer l'ampleur de ce qui nous attends. Le premier, "D.T.T.F.W.D." est une pu***in de merveille de morceau punk-hardcore à tendance mélodique. Ca sonne grave, c'est exactement en place, tout est parfait. Presque un peu trop. Non, quand même, je suis sur le cul. Le second, avec le clip qui va avec, "Cobbleplot", me rappelle aux grandes heures de Verse et autres Another Breath. Un peu plus old-school, mais aussi bien réalisé. Oula les gars, il va falloir assurer la suite parce que là le niveau annoncé est très très haut.

Mais voici donc l'album en écoute entière sur leur page bandcamp, en attendant sa sortie officielle. Je me précipite, bien entendu. Et c'est parti pour tourner en boucle un moment. Ma première impression générale est la suivante:
"comme quoi, on a beau dire ce qu'on veut, mais quand on mets un groupe avec des bonnes chansons entre les mains expertes d'un producteur expérimenté, le résultat est là, quelque soit sa nationalité".
Oui, parce que, au delà du fait que cette remarque sonne un peu sectaire à deux balles, l'habitude nous donne toujours l'impression que c'est "Les USA contre le reste du monde". Oui, ils sont inventé le punk-rock, ils ont le savoir faire, mais pas le monopole des idées. Et c'est tant mieux. Un tube reste un tube, pour autant s'il est bien produit. La recette est connue mais marche à chaque fois, alors allons-y gaiement.   

Donc là, pour le coup, je mets cet album sur le même plan qu'un nouveau groupe Ricain à la mode, ou le nouvel album d'un groupe de punk-rock confirmé. Et je peux vous dire que ça en soit est un vrai gros compliment. Au-delà de ça, certains vont vous dire que c'est déjà vu, d'autres que c'est exceptionnel, pour au final quelque chose qui sera plus vraisemblablement entre les deux.  un peu déjà-vu mais franchement cool.

Ensuite j'ai beau écouter, encore et encore, j'ai vraiment pas grand chose à dire en fait. C'est un album de punk-hardcore mélo parfait, dans les sens où tout est parfaitement réalisé, les mélodies, les compos, le son les paroles. mais pas vraiment d'avantage. Et il tourne dans mon casque accroché au bandcamp depuis un moment. Vous allez écouter, apprécier le travail, et puis il se passera quelque chose ou pas. Ben oui, comme tous ces groupes punk-rock qui se ressemblent et sont passés/passeront entre vos oreilles expertes bien propres et bien aguerries. Pour ma part, certaines chansons me transportent ("D.T.T.F.W.D." en tête), d'autres me laissent presque de marbre ("This is Really Neat" par exemple), une fois passé l'effet de surprise de la réalisation.

Sauf que la différence ici, c'est que des albums comme ça de groupes Français, on en voit pas tous les jours. Mais surtout, on est tous un peu jaloux de l'aventure que ces gars ont vécu en allant enregistrer de l'autre côté de l'Atlantique, moi le premier. Et c'est peut-être ça qui biaise un peu notre jugement.

En résumé, cet album est un vrai bon album de punk-hardcore mélodique, et je tire mon chapeau à la qualité de la réalisation, autant sur le plan des chansons que de l'environnement (pochette, merch). Bien sur, le seul juge de paix sera la performance live, et je pense qu'Hightower va enchaîner les concerts près de chez vous, ce qui vous donnera l'occasion de vous faire votre propre avis sur la question. Une tournée est déjà prévue en Février 2015.
 

"D.T.T.F.W.D.", quelle tuerie!