dimanche 14 février 2016

Terrible Love - Change Nothing EP



Janvier 2016

En cette période de la fête a Valentin, moi aussi j'ai envie de parler d'amour. Enfin non, c'est juste un accroche naze pour commencer cet article. Un peu plus tiré par les cheveux quoi. Bien, je vais rester dans le domaine d'action de ce blog, la musique. Pigé.


Vous avez dit Amour?

Cette chronique va parler du premier EP des Anglais de Terrible Love. Mais avant il faut faire le point. Car pour un groupe de hardcore (et dérivés) avec "Love" dedans, ils s'en sortent très bien (attention je sors les arguments massue). Parce que Terrible Love, c'est déjà beaucoup mieux que Pure Love (tu sais le projet rock de stade de Frank Carter quand il a quitté Gallows, qui a jamais vraiment marché, avec notamment le titre "Bury My Bones" qui ressemble à du The Darkness façon sérieux). Et si on compare à Burning Love, je préfère largement. Plus moderne, plus abouti. Enfin, c'est aussi très différent de True Love, que j'adorais musicalement, mais qui m'ont un peu refroidi quand j'ai vu des vidéos de concert où ils ont un genre de crew, avec des maillots de foot Américain floqués "TRUE LOVE" qui font des roulements de bras violents et des sauts jambes fléchies à longueur de concert. Un peu surfait. Bref, on est quand même beaucoup plus Vieille Ecole que Terrible Love.
Donc au final c'est pas si mal.pour un groupe dont le nom contient le mot Love. Enfin quand même, je sens bien que vous voulez une analyse plus approfondie. C'est d'accord. Et puis d'un autre côté on peut tirer des conclusions bizarres de ce premier paragraphe.


L'amour à l'Anglaise

Terrible Love s'est formé en Angleterre. Ce groupe contient des membres de Bastions, Grappler mais surtout Goodtime Boys. On a affaire à du hardcore moderne, si ce terme a encore un sens (et puis c'est même marqué sur leur bandcamp alors...). Entre Modern Life Is War, Defeater et d'autres pour donner une idée. Voilà en deux mots leur descriptif Tinder.
C'est bien vu, et ça risque de matcher avec moi. Parce que Goodtime Boys, j'en étais déjà un peu amoureux et vu la preview que j'ai pu écouter sur internet, ça a l'air d'être assez proche. Je suis OK pour un premier rencard.

Effectivement, j'y suis assez à l'aise. Car cette similarité avec Goodtime Boys commence au niveau du son. J'ai presque l'impression d'écouter leur nouveau disque. Le son est d'ailleurs vraiment génial. Mais c'est mon habitude, je me pose des questions. Ce son, ça peut assez facilement apparaître comme un son formaté pour ce style. Est-ce que c'est le style qui veut ça? Difficile à dire, mais l'ensemble est vraiment cohérent, la basse est parfaite, les guitares fondues, la batterie un peu en avant. Et puis le premier contact avec, "Change Nothing" par exemple, c'était vraiment plaisant. Des gros riffs, un côté bien tendu, et une vraie matière au niveau de la structure, des différentes parties. Par contre, on peut pas dire qu'elle fasse trop d'effort pour se démarquer des autres cette chanson, c'est quand même ultra proche de Defeater pour tout dire.

La suite est un peu plus violente, toujours aussi tendue, et c'est vraiment le côté du hardcore moderne que je préfère. Bon je te laisse juger sur le "ça ressemble à truc" et "c'est pompé sur machin" et j'avoue qu'il y a matière à discuter. Cela mis à part, il y a des passages plus calmes, plus mélancoliques, même si encore une fois c'est très typique du genre. Ca tourne un peu plus vers le screamo, mais sans vraiment dévier de l'étiquette hardcore moderne en fait. Je suis séduit mais pas tant surpris.


Ca match ! 

Sur papier, effectivement, tout porte à croire que ça va matcher, entre cet EP et moi. C'est le cas dans la pratique aussi. Reste à savoir si ça va marcher sur la durée, pour cela je vais guetter la suite. Je ne peux que te conseiller d'aller voir sur leur bandcamp, en plus le téléchargement est à prix libre. Ce ne sera peut-être pas le grand amour, mais tu n'as pas grand chose à perdre.






lundi 8 février 2016

[Les mecs cools finissent en dernier] Burst One's Side - Tight




Knives Out Records - Juin 2015

NB: J'aurais pu chroniquer cet album presque juste après sa sortie, mais la chronique aurait été bien différente si j'avais été totalement franc. J'ai pris beaucoup de temps pour l'écrire, et puis je me suis dit qu'elle pourrait faire partie de ma contribution à Nice Guys Finish Last fanzine. Elle ne sera pas dispo sous format papier, mais ça mérite quand même que j'en parle ici.


Faites entrer les accusés. Vous pouvez vous asseoir, merci.

Mars 2015 - début de l'enquête.
Je viens de parler à l'un de mes indics qui m'informe d'une nouvelle plutôt inattendue. Burst One's Side serait sur le point de remettre le couvert. Il faut que j'enquête.Parce que si tout ça se confirme, c'est ce qu'on appelle un retour ambitieux. Burst One's Side, ça doit résonner un peu dans ta tête de punk-rocker averti. Là, on parle du 95 District, dans les quartiers banlieusards de Paris. On parle d'un gang punk-rock de (plus de) 10 ans d'âge, qui n'a pas pourtant donné lieu à une discographie digne de ce nom. Pas trop de vagues, en effet, mais on a pourtant pas affaire à des enfants de chœur. Mais, même si les plus vieux inspecteurs du punk-rock Parisien comment à avoir quelques cheveux blancs, le dossier mérite d'être rouvert.

Mai 2015 - la traque
Paris, Lyon, les soupçons se confirment. L'enquête nous emmène en direction de Laval. Plus particulièrement, nous convergeons vers La Senelle, le studio d'un certain Amaury Sauvé, nouveau venu dans la mafia punk-hardcore, mais qui a tout de suite su faire parler de lui. Je me dis qu'ils veulent que ça sonne du tonnerre, un peu comme le dernier Wank For Peace qui m'a tant occupé l'an dernier. Je sais de source sure qu'ils sont passés en studio quelques semaines auparavant, mais rien ne vient. Je mène l'enquête, mes sources me confirment qu'il y a bien eu un enregistrement. Je sais qu'il s'est assez bien passé d'ailleurs. Je me rends moi-même à Laval pour voir si des informations peuvent filtrer, prétextant d'enregistrer avec mon propre groupe. Toujours rien. Je sais pas combien de temps je vais attendre encore. J'espère que ce n'est pas trop tard. Et puis les preuves s'accumulent d'un coup. Mes écoutes payent sur les réseaux sociaux, mes contacts me confirment un coup juste avant l'été. On parle d'un gros coup. L'idée générale: faire du punk-hardcore basique, efficace et entraînant. Comme Good Riddance, comme Bad Religion, comme Propagandhi. Alerte maximale.

Juin 2015 - C'est manqué.
Les réseaux s'affolent, les couteaux sont de sortie. Je m'étais endormi juste avant. "Tight" sort, avec l'aide de Knives Out Records. Heureusement, cet album ne m'a pas tué d'un coup sec à la première écoute. Pour autant, il n'a pas lâché l'affaire. Car écoute après écoute, ce disque s'est laissé apprécier.

Septembre 2015 - compte-rendu d'opération
D'abord je suis content et presque nostalgique. Car cet album me rappelle, avec de nouvelles versions de chansons déjà sorties, les "vieux" titres du groupe comme "The Srike" (qui ouvre l'album), encore plus efficaces avec le gros son. Le son justement, c'est un point fort, ce qui permet de comparer à presque égalité avec les cadors du secteur. Ca me rappelle une soirée au Metro de Thiers, ouais mon gars, comme quand le flic discute avec le méchant dans un bar avant la scène finale. Ce n'est pas juste une pâle copie d'un illustre tueur en série, non non, c'est certain. Les modes opératoires sont certes connus mais bien maîtrisés, avec l'expérience en plus. "Between Tears and Smile" qui fleure bon le punk-hardcore des années 90, des chœurs bien sentis, je suis quand même admiratif. "Emancipation Brings Wonderning" bien catchy. Après certains morceaux au milieu me parlent moins, mais bon c'est normal.
Au final, c'est cool, mais ça m'a pris du temps. Peut-être parce que je m'attendais à un truc qui me mette vraiment la branlée. Mais au final, en laissant ce premier sentiment de côté, je trouve que Tight est un bon disque et j'ai plaisir à l'écouter.

Novembre 2015 - verdict
Il m'aura fallu presque connaître cet album par cœur, reprendre cette chronique plusieurs fois (elle devait figurer dans le zine NGFL) pour vraiment l'apprécier. Comme quoi, je suis assez changeant dans ma façon d'écouter les disques. je vais reprendre toutes mes chroniques depuis le début tiens.