vendredi 26 décembre 2014

1 munute chronique #3: Bâton Rouge - Totem





Ahhh Bâton Rouge, Bâton Rouge... un groupe rare.

Après un « Fragments d’Eux Mêmes" magnifique qui tourne encore et toujours en boucle sur ma platine, les revoilà avec Totem.

Disons le franchement, ce dernier LP est un vrai petit bijou; un voyage à travers les styles et le temps, toujours bien inspiré, jamais compliqué. 
Les mélodies s’entremêlent dans un déluge d’authenticité et de passion; les grattes crunchy se marient parfaitement à une rythmique hypnotique et bien sentie.
Le chant en français, qui d'ordinaire me fait fuir, prend tout son sens avec ce groupe; en réalité, je crois que c’est ce que j’aime le plus ici.
Je ne saurais citer d’influences tant ce groupe a son identité propre, une façon d’emmener la musique et de la distiller. 
Ce disque, on l’avale tout entier, et on rêve devant tant de poésie, de charme et de passion.


Assurément l’une de mes écoutes préférée de 2014. 


https://batonrougeband.bandcamp.com/album/totem


dimanche 21 décembre 2014

Playlist de Noël


Apéro? Punk-rock?


L'apéro, c'est toujours le meilleur moment d'un repas je trouve. T'as la dalle, t'as un tas de petits trucs cools à manger, et tu bois un bon canon. Tu re-découvres le plaisir d'être en famille, et tonton Michel est pas encore assez imbibé d'alcool pour te parler politique et retraite, ce qui j'en suis sur te gave éperdument.
C'est ce qui se passe avec la réédition vinyle de la première Démo de Sport, notamment disponible chez Guerilla Asso. C'est bien ça, celle qui est sortie en 2011, en cassette, avec 4 titres qui préfigurent ce que ce groupe est devenu aujourd'hui, avec ses deux si beaux albums, Colors et Bon Voyage. Oui, tu vois le genre, bien sur. Emo, punk-rock, indie catchy, tu peux choisir tes adjectifs. Tout était déjà là, ou presque. Mais tout avait le goût de la nouveauté, de la fraîcheur, du retour à l'essentiel. Ce goût pour lequel on y reviens toujours. Tout comme une bonne bouteille qu'on prends plaisir à boire à chaque fois, ça fait du bien de se replonger dans ces 5 titres, et apprécier l'évolution du groupe ces 4 dernières années. Par contre les gars, surtout, ne finissez pas comme tonton Michel.




Quoi? De la dinde aux marrons?



Oui, il est temps de passer au plat de résistance. Je m'excuse à l'avance auprès des vegans convaincus qui liront ces lignes, mais les analogies douteuses à la base de cette playlist méritaient que je parle de cette fameuse dinde de Noël. Parce que j'ai beau être comme à mon habitude en retard de 6 mois, j'ai quand même écouté le nouveau (plus très nouveau du coup, mais disons "le dernier") Trap Them. Et laisses-moi te dire que ça va t'en boucher un coin, tout comme les marrons bourratifs qui accompagnent cette fameuse volaille des repas de fêtes de fin d'année. Ah, tu manges peut-être pas la dinde mais t'échapperas pas aux marrons.
Car Trap Them, c'est du gros hardcore, un peu sale, teinté de crust, de grind, de tout ça quoi. En plus, l'album, comme le précédent, est produit par M.Kurt Ballou de Converge, s'il y a encore besoin de le présenter. 
Alors autant mettre les choses au point. De un, ça va tabasser sec. De deux, ça va sonner gros. Les guitares sont aiguisées comme des tronçonneuses, la basse te prends aux tripes, la batterie donne un tempo infernal qui te rentre dans le crâne, et le chant te glace le sang. Ah c'est pas pour les non initiés. Maintenant dans les faits, je suis un peu moins convaincu par cet album que le précédent. plus prévisible, moins de surprises, peut-être un peu trop de monotonie.
En tout cas, si vous voulez les prendre dans la face, sachez qu'ils vont tourner avec Converge en Juin, et qu'il y a au moins une date en France (Paris quoi)



Un dessert? un dernier verre pour la route? Les deux?




Ca y est, tout le monde commence à être bien rempli. De bouffe d'une part, et de boisson d'autre part. c'est le moment rêvé pour lancer des grandes vannes salaces dans la conversation, entre deux verres de rouge qui tâche.
Et ça, c'est tout à fait Foolish. Originaires du mythique Saint-Priest (Bramefant) Hardcore Club, entre Clermont-Ferrand et Vichy, ils viennent de sortir leur nouvel EP, "Let's Talk". Du punk-rock certes, mais avec un accent rural du plus bel effet. C'est parti pour des grandes sessions de roulettes, des choeurs rageurs en perpétuant l'esprit punk-rock du skate, des canettes au soleil et du fameux PMA des Bad Brains. Du punk-rock somme toute assez classique, basique, mais avec quand même la touche de folie qui caractérise les gonzes. Le genre n'est pas révolutionné, mais la tradition est perpétuée, ce qui est déjà pas si mal.  Je me serai bien passé des accents un peu trop ska pour moi, mais ça reste dans l'esprit, je peux le comprendre. 
Et au niveau blagues salaces, ce sont pas les derniers, croyez-moi. Vous le verrez sûrement si ils passent en concert par chez vous. Sinon, vous pourrez toujours vous en convaincre en regardant leur multiples vidéos de tournée ou en écoutant leurs disques.

Allez, une petite dernière pour la route?



Vous reprendrez bien un peu de bûche?


Allez, encore une dose d'Emo joyeux et tranquille pour terminer le repas. Si si, pour faire plaisir à la tata Jacqueline. Bon t'as plus vraiment faim, mais tu sais que même si tu vas peut-être le regretter par la suite, tu vas bien être obligé d'en prendre un morceau, de ce dessert.
Bon en l'occurrence, ce genre de dessert, c'est comme une petite glace, fraîche, qui vas t'aider à bien digérer. Play Pretend, c'est le premier EP de Perspective, a lovely hand to hold, un nouveau groupe qui s'est bien trouvé dans le New Hampshire (pas besoin de demander je sais pas ou c'est).
Bon mis à part le fait qu'ils auraient pu trouver plus court comme nom, cet EP est super frais, super cool et je l'aime bien. En plus, il s'écoute en 10min chrono, au moins pas le temps de s'ennuyer. On est dans l'Emo indie tout gentil, à la The World is a Beautiful Place and .... Die,  mais j'y trouve un petit quelque chose en plus, sans savoir vraiment mettre le doigt dessus. Vous me direz...


Bon Appétit ! 




samedi 6 décembre 2014

1 minute chronique #2 - Hold Tight! I Always leave But never Say Goodbye



Animal Style Records - Octobre 2014

Alors j'avoue, au début ça m'a fait un peu marrer. Je suis tombé sur ce groupe là, Hold Tight!, un peu par hasard. Je connaissais pas, ça arrive, bon. Mais j'ai tout de suite fait le rapprochement. La pochette, l'écriture, même le nom du groupe, je me suis dit qu'on allait avoir droit à une parodie d'Emo 90's, so fashion, et de Title Fight en particulier. Pasque c'est la mode, et tout et tout. On a bien compris, et avouons que le résultat n'est pas toujours au rendez-vous (je ne vais pas balancer, enfin pas tout de suite).

Bon, honnêtement en écoutant, je me suis pas trop planté sur le coup. Hold Tight!, c'est le stéréotype du retour à l'Emo 90's, c'est presque pareil que Title Fight, quoique après les premières notes de leur nouvel album justement (le clip paru récemment), le groupe référence a l'air d'avoir perdu de son EMOtion caractéristique.

La différence, c'est que Hold Tight! n'en est pas à son coup d'essai. En clair, les mecs se sont pas réveillé l'année dernière pour dire "tiens faisons de l'Emo-punk, c'est cool". Et je dois dire que c'est tellement bien que je me demande si ça deviendrait pas un de mes groupes préférés. Dommage d'être passé à côté si longtemps. Oui parce que en écoutant, j'ai eu la même réaction que quand j'ai écouté Daylight (pardon, Superheaven) pour la première fois. Un retour à un tas de valeurs que j'aime. Pas trop de chant gueulé, de l'efficacité pour les riffs, de la simplicité pour les structures, et un vrai côté "fait il y a 20 ans".

Bref, "I Always leave But never Say Goodbye", ce nouvel EP de Hold Tight! se déguste d'une seule traite. Une grand rasade de Jack Daniel's au goulot et c'est parti. Tout est ultra simple, d'une efficacité redoutable et surtout ça te rentre au fond du crâne en une fraction de seconde. Non, je ne me lasse pas d'avoir entendu ce type de chanson 100 fois, surtout quand elles sont jouées comme ça. "I Know" est juste un tube parfait, de celui qui te sublime un EP, tout comme "Reacting" d'ailleurs, qui relance la machine à mi-parcours. Tellement simple que tu te demandes pourquoi t'y a jamais pensé. Mais bon, ce genre d'idée, qui te paraît évidente une fois que quelqu'un l'a eu à ta place, est souvent le meilleur. Nous voilà donc replongé entre l'Emo façon Fugazi, le côté presque grunge de Superheaven, et l'efficacité de Title Fight époque "Shed". Et une bonne dose de punk-rock, bien entendu. J'aime. 

Vous allez voir, c'est intense, c'est bon, et comme c'est fini très vite on en redemande !

Une vrai belle découverte pour ma part, mais qui de votre côté ne vous a peut-être pas échappé. 


lundi 1 décembre 2014

Hightower - Sure. Fine. Whatever.


 Knives Out records - Novembre 2014


From Nevers to LA. Ca pourrait être le titre d'une série de documentaire au rabais sur la réussite de quelques garçons bien intentionnés, partis à la conquête de l'Amérique. Mais c'est oublier une grande partie de l'histoire.

Paris? Lyon? Nevers? Los Angeles? J'ai pas tout tout bien compris en fait. Tout ce que je sais, c'est que cet album va probablement vous rester collé dans les oreilles un moment. Pourquoi? Ah, peut-être pas vraiment pour sa singularité, je vous l'accorde, mais parce que tout a été fait dans les règles de l'art. Du début à la fin. Prêts? Partez !

Laissez-moi donc vous conter Hightower. Officiellement basé à Paris, j'ai cru reconnaître des têtes connues du côté de la Nièvre, une base solide du punk-hardcore made in France. On me parle de Lyon et de Paris aussi, je me dis que le casting a été large pour sélectionner les meilleurs éléments. Mais je n'en sais pas plus que ça. A part que pour savoir se faire désirer, les gars ont été à la bonne école.

Ca commence par l'annonce d'un enregistrement aux US, mais pas n'importe lequel. Car cet album sera produit par un certain Steve Evetts (dans le punk-rock, Hardcore et autre dérivées, il a produit et/ou enregistré Kid Dynamite, Every Time I Die, les Misfits, The Dilliger Escape Plan et j'en passe, de toute façon vous devez le connaître). Autrement dit, si il a dit oui, c'est que ça doit pas être si mal que ça, n'est ce pas? Ensuite, de courtes vidéos relatent l'aventure sur les réseaux sociaux, et enfin deux morceaux sont posés en pré-écoute pour évaluer l'ampleur de ce qui nous attends. Le premier, "D.T.T.F.W.D." est une pu***in de merveille de morceau punk-hardcore à tendance mélodique. Ca sonne grave, c'est exactement en place, tout est parfait. Presque un peu trop. Non, quand même, je suis sur le cul. Le second, avec le clip qui va avec, "Cobbleplot", me rappelle aux grandes heures de Verse et autres Another Breath. Un peu plus old-school, mais aussi bien réalisé. Oula les gars, il va falloir assurer la suite parce que là le niveau annoncé est très très haut.

Mais voici donc l'album en écoute entière sur leur page bandcamp, en attendant sa sortie officielle. Je me précipite, bien entendu. Et c'est parti pour tourner en boucle un moment. Ma première impression générale est la suivante:
"comme quoi, on a beau dire ce qu'on veut, mais quand on mets un groupe avec des bonnes chansons entre les mains expertes d'un producteur expérimenté, le résultat est là, quelque soit sa nationalité".
Oui, parce que, au delà du fait que cette remarque sonne un peu sectaire à deux balles, l'habitude nous donne toujours l'impression que c'est "Les USA contre le reste du monde". Oui, ils sont inventé le punk-rock, ils ont le savoir faire, mais pas le monopole des idées. Et c'est tant mieux. Un tube reste un tube, pour autant s'il est bien produit. La recette est connue mais marche à chaque fois, alors allons-y gaiement.   

Donc là, pour le coup, je mets cet album sur le même plan qu'un nouveau groupe Ricain à la mode, ou le nouvel album d'un groupe de punk-rock confirmé. Et je peux vous dire que ça en soit est un vrai gros compliment. Au-delà de ça, certains vont vous dire que c'est déjà vu, d'autres que c'est exceptionnel, pour au final quelque chose qui sera plus vraisemblablement entre les deux.  un peu déjà-vu mais franchement cool.

Ensuite j'ai beau écouter, encore et encore, j'ai vraiment pas grand chose à dire en fait. C'est un album de punk-hardcore mélo parfait, dans les sens où tout est parfaitement réalisé, les mélodies, les compos, le son les paroles. mais pas vraiment d'avantage. Et il tourne dans mon casque accroché au bandcamp depuis un moment. Vous allez écouter, apprécier le travail, et puis il se passera quelque chose ou pas. Ben oui, comme tous ces groupes punk-rock qui se ressemblent et sont passés/passeront entre vos oreilles expertes bien propres et bien aguerries. Pour ma part, certaines chansons me transportent ("D.T.T.F.W.D." en tête), d'autres me laissent presque de marbre ("This is Really Neat" par exemple), une fois passé l'effet de surprise de la réalisation.

Sauf que la différence ici, c'est que des albums comme ça de groupes Français, on en voit pas tous les jours. Mais surtout, on est tous un peu jaloux de l'aventure que ces gars ont vécu en allant enregistrer de l'autre côté de l'Atlantique, moi le premier. Et c'est peut-être ça qui biaise un peu notre jugement.

En résumé, cet album est un vrai bon album de punk-hardcore mélodique, et je tire mon chapeau à la qualité de la réalisation, autant sur le plan des chansons que de l'environnement (pochette, merch). Bien sur, le seul juge de paix sera la performance live, et je pense qu'Hightower va enchaîner les concerts près de chez vous, ce qui vous donnera l'occasion de vous faire votre propre avis sur la question. Une tournée est déjà prévue en Février 2015.
 

"D.T.T.F.W.D.", quelle tuerie!







lundi 24 novembre 2014

Chroniques du miroir #2 - Foo Fighters: Sonic Highways [Musique]

NB: les chroniques du miroir sont des chroniques ironiques à prendre au second degré, ou avec un degré second, au minimum. Dans ce cas précis, je crois que c'est mieux de parler de cet album de cette façon. Déjà parce que j'espère que c'est rigolo (c'est le but) et aussi parce qu'il n'y aurait pas grand chose à dire d'autre, car il m'a vraiment fait ni chaud ni froid, contrairement au documentaire qui fera l'objet d'articles plus poussés. Merci. 



Foo Fighters. Ouais ça sonne pas mal comme nom. Je crois que c'est une sorte de référence à des chasseurs volants lors de la seconde guerre mondiale, un truc comme ça. Pas sur que ça soit très important. Ce qui l'est, par contre, c'est que cet album, Sonic Highways, est une sorte de concept-album qui vient de sortir dans une confidentialité relative aux Etats-Unis (pas du genre à afficher des fenêtres pop-ups pour acheter l'album sur Itunes, tout ça). C'est assez difficile à concevoir mais voici l'idée: un groupe décide d'enregistrer 8 titres, dans 8 studios différents, pour "s'imprégner du style et de l'influence de chaque ville sur les musiciens". Laissez-moi rire. Tu fais des chansons bonnes ou mauvaises, mais la ville dans laquelle tu te trouves n'a aucune influence sur ta musique, c'est n'importe quoi. Si le dernier The Early Grave avait été influencé par Flying Donuts dans les Vosges ça se saurait. Même pas sur que les gars se connaissent. Enfin réfléchis, comme si tu pouvais rencontrer les artistes références de chaque ville pour leur demander leur conception de la musique, et t'en imprégner pour faire un disque. "Ouais, on a choisi d'enregistrer notre EP à Besançon, pour s'imprégner de la culture Second Rate, toujours bien présente dans les vars de la ville". Oui encore mieux, enregistrer à Washington pour rencontrer Ian MayKay, qu'il te parle de Dischord, et qu'il viennes te voir en studio. Oui bien entendu, il a que ça a faire. N'importe quoi j'te dit.

Non mais vraiment, si le groupe en question avait un crew de 50 personnes, le temps de tout préparer, de choisir les meilleurs studios, de s'entourer des meilleurs représentants de la scène punk (ou autre) de chaque ville en racontant leur histoire, tout ça, ça aurait déjà plus de gueule. Ils pourraient même en faire un documentaire j'suis sur, et pour le coup ce serait vraiment un concept. Enfin bon, c'est pas HBO qui le diffuserait non plus, parce que ça reste "underground" hein, mais on pourrait peut-être le trouver en fouillant bien sur internet.

Pardon, je spécule.

Foo Fighters donc, ça ressemble à du rock de stade, comme savent si bien le faire (et avec un succès tout autre), I Am The Avalanche ou Favez en leur temps. Bon ici c'est du rock de stade un peu au rabais je l'avoue. D'ailleurs Foo Fighters avaient déjà fait parler d'eux en jouant chez des gens, dans leur garage, devant 20 ou 30 personnes survoltés il y a quelques années. Une tournée d'un groupe "underground" somme toute assez banale en fait, tout le monde a plus ou moins déjà fait ça dans sa vie non? Même moi je l'ai fait. Ils ont pas inventé la poudre de ce côté là, mais passons.

D'une manière générale, on a donc le droit à un album assez pop, mais avec des accents de "classic rock underground" bien présents. L'exemple le plus parlant est sans doute "Something for Nothing" qui rappelle de suite "Holy Diver" du groupe Dio (ça parlera aux plus initiés, désolé pour les autres, c'est la scène "underground" et c'est quand même pointu, faut l'être pour lire ce blog).

La production est assez sobre, sans fioritures. Oubliez les 10 guitares superposées, le chant parfaitement juste à la "protools", et la propreté générale du son. Chaque titre est enregistré simplement, sans ajouter un tas d'effets inutiles ou y passer des heures. C'est brut. Et puis on sent vraiment la valeur ajoutée d'utiliser 8 studios différents, pour donner une couleur si particulière au son de caisse claire de la batterie par exemple. Le mastering a préservé toute ces couleurs ce qui est une prouesse à signaler. Bon avec aussi peu de moyens c'est aussi compréhensible, mais il faut encourager la scène punk "underground" d'aujourd'hui.  

Les chansons sont courtes, vont à l'essentiel, t'as pas 12 parties différentes qui s'enchaînent  en brinqueballant, comme t'entends des fois pour des groupes de quartiers. C'est vite fait, bien fait comme on dit. 

Au final, cet album est vraiment à écouter, du début à la fin, pour prendre conscience de la diversité de l'Amérique en termes d'influences, de son, de tout quoi. A faire écouter dans tous les cours de musique de 5ème (au lieu de faire du xylophone).


mercredi 19 novembre 2014

Folk in my days #2: Alcoa - Thank You EP



Outre l'acronyme de l'ALuminium COmpany of America, ALCOA est aussi un projet musical, et pas des moindres. Plus particulièrement, c'est celui de Derek Archambault, leader de Defeater, sorte de fer de lance du hardcore dit "moderne", même si son groupe ne fait pas l'unanimité totale au sein de la scène.

Mais là n'est pas le problème, car Derek est malade. Et comme il est Américain, il a du lancer une campagne de financement participatif pour récolter l'argent nécessaire à son opération de la hanche. On lui a donc posé une nouvelle hanche, même si je ne pense pas qu'elle soit en aluminium fabriqué par ALCOA (désolé pour la blague). Et tout cela a été rendu possible grâce au don de personnes, anonymes ou non, qui ont eu droit en retour à cet EP sobrement intitulé "Thank You", enregistré par Derek en personne. Cet enregistrement contient donc 5 chansons, 5 reprises en acoustique, de 5 groupes différents. Et comme je l'écoute en boucle depuis une semaine, en voici une revue que j'espère exhaustive.

On commence avec "Shambles", dont la paternité revient à Make Do And Mend. Facile pour moi, c'est un groupe que j'aime bien. En plus, leur EP Bodies of Water dont cette chanson vient est peut-être leur meilleure sortie. En écoutant la reprise d'Alcoa, je suis par contre un peu moins convaincu. Il y a bien le riff de guitare épique si caractéristique, mais la batterie est peut-être un peu présente. Enfin, la signification est peut-être ailleurs, dans les paroles notamment. je ne suis pas totalement conquis, même si on sent la maîtrise, le calme, la tendresse. Voyons la suite.

Et justement, voici "Young Kerouacs", initialement écrit par I Am The Avalanche, le groupe de "rock de stade abordable" dont j'ai dit du bien dans une de mes playlists. Le niveau monte vraiment. La reprise est vraiment géniale, folk pop, sobre et surtout pas trop niaise. Différente de l'originale, c'est sur, mais la réalisation est superbe. Presque à me donner des frissons. Et c'est vraiment ça que j'attends d'une reprise folk de ce genre.

Pour le reste, ça se complique un peu, dans le sens ou je connais vraiment moins bien les groupes à qui Alcoa a piqué les chansons. En particulier Blacklisted, j'en suis désolé. Oui, c'est un groupe de Hardcore bien violent à la Tragedy ou Victims, ça je sais. C'est d'autant plus intéressant d'ailleurs. Je suis allé écouter "Stations", la chanson reprise dans l'EP, et surprise c'est du gros hardcore qui tâche, presque crusty, et j'ai même pas reconnu que c'était la même. Pour le coup chapeau Alcoa, même si je trouve ce titre un peu plus en retrait des autres, plus monotone, et surtout beaucoup moins vivant.    

Vient ensuite "Who's Gonna Carry You Home?" Et je me dis: "Ouais, cette chanson est magnifique. Je l'ai déjà entendu, oui c'est sur, attends elle est de....... Elder Brother? Ah, j'ai du confondre alors." Je ne connais pas vraiment ce groupe, du pop-punk assez calme et sans intérêt surdimensionné. Bref, il ne reste pas moins que pour moi, c'est le meilleur titre de l'EP, bien qu'il soit aussi le plus proche de l'original peut-être. C'est le genre de chanson que tu as l'impression d'avoir toujours entendu, d'une manière ou d'une autre, mais qui fait toujours son petit effet. En plus, elle est vraiment magnifiée sur l'EP, par rapport à celle d'origine, donc je dis bravo.

Enfin, "I Don't Mind" est bien entendu une reprise de Defeater, issue Empty Days and Sleepless Nights, déjà en acoustique ici aussi. Pareil, c'est simple, encore plus intime que la version de l'album, et j'adhère complètement. C'est une parfaite fin.

Pour conclure, j'écoute cet EP en boucle depuis une bonne semaine maintenant, et il va de paire avec la pluie qui tombe tous ces jours gris, qui nous rappelle qu'on est bien en Novembre et qu'on a pas grand chose à faire, à part justement écrire des articles qui disent qu'on a pas grand chose à faire.

 

 

mercredi 12 novembre 2014

1 Minute chronique #1 - Punch - They Don't Have to Believe




Deathwish -  Août 2014


Punch. Ah oui, je te le fais pas dire, c'est bien trouvé. Non pas pour la marmelade rougeâtre pleine de pépins que tu va boire Dimanche à l'anniversaire du tonton Michel. Non non, ici on parle d'un coup de poing dans les dents, ou un raffut sur la poitrine qui te coupe la respiration. C'est mon impression en écoutant cet album, le troisième du nom, qui sort sur Deathwish. Et même si je connaissais Punch avant, force est de constater que cet album m'a retourné. Parce qu'il y a tout ce que j'aimais avant déjà chez Punch, c'est-à-dire la violence, la rage, les ryhmiques punk-crust, les changements de rythmes de taré, et les gueulantes féminines, mais cette fois il y a le son en plus. Tu gardes le côté minimal et brutal mais ça sonne plein pot. On est lancé.

L'album est tendu, râpeux, mais surtout ultra rapide. Ca te prends à la gorge, et ça te lâche pas jusqu'à la fin. Je suis particulièrement friand des cassures, c'est typique de Punch d'ailleurs. Des plans trash et des blast-beats aux accents crust, entrecoupés de passages plus lents, presque D-Beat, qui arrivent comme ça, sans prévenir, toujours accompagné par des cris cinglants. En temps normal, tu fustiges le manque de cohérence, avec tous ces passages qui s'enchaînent les uns derrière les autres, mais là ça passe toujours. Tu laisses sortir ta haine, tu t'essouffles, t'as envie de crier fort. Et ça fait du bien.
15 chansons au total, en seulement 19 minutes, et puis rideau. Il était temps de baisser le son, t'as fait peur à la mamie en face de toi dans le bus. Tu le reprendras chez toi, pour prendre un autre coup de chaud dans un moment.

Par contre, le bémol concerne le futur. En effet, la chanteuse, Meghan O-Neil, a annoncé qu'elle partait. Il sera sûrement difficile de la remplacer, mais c'est une autre histoire. Savourons déjà cet album exutoire, et on verra bien pour la suite. 
 



samedi 8 novembre 2014

95-C - Homeward Bound


Septembre 2014


Allez, la série continue. Fin Octobre (début Novembre), c'est vraiment le mois du punk-hardcore mélo. Et vu que le temps ne tourne pas vraiment à la pluie ou à l'orage au niveau météo (A quand la neige?), c'est dans vos oreilles que ça va se passer.

Allez, commençons avec les 95-C. Oui ça sonne tout de suite un peu beauf, genre le groupe de jeunots au bal du coin, qui tente de faire des reprises de Greenday en jouant devant 25 anciens qui tournent au rosé limé. "Ah super, un groupe avec un nom comme ça, on va pas aller bien loin". Alors là par contre, détrompez-vous. Parce que comme une bonne paire de (.) (.) avec des mensurations de la sorte, une fois qu'on y a touché, c'est bien possible qu'on y reviennes. Oui elle était facile, mais tant pis pour vous.

Trêve de comparaison douteuses, parlons plus en détails de ces 5 mecs de la montagne. Chamonix Mont-Blanc, pour être précis. Du punk-rock de montagne? Effectivement moi aussi je viens de me rendre compte que cette formule ne veux rien dire. Simplement, les gars essayent, avec une certaine expérience et maitrise, de perpétuer la tradition des groupes de punk-rock mélo à la Française, comme l'on fait Ravi ou Second Rate d'un côté, Uncommonmenfrommars ou The Twisted Minds de l'autre avant eux. Cette tradition, c'est de prendre ce qu'il se fait de mieux aux US (Samiam, Hot Water Music...), et d'y ajouter une petite touche Frenchie, assez indescriptible comme ça, mais que vous allez tout de suite reconnaître, j'en suis sur. Homeward Bound peut être considéré comme le 2ème album de 95-C. Pour pas vous perdre d'entrée, on va parler de punk-rock, teinté un peu de hardcore, mais surtout d'une grosse dose de mélo. Ah ça sent les sessions de palm mutes, la roulette plein pot et le chant à plusieurs, agrémenté par des bières chaudes et des tee-shirts plein de sueurs.

Et on ne peux pas commencer mieux. Mais vraiment. "Devil inside", c'est sincèrement l'archétype du tube. Des choeurs magnifiques au début, une bonne roulette, et c'est parti. Tous les codes qui entrent dans la définition du punk mélo sont bien présents, et parfaitement exécutés. Ah ça fait toujours son petit effet. A tel point que je suis dans une disposition très (trop) positive pour écouter la suite. Et tout s'enchaîne comme il faut. Le projet n'est pas de révolutionner le genre, c'est certain, mais tous les ingrédients sont mis dans le bon ordre. Parfois plus orienté pop-punk, parfois punk-rock plus à l'ancienne, le mélange se crée facilement et c'est agréable.

Par contre, entre parenthèses, et il va bien falloir en toucher un mot, le son est assez moyen. En particulier, la batterie sonne un peu (vraiment en fait) carton pâte, je me demande même si c'est pas de l'électronique. Grosse, grosse erreur de casting les gars. Ca ira pour cette fois mais s'il vous plaît, cotisez-vous, lancez un projet de financement participatif, vendez votre corps mais mettez-moi une vraie batterie (ou limitez l'utilisation de ces pu***ns de triggers) ! Fin de la parenthèse.

Ce qu'on peut dire, c'est qu'au niveau des compositions, on ne peux pas dire grand chose justement. Je trouve l'ensemble vraiment cohérent, même si j'ai tendance à me lasser un peu au fil des morceaux. Mais bon ça c'est normal, ça me fait ça tout le temps. Avec, "A New Lease On Life" ou "Undisclosed Words", j'entends Second Rate, Flying Donuts et consorts. Des accents typiques de notre scène punk-rock, c'est de ça que je parle quand je dis "la touche frenchie". Moins mélodique, un peu plus lourde, un peu plus rock tout court. C'est bien joué, même si ce ne sont pourtant pas les morceaux que j'ai retenu en priorité. Peut-être parce qu'ils contrastent avec des morceaux carrément plus mélodiques comme "Jump The Wall"ou surtout "Between Light and Shadows" dans lequel je retrouve à fond Twisted Minds ou The Reaction, et qui attirent mon oreille au premier abord. Allez, une petite reprise d'Undeclinable Ambuscade, fleuron de la scène Néerlandaise pour terminer, la boucle est bouclée (merci pour l'expression des années 90, meilleure époque du groupe). Je vais réécouter les albums tiens.

Un autre bon album de punk-rock donc, qui va souffrir un peu de la comparaison sonore avec les "super-productions Made in France" qui arrivent ces temps-ci, mais qui vaut vraiment le détour, sans aucune hésitation.C'est complet, bien ficelé, et surtout les chansons sont bonnes. C'est bien le principal, surtout que quand vous allez mettre cet album dans les écouteurs de votre casque de snowboard, en dévalant les pistes ou en vous ramassant en tentant un 360° au snowpark. A ce moment-là,  vous serez comme à la maison avec 95-C. Bon rides !




lundi 3 novembre 2014

Jean_Hub - The Distance Between Us






 http://jeanhub.bandcamp.com/releases



Avec l'hiver qui s'annonce, on peut toujours mettre un peu de soleil dans nos coeurs brisés (mais pas trop, les punk-rockers doivent aussi êtres torturés pour composer des morceaux sombres et mélancoliques). Pour ça (le soleil), Jean_Hub s'est proposé à moi récemment. Voici donc une chronique joie de vivre, amour et paix, qui va bien coller à cet album, "The Distance Between Us".

A vrai dire, j'étais resté dans l'idée que ce groupé était le projet solo de Jean, qui a oeuvré dans Chasing Paperboy, groupe auquel j'ai déclaré ma flamme dans la playlist de l'été. Mais en fait non. Jean_Hub c'est bien un groupe, un duo pour être tout à fait précis. Et ça ne peux me mettre qu'en émoi <3. Enfin dans Jean_Hub, il y a donc Jean.... et Hub, qui officie dans Sail To North, bien connu des fans de pop-punk, mais que je n'aime pas trop trop personnellement (pas lui hein mais le groupe lol). Pardonnez mon impertinence.

Force est de constater que donc, à première vue, le projet pop-punk avec des accents électroniques des deux Niçois, c'est pas vraiment pour moi. J'ai un peu peur de l'écouter, j'aime tellement Chasing... Mais bon je dois faire confiance au destin, qui m'apporte toujours ce dont j'ai besoin si je suis assez bon avec les autres, et appuyer sur le bouton de lecture du bandcamp.

Et il y a peut-être une porte de sortie. Parce que Jean_Hub, c'est une patte particulière, un mélange de tous ces projets que l'on est sur de retrouver. Chasing Paperboy, Sail to North, mais aussi Can't Bear This Party, ce pop-punk électronique ultra dansant qui vous a fait vous trémousser en sourire l'an dernier. Ici c'est un peu moins dansant, un peu plus ambiant, mais toujours sincère et joyeux. Amour et paix j'ai dit!

Jean_Hub donc, c'est assez différent. Différent de ce qu'on peut écouter d'habitude, différent de 99% des groupes Français qui passent à travers mes oreilles. Pourtant je reconnais de suite la touche de Jean, avec sa voix aigue caractéristique. Celle de Hubert, dans la même veine, ajoute de la profondeur. Il y a aussi ce côté un peu enfantin que l'on retrouve toujours dans les projets des Niçois. Restons encore un peu dans ce monde joyeux et féerique. Mélodies de guitare simples, un peu d'électronique pour faire la section rythmique, et donc deux chants qui transmettent cette émotion et cette joie d'écouter.

Des morceaux orientés pop-punk ("Drive Me somewhere", "The world Is a Place To Die") ou plus électro-minimalistes ironiques et dansants ("Frank Michael's greatest Hit", "Drunk but Not Scared Tonight") ou à la frontière des deux. Tout se laisse vraiment écouter, même si je dois avouer (pardonnez-moi encore une fois) que je n'écouterai pas ça en boucle toute la semaine. Un projet parallèle, en marge, que j'apprécie avec une certaine modération.

D'ailleurs tu vois, ce genre de projet, dès que l'on commence à l'écouter, on s'imagine les deux gus accolés derrière un ordinateur à pomme, l'un avec une guitare entre les mains, l'autre en train de peaufiner la partie boite à rythmiques logicielles. Le tout avec une petite bière à la main, dans une quasi-obscurité d'une soirée d'été. Non? Bref, moi si.

"A Lack of Time". Enfin je retrouve une batterie naturelle (merci), pour mon coup de <3 de l'album. Mais pas pour longtemps, dommage. Je reste convaincu qu'avec un groupe de la vraie vie, une batterie façon Snapcut Studio et un gros son, tout serait bien différent. Et ce doit bien être pour ça que les choses n'ont pas été faites de cette façon. Ce n'est pas l'esprit, j'en conviens très bien. On perdrait ce côté minimaliste et "fait dans ma chambre"qui transpire ici, et je suis d'accord.

En tout cas, vous devez jeter une oreille attentive sur cet album, car vous n'en verrez pas souvent passer des comme ça. Peut-être qu'à la longue, vous sentirez néanmoins comme moi une certaine lassitude, mais ce sera sans compter les morceaux qui vous redonneront le sourire en un clin d'oeil. En bref, il faut des sorties d'OVNIS de ce genre, pour voir que l'on peut encore faire des choses différentes et originales dans le punk-rock.

<3 Paix dans le monde <3




 

lundi 27 octobre 2014

Wank for Peace - Fail Forward



Shields Recordings (NL), Inhumano Records (CH), Struggletown Records (UK), Guerilla Asso (FR), Canisay? Records (FR), Hectic Society Records (DE), La Agonia De Vivir (SP) - VYNIL - Octobre 2014


Wank for Peace, ça doit vous parler un peu. Oui, ça y est, des mecs d'Angers ou par là-bas, qui font du Punk-Hardcore comme à Boston, non? Voila, c'est un peu ça. Et là, ils nous donnent des nouvelles, car ils viennent de sortir leur 2ème album, Fail Forward. Pourtant, comme leur nom pourrait le laisser présager, on aura pas affaire à une demi-heure de branlette inutile. Ni de paix d'ailleurs, car ça risque quand même de castagner sec. Allons voir ça de plus près.

Depuis leur première sortie en 2009, les Angevins ont en tout cas largement poussé le curseur. Et pour ce deuxième album, ils ont choisi..............., je vous le donne en mille..................... Amaury Sauvé. "Ah ouais, bien entendu" vous allez me dire. Car si il y a bien un moyen simple d'avoir un son VIP sans sortir de l'hexagone, c'est celui-là. Et je vais dire que ça arrange bien mes chroniques, car à ce niveau là je sais qu'en général j'aurais pas de grands reproches à faire sur le son du disque. Ce qui sera encore le cas aujourd'hui. Ben oui, parce que ça sonne gros, dans l'esprit parfait avec la musique. Violent, mais pas trop agressif, costaud mais sans trop ronfler.

Concentrons-nous donc sur la musique. L'album part à fond, de suite, avec "Friends First" qui fleure bon le hardcore presque old-school, pour une première minute qu'on retiendra forcément. Punk-Hardcore? C'est certain. Fan des groupes US à la Comeback Kid, Verse et autres dérivés plus mélodiques comme No Trigger? Sûrement. En tout cas, ça m'évoques plein de souvenirs. Les USA, certes, mais pas que. Plus proche de nous, je pense à No Guts No Glory, ou The Traders. Mais j'en oublies beaucoup bien sur.

Ensuite, on se calme un peu, si l'on peut dire, avec des chansons moins "roulette - cris rageurs - violence", efficaces mais qui me donnent un peu moins d'entrain. Heureusement "What if this was Political", peut-être avec des accents plus hardcore mélo, ça me plaît de suite vraiment plus. Pas spécialement pour l'originalité, mais pour le côté tubesque. Il en faut bien un, et j'y suis extrêmement sensible (je vais encore l'écouter 10 fois de suite, merci bien).

"We are a way, we are a feeling. 
We are a change of things through the leaving."


 Ca va crier fort dans les concerts, c'est sur. On alterne alors avec des morceaux plus lourds ("Choices/Feedback"), et d'autres un poil plus mélodiques ("You are at the weak spot"), ce qui permet de casser un peu une monotonie qui pourrait s'installer d'une chanson à l'autre. C'est bien vu.

A la fin, les morceaux me font penser à des bons titres de Death is Not Glamorous ("The Sleepless" notamment), les choeurs rageurs en plus. Du punk-hardcore joyeux, mais qui reste rugeux. Peut-être un peu moins fédérateur, mais qui fait quand même son petit effet.


En résumé, j'aime beaucoup cet album. On se n'ennuie pas, c'est certain. D'une manière plus générale, ce qui me frappe, c'est que maintenant de plus en plus de groupe Français arrivent à faire des productions d'une vraie bonne qualité, autant musicale que dans tout le reste (son, package, promo...). Et ça, c'est vraiment un plus, surtout quand on fait du punk-hardcore qui a des codes plus ou moins établis, sans réelle possibilités de proposer quelque chose de so special. Les idées sont là, l'originalité un peu moins, mais tout est vraiment poussé en avant quand on a le souci du travail bien fait, ce qui est vraiment le cas ici je pense.

Vous pouvez pré-commander le disque sur leur bandcamp, et si vous ne l'avez pas fait vous pourrez vous en mordre les doigts comme moi qui n'ai pas été assez rapide pour choper la version avec pochette alternative (mieux que la pochette originale?) faite par le tatoueur Mahell. Sinon, vu la floppée de bons labels qui sortent le vynil, vous devriez pouvoir le trouver facilement.

Bref, les yeux fermés, allez-y.

jeudi 23 octobre 2014

Folk in my days - #1: Octobre 2014


Y'a pas que le punk-rock dans la vie. Des fois, un peu de calme ne nuit pas, bien au contraire. En voiture sur une route enneigée au milieu de la forêt, entre âme-soeurs au soleil couchant, ou quand on a un p'tit coup de blues, un bon morceau de folk n'est jamais de trop. Et même si c'est un style vieux comme le monde, il se renouvelle sans cesse, et il est loin de me lasser.
En même temps, on est bien aidé car nombre de punk-rockers barbus et célèbres se sont mis à chanter avec leur guitare sèche, Chuck Ragan ou Russ Rankin en tête. Bref.
Je suis plutôt un adepte de la musique folk classique, dans le sens "une voix + une guitare", ou la musique des années 60, celle des Dave Van Ronk, Bob Dylan et autres Johnny Cash. Mais maintenant, la folk n'est plus la musique si populaire qu'elle était. Pas plus mal, peut-être. En tous cas, dans le domaine, certains artistes d'aujourd'hui ne s'en sortent pas si mal par rapport à ceux d'hier. Alors, j'écoute, le critique, mais surtout j'en prends de la graine.

Voici dons ma première (petite) playlist folk dans ce blog. Revue d'effectif. 



Joe Purdy - Eagle Rock Fire



Mudtown Crier Records - Juillet 2014

Joe Purdy, c'est un vrai de vrai. Un gars de l'Arkansas, qui fait de la musique folk dans la plus pure tradition de ses pairs songwritters à la vie dure. Cet album, Eagle Rock Fire, est le dernier d'une lignée assez incroyable (7 albums entre 2006 et 2009), bien que tout ce soit calmé depuis quelques années. Une guitare, un chant, quelques instrus ajoutées par-ci, par là, ça me rappelle vraiment la folk que j'adore chez Dave Van Ronk, ou Dylan. Bien sur, on connaît tout ça par coeur, mais le faire aussi bien est assez rare de nos jours je trouve. Simple, efficace, traditionnel sans être vieux-jeu, cet album fait du bien à entendre, surtout quand on a besoin comme moi d'un bon retour aux sources.



Tim Vantol- Basement Sessions


Uncle M music - Octobre 2014


Là pour le coup, on passe dans la catégorie des punk-rockers convertis à la musique Folk. Mais pourtant, oubliez les USA, et direction les Pays-bas. Tim Vantol, que l'on a connu avec différents groupes Hollandais, Antillectual notemment, est aussi (et surtout) un très bon chanteur solo. Son dernier album "If we go down, we go together", a d'ailleurs tourné pas mal dans mon autoradio, en traversant les paysages idylliques des volcans d'Auvergne ou des monts du Forez. Bref, en plus de cette session acoustique dans Joining The Circus, dont je vous conseille la vidéo, j'ai écouté les "Basement Sessions", qui vont sortir en 12" chez Uncle M Music, un label Allemand qui sort tous les cadors du genre (Revival Tour, Ragan et compagnie...). Le principe est de faire une session live, simplement guitare-voix. Ca nous donne alors des titres joués de manière encore plus intime que dans l'album je trouve, sans fioritures. L'acoustique, c'est vraiment fait pour être joué en live, en voilà la preuve. Une vrai montée en gamme pour Tim Vantol, de mon point de vue.
Voix rauque, raillée, guitares acoustiques tranchantes, voici les caractéristiques de la musique de Tim Vantol. Presque aussi bien que les références du secteur comme (bien entendu) Chuck Ragan. Presque en effet, mais vraiment intéressant. 




Townes Van Zandt - In the Beginning


Compilation de Compadre et TVZ Records - 2003
 Réédition vinyle 12" chez Fat Possum Records - 2010

J'ai découvert Townes Van Zandt il y a peu, lors d'un petit voyage. Honte à moi. Et tout ça grâce à un gentil vendeur de vynils Madrilène. "T'aimes Dave Van Ronk? Ouais c'est pas mal, mais moi je préfère ça". Merci pour le conseil, mec.
En fait Townes Van Zandt est un chanteur Folk né au Texas au milieu des années 40. Il aurait pu participer plus activement à la popularité de la musique Folk des années 70, mais en fait il est toujours plus ou moins resté dans l'ombre. Pourtant, on a affaire à un vrai grand songwritter. D'ailleurs, cette compilation "In The Beginning", sortie assez récemment mais qui réédite les chansons de son début de carrière, en est un parfait exemple. 
Musique simple, touchante, et profonde. Voici les caractéristiques qui me viennent à l'esprit quand j'écoute Townes Van Zandt. Un artiste qui n'a jamais voulu être trop populaire, mais qui a été repris maintes et maintes fois, par d'autres parfois plus grands que lui. Un peu culte en somme.
Maintenant je peux dire que je connais Townes Van Zandt, et qu'il me faudra peut-être vendre mon corps pour acheter la totalité de ses enregistrements vinyles. Avis aux amatrices!




jeudi 16 octobre 2014

Valley - EP




 Autoproduit - Septembre 2014


Des fois la vie, c'est pas si simple. Mais il reste toujours trois choses pour redonner le sourire: la famille, les copains et surtout le punk-rock. Et autant dire qu'à ce dernier niveau, j'ai été plutôt servi il y a quelque jours en découvrant le premier EP d'un nouveau groupe Parisien, que j'attendais avec une certaine impatience, après des premiers extraits plus que convaincants. Oui, j'en ai mentionné quelques mots dans ma playlist de cet été, je veux parler de Valley.

Valley, c'est nouveau. Mais pour la recette, faisons les choses simplement.

- Etape 1: La base. Prenez deux mecs habitués aux riffs aérés, un peu mathématiques, mais surtout bien mélodiques. Pour voir le genre, vous avez déjà sûrement entendu Man Is Not A Bird et Lost In Kiev, même si comme moi vous n'êtes peut-être pas tombé à la renverse (ou pas). Bref, "du post-rock? Tout ça pour ça?". Non, pas vraiment. Parce que les gars, en l'occurrence Julian et Phillipe, ils veulent ajouter de l'intensité à tout ça. Des mélodies plus rapides, plus simples, plus punk en somme. Et avec de l'émotion s'il vous plaît. Il faut donc passer à l'etape suivante.

- Etape 2: L'originalité. Bon, les mélodies c'est bien mais il faut quand même recruter fort. En premier lieu, un groupe de punk-rock ne se fera pas sans un bon batteur. Et oui, messieurs-dames, c'est lui qui va donner du punch, et surtout vos oscillations de tête caractéristiques quand vous allez écouter (parole d'homme à baguettes). Arrive donc Julien, qui m'a déjà impressionné par son jeu carré et efficace dans Nine Eleven. Oui effectivement l'écart semble grand mais je répondrais "qui peut le plus peut le moins". Il faudra jouer plus simple et efficace.
Et puis, il faut aussi fédérer, faire lever les bras dans les concerts, faire crier des refrains épiques et hurler des sing-along rageurs, avec un chanteur à la hauteur, j'ai nommé Rémy. Parce que même si j'aime le post-rock, j'ai tendance à préférer des musiques avec chanteur. Ce sera donc le cas.

Bravo, vous avez fabriqué Valley. Merci pour votre attention.

Le résultat est alors incertain. Post-rock? Hardcore? En fait, aucun des deux. Plutôt de l'Emo-punk d'une qualité rare, qui allie un basse-batterie profond et puissant, des mélodies de guitare ultra-travaillées, et un chant raillé mais surtout pas trop gueulard.
Cette musique existe depuis longtemps, c'est sur,  mais elle a été sérieusement remise au goût du jour, notamment en France avec l'émergence de Sport. Depuis, d'autres ont suivi, comme Slice Of Life, avec un côté plus punk, ou Totorro dans un style plus mathématique. On peut tout aussi bien citer Chasing Paperboy, Bâton Rouge ou d'autres que j'oublie sûrement. Au final, les frontières sont minces, mais les sourires et la passion restent.

Je vais pas tourner autour du pot, cet EP, c'est un véritable bonheur à écouter. D'entrée, "Brownie" nous plonge dans le vif du sujet, avec un son clair, de l'efficacité, et de la vivacité. Emo-Punk-Indie complet cette affaire. Je ne peux qu'applaudir des deux mains. Patiemment j'attends ensuite "Jungle Kids", que j'ai écouté des dizaines de fois sans chant sur cette plateforme de vidéos bien connue. Le son est superbe, j'ai juste un peu l'impression que le chant est parfois déphasé avec le reste, même si ce n'est pas si choquant au final. Comme une rencontre sur internet tu vois, tu te fais une idée en voyant les photos et en "chattant" par écran interposé, tu te fais tes films, qui collent à tes propres perceptions. Et puis, l'impression est différente quand tu vois la personne "en vrai", que tu discute en face à face. Il faut passer ce cap, mais dans ce cas précis tu restera quand même séduit. Tout n'est pas parfait, mais c'est bien suffisant.
La fin sera de la même tenue, dans le même esprit, mais peut-être un peu plus instrumental. Tu pourras quand même t'égosiller la voix sur quelques refrains bien pensés, ne t'inquiètes pas.

En clair, 7 titres qui nous font donc passer un moment vraiment agréable. C'est quand la sortie en vinyl? Pas pour tout de suite en tout cas, ça a l'air. Dommage. A défaut, vous y gagnerez quand même un peu de fraîcheur et joie de vivre, quelques trucs qui se font de plus en plus rares. Un grand grand bravo.  











lundi 29 septembre 2014

Split Chroniques #2 - Bâton Rouge VS Torino

      J'avoue, j'ai un faible pour la scène Lyonnaise, vous avez dû vous en apercevoir si vous lisez ce blog, et vous êtes un peu plus nombreux à chaque fois, ce que j'apprécie beaucoup.
      Voici pour vous un nouvel épisode des Split Chroniques, qui cette fois se déroule à Lyon avec deux groupes qui se connaissent bien, j'ai nommé Bâton Rouge à ma gauche et Torino à ma droite.


Peut-être est-il nécessaire de rappeler le principe des split chroniques pour ceux qui débarquent:
  • On choisit deux groupes proches musicalement et/ou amicalement parlant. Ici donc les deux pépites Lyonnaises.
  • Je distribue la liste des questions pour lesquelles les membres de chaque groupe doit disserter et le but est donc que chacun parle... de l'autre groupe, et surtout pas du sien. Bâton Rouge parle de Torino et vive versa. Une idée comme une autre après tout.
Pour ne pas vous laisser dans l'inconnu le plus total, voici une introduction qui va répondre à vos premières interrogations. Ensuite place aux artistes.

Tout d'abord, délocalisons-nous un peu. Je sais pas pourquoi Torino s'appelle Torino, mais cela va nous permettre d'aller faire un petit voyage jusqu'à cette ville d'Italie, bien jolie si ma foi vous avez l'occasion d'y faire un tour (Aperitivo !). On parlera de foot aussi car c'est le thème que nous avons choisi ensemble (hé oui.)

Il y a deux clubs de foot à Turin. D'un côté, la Vieille Dame, la célèbre Juvintus de Turin. Maintes fois championne d'Italie, et d'ailleurs tenante du titre en ce début de saison. Et puis il y a aussi le Torino FC (dites Le Torino, ça suffit). Plus petit club en effet, mais qui progresse vite ces dernières saisons. Avec des joueurs de qualité ils ont terminé 7ème de l'exercice précédent, ce qui est pas si mal au final. Un club qui va monter encore, on l'espère. 

Nos deux groupes du jour, c'est un peu ça.

Bâton Rouge d'une part, c'est la grande "Juve", qui est très performante ces derniers temps et recueille un maximum de supporters à travers le monde. La recette commence à être connue des aficionados de match dans les bars et squats glauques que vous êtes, car vous les avez sûrement vu jouer en direct près de chez vous. Les joueurs sont confirmés, transférés de clubs de renom. Il y a là des membres de Daïtro et 12XU, la crème des club hardcore-screamo Made in France, même si ils étaient ces derniers temps un poil plus en retrait. Mais ils sont pas cramés les gars, et en effet, ça devrait fonctionner. Par contre, dites leur que le jeu hardcore torturé c'est fini, et que la tactique powerpop a atteint ses limites pour l'instant. Parlez leur des nouveaux schémas en 4-4-Emo, de technique punk-rock, et surtout dites-leur de conserver ce si singulier chant en Français, comme on garde toujours sous le coude ce bon vieux jeu à la Nantaise. Vous avez créé Bâton Rouge, une sorte de quintessence d'Emo-punk façon 90's, le chant en Français en plus. Chapeau bas. Néanmoins, face à sa comparaison footbalistique, il manque encore une reconnaissance internationale, qui devrait arriver on espère. Il faudra pour cela continuer à briller sur les scènes Européennes, ce qui ne m'étonnerait pas vraiment.  

Torino d'autre part, c'est le club qui monte, adossé à son "grand frère". le terme est choisi du fait d'une certaines consanguinité (aucun rapport avec une quelconque banderole) qui existe entre les deux groupes. Bref, on peut dire qu'il y a matière à nous procurer un jeu alléchant, qui repose sur des bases punk-rock bien solides. On mise sur des joueurs plus jeunes, qui ont les crocs pour nous montrer tout leur potentiel au plus haut niveau. Mais aussi le gros transfert du mercato, et l'arrivée d'un gros calibre du championnat, qui a vécu, on le pensait en tout cas, ces plus belles années sous les couleurs de, vous l'aurez compris, Daïtro et 12XU. Un joli coup, c'est certain, pour atteindre une nouvelle dimension. Et au niveau du jeu, c'est un plus physique, mais on sent l'agilité et l'aisance technique transpirer à chaque mesure. En plus, on rentre dans la meule, avec des gros riffs punk calibrés pour nous entrer directement dans le cerveau. Luis Fernandez, consultant émérite de BinSport Punk-Rock (ça va arriver vous inquiétez pas) dit d'ailleurs d'eux "T'as deux mecs devant la défense, deux sentinelles, deux 6, et tu sens qu'il va être difficile de rivaliser dans la dimension physique. Du coup le jeu est peut-être un poil plus stéréotypé aussi, plus frileux, mais c'est normal, il faut trouver son équilibre et son identité de jeu. Techniquement par contre, tout est déjà bien mature, et l'efficacité n'a pas été oubliée dans la causerie technique". Un bien bel hommage. Par ailleurs, ils possèdent aussi dans leur jeu cette originalité du chant en Français, qui revient petit à petit à la mode dans les club punk-hardcore à travers la France. La formation évolue, doucement mais sûrement. Et quand on sait écrire des paroles, c'est toujours mieux. La musique et les victoires, oui, mais le l'intelligence des textes du jeu, également.


Quoi que vous puissez penser, la comparaison s'arrête là. Pas d'animosité entre les supporters, et surtout oubliez les simulations inutiles dans la surface scénique de réparation. Ils ont fait une tournée commune, l'occasion de faire leurs preuves, mais aussi pour moi de leur demander un petit effort pour répondre à mes questions un peu décalées en conférence de presse. Certains sont plus bavards que d'autres, comme les entraîneurs de Série A, mais le résultat est concluant. Et sans langue de bois.


1a. Vous en connaissez quoi de ce groupe? c'est qui? Ils supportent quel(s) club(s) de foot au fait?

BR: Torino se compose donc de Rog à la guitare, Féfé à la batterie et donc Gwen à la basse. Gwen joue aussi dans Baton Rouge et on a aussi joué dans Daïtro ensemble... il a aussi joué dans 12XU et Simfela il y a longtemps. On connait Rog depuis pas mal de temps car à l'époque on se croisait et on faisait jouer ses anciens groupes (HK, Pavlov, WhoNeedsMaps?) assez régulièrement. Féfé, idem, vu qu'il est de St Etienne, on se croisait souvent. Féfé a joué dans des tonnes de groupes comme Protex Blue, Ken Park ou encore Take Warning et plein d'autres... Pour les mêmes raisons, Féfé et Rog se connaissent depuis longtemps. Torino a commencé quand Rog et Féfé se sont installés à Lyon.

TO: Bâton Rouge c'est gwen, julien, bol et louib ex daitro et pour des lyonnais chose assez rare fan de toujours de l'ASSE. En vert et contre tous.


BR: Niveau foot, on est plutôt branché OL et Féfé St Etienne. On donne à Féfé l'occase d'entretenir sa haine farouche pour l'OL tandis que nous, en bons gentlemen, avons toujours une pensée sympathique et respectueuse pour l'ASSE. Rog s'est jamais prononcé par contre... coincé entre Gwen et Féfé il se la joue à la suisse... mais son coeur doit en pincer pour le club de sa Saone et Loire natale, le Louhans Cuisaux FC.



2. Première écoute: quelles émotions? A quoi vous avez pensé?
BR:
Julien : Bin ça m'a fait bizarre de voir Gwen jouer sans être à côté de lui héhé ! 10 ans qu'on fait tout ensemble... vu la musique qu'ils aiment, je savais que j'allais être fan dès le premier accord. J'ai été assez impressionné par le côté singulier qu'il y a dans leurs morceaux... c'est humble, sensible et catchy à la fois... c'est un côté que j'adore chez eux.
Samuel: C’était pour un de leur premier concert, dans un bar minus (le bar des capucins à Lyon). J’ai trouvé ça cool, hyper catchy et ça m’a fait super plaisir de les voir jouer. Par contre à la fin Gwen avait sa tête des grand jours, quand il est pas content d’un concert ! mais moi j’avais trouvé ça cool.

TO: Pour la première ecoute indéniablement un mélange entre sonic youth/noir désir /stephane eicher.


3. Ca sonne comment (leur dernier disque - EP) ?

BR: Du punk rock mélodique humble, sensible et catchy à la fois. Supers paroles aussi, faut le souligner. Quelque part entre Naked Raygun / Pegboy et les bons vieux trucs sur No Idea...  Et le prochain disque qui se prépare est un split avec Zero Gain et ça, c'est une excellente nouvelle.

TO: Comme a chaque fois avec bâton rouge autant sur disque que sur scène ça sonne grave.

4. Et en concert/tournée ça donne quoi?

BR: ça parle plus de foot que de musique dans le van, ça ne fait aucun doute. Sinon, comme d'hab, un classique, les batteurs parlent de batterie, les guitaristes parlent d'amplis et gwen parle tout seul du coup. Féfé regarde fixement chaque élément qu'il va frapper, une cymbale ou un tom, c'est assez fascinant à voir. Rog, c'est la force tranquille... et Gwen il est à peu près normal sauf s'il estime que le concert est pas bien où là vaut mieux pas croiser son regard. Ils sont plutôt rigolos et faciles à vivre sinon... ils se sont bien trouvés avec Gwen, ils aiment bien s'arrêter souvent sur des aires pour fumer des clopes et prendre des cafés, ça c'est relou par contre.
BUT: Vous êtes partis ensemble, racontez-nous un peu!

TO: pour les quelques concert fait ensemble ça se passe toujours très bien heureusement qu'il y a torino car nous on est pas très drôle .emo style oblige.

5. Une chanson favorite chez les autres? Pourquoi?
BR:
Samuel : moi c’est « Des zeros et des uns ». La première fois que je l’avais entendue en concert la mélodie m’était restée en tête un bon moment. C’est pas ça le signe d’un bon tube FM ?
Julien : moi c'est "vingt pouclons fumés" ou "Rue de la Ré en controle V"... j'hésite entre les deux...

TO: "Assis sur un banc", en plus gwen et louib trip a fond de la jouer.


6. A votre avis qu'écoutent les mecs de l'autre groupe pour:

- a. Se motiver dans le camion entre deux dates?  
BR: Rien, le van fait trop de bruit.
TO: On ecoute rien pour bien rester concentré.
- b. Faire un dernier câlin à leur être cher avant de partir en tournée?  
BR: Rien, y a pas que la musique dans la vie...
TO: Nos propres disques, ça rend dingue leurs meufs.

- c. Fêter la victoire de leur club de foot favori?  
BR:
Féfé c'est facile : Allez Les Verts
Gwen : "Keeper of the seven keys" de Helloween, parce-que pour lui toutes les circonstances sont bonnes pour nous mettre ce merveilleux morceau. Rog : "Ramada Inn" de Neil Young... il dure 16 minutes, tranquille quoi, grosse teuf, ça met direct tout le monde dans l'ambiance de déglingo mega délire

TO: Forcément un groupe stéphanois!


- d. Fêter la défaite de leur groupe favori? 
BR:
Féfé : Allez Les Verts... 
Rog et Gwen sont compatissants, pas du genre à chambrer...



6. Un dernier truc à balancer ?

BR: Gwen aime pas répondre aux interviews et celle là c'est la meilleure qu'il a jamais reçue




Un GRAND merci à eux!

lundi 15 septembre 2014

La playlist de... #2 - Votre rentrée 2014


L'été se termine. Pas de baratin sur les vacances tout ça, on en a bien trop entendu partout. Par contre, on peut laisser l'été dans notre coeur tout l'hiver avec une petite playlist chaude pour attaquer sereinement l'automne. En plus, elle va mettre en valeur ma spécialité, à savoir découvrir des albums ou des groupes au moins 6 mois après qu'ils n'aient fait le buzz. Merci bien.

Not Scientists - Leave stickers to our grave 7"


Delete Your Favorite Records - Septembre 2014


Not Scientists, on en a déjà parlé ici lors de la coupe du Monde non? C'est bien possible. Mais là, ils ont eu l'idée saugrenue de sortir un 7" avec le même titre que le 12" qui a précédé (vous suivez?), dont au passage je pensais beaucoup de bien. Autrement dit, il y a du neuf.
Voici donc 3 nouveaux titres, toujours dans un punk-rock enjoué, mélodique et avec un accent vintage un peu plus marqué cette fois (en particulier "I wanna be a Spaceship" non?). Il fallait néanmoins un tube, ce qui est fait d'entrée avec "Leave Stickers on Our Graves" (la chanson cette fois). Parfait exemple de pop-punk dans la parfaite lignée du 12" précédent, que j'applaudis des 2 mains. Tout est toujours bien agréable à écouter en fait, en 7 minutes environ chrono en main, même si je dois dire que je suis un poil moins convaincu par le 7" que par le 12". Peut-être que je les préfères plus longues au final. Les productions discographiques de Not Scientists (rhoo).
En attendant donc, allez les voir vu qu'ils vont passer près de chez vous bientôt avec The Copyrights, dont (magie) je parle 3 lignes plus bas. 


The Copyrights - Report


Red Scare Industries - Août 2014


Justement, passons à un mastodonte de la scène pop-punk mélo, j'ai nommé The Copyrights. Alors là, on change de registre tout de suite Mesdames et Messieurs. on parles des USA, donc on mets un gros braquet.
Voici leur nouvel album, le 6ème du nom, à savoir Report. Hé oui, c'est les USA, on va se mettre encore à genoux et faire bouger notre langue entre leurs deux fesses. Ben oui. Mais bon, force est de constater qu'en matière de pop-punk mélodique, c'est eux qui gagnent. Tu vas l'écouter, t'en fais pas.
Tu vas aimer? Peut-être, peut-être pas, mais t'es obligé de reconnaître que la qualité est là, dans tes oreilles. 
Quoi dire d'autre? Pas grand chose, car dès les premiers morceaux c'est comme si tu avait déjà écouté cet album des dizaines de fois. Pop-punk, punk-mélo, c'est toi qui voit, mais j'ai envie de dire que ça marche toujours aussi bien ("Telescope" = alerte au tube), pour te donner la pêche dans un automne morose. Des tubes, de l'efficacité, du catchy, c'est fait, refait, surfait, mais ça fait toujours du bien à entendre! D'ailleurs, je comprends pas comment ces gars peuvent arriver à empiler les chansons comme ça, sachant tout ce qui a déjà été martelé dans ce style, sans que fi nalement tu trouves quelque chose à redire. Réfléchissons-y sérieux quand même. Bref, si tu veux apprendre comment faire des tubes pop-punk de qualité supérieure, tu trouveras donc ici un des meilleurs cours qui soit. Et le mieux, c'est encore d'aller mettre tout ça en pratique la semaine prochaine quand ils passeront près de chez toi à Lyon, Morthomiers, Clermont ou Toulouse (oui Besançon et Sélestat tu les as déjà vus la semaine dernière, chacun son tour) ! 



Prawn - Kingfisher




A vrai dire, l'automne, c'était un peu déjà ça cet été chez moi, au vu du mois d'Août le plus pluvieux depuis que Greenday a pas sorti un bon album (autant dire depuis l'invention du punk-rock sûrement). Il a fallu donc se tourner vers les chansons qu'on peut écouter calmement dans son canapé, regardant ce magnifique brouillard qui englobe les montagnes pour la 5ème journée consécutive. Ce que j'ai fait.
Je vais parler ici d'un groupe que je ne connaissais que trop vaguement pour m'y intéresser plus avant, à savoir Prawn. Pourtant j'étais (et je suis presque encore) dans ma mouvence Indie-Emo-Pop-Punk-plein-de-joie-de-vivre, mais j'avais raté le coche. Raison suffisante pour se rattraper.
Je tombe donc, presque par hasard, sur Kingfisher, le nouveau disque de Prawn, et j'ai été quasi-instantanément emporté. Un Emo pop vraiment riche, autant au niveau des mélodies, que de la qualité instrumentale. C'est superbe, et vraiment j'en redemande. Calme sans être niais, mélodique sans être cliché, émotionnel dans le bon sens du terme. Il ne reste plus qu'à dire bravo, et que ce disque risque de plaire à beaucoup de gens.  Moi le premier.

PS: A noter qu'ils seront en tournée pour quelques dates en France (Paris au moins) avec les skate-punkers anglo-saxons de Gnarwolves (affiche un peu bizarre, il est vrai), dont on devrait reparler bientôt.


Buried Option - Downward



Co-production (Slow Death, PP&M, Say Cheese, Never Heard Of It, Frisbee Records et Temple Garden Records) - Avril 2014

Buried Option, c'est Français, c'est du punk-rock et ça commence à faire parler d'eux. Des concerts, un Pouzza Fest à Montréal, le CV tend à se remplir. Un EP 12" sorti en coproduction avec différents bons labels Français, sérigraphié et tout, je vois que les choses ont été bien faites.  J'ai donc écouté avec attention.
Au niveau de la musique, on est dans le punk-rock, efficace, et sans fioritures, à l'image de leur compères The Early Grave avec qui ils ont partagé quelques dates récemment. Après un début sans réelle étincelle, je suis interpellé par "Mandrake Falls" autrement dit un bien bel exemple de leurs capacités punk-rauques, avec un riff de début aguicheur, un refrain qui tache et une interlude plus calme, qui tend vers l'Emo, et qui j'avoue m'a ravi. Je sens un héritage fort de la scène Française des années 90-2000, Second Rate en tête (notamment sur "Where the Sun Gores Down Part II") et je pense qu'ils sont sur la bonne voie.
En somme, même si je ne suis pas complètement convaincu, je ne peux pas faire de vrai reproche à ces 6 titres, si ce n'est peut-être un peu de maturité qui va se gagner en avalant les kilomètres et les gouttes de sueurs frontales en salle de répétition. Ce que je peux dire par contre, c'est que sans faire battre mon coeur à la chamade, j'ai pris plaisir à voir que la flamme punk-rock continue de briller du côté d'Orléans. Et qu'elle risque bien de prendre de l'épaisseur au fil des années avec l'évolution future de Buried Option.


I am The Avalanche - Wolverines



I Surrender Records - Mars 2014
 http://www.iamtheavalanchenyc.com/

Fidèle à mes 6 mois de retard pour découvrir des groupes, je me suis attaché à écouter le nouvel album de I am The Avalanche il y a peu, sachant qu'il date de Mars 2014. Si j'avais pu le faire avant je l'aurais fait hein, mais ça me donne une bonne occasion de vous remettre un peu de soleil dans la tête avant d'attaquer les jours où quand tu travailles pas il fait nuit. 
Au niveau de la musique, I am The Avalanche, c'est un peu du rock de stade, mais qui ce joue pas dans les stades. Vous suivez? Bon. Il y a rock de stade ET rock de stade. Le "vrai" rock de stade, au sens premier du terme ( celui qu'on aime bien entendu) c'est Foo Fighters, et là pour le coup même dans un stade c'est trop petit pour accueillir tout le monde. Là, on parle de rock de stade beaucoup plus abordable. Beaucoup plus abordable que The Gaslight Anthem aussi d'ailleurs, qui a succombé à une vague (ultra-)populaire (le dernier album là, tu l'as écouté?). Du hard discout un peux vous dites? Pas vraiment quand même, car la qualité est au rendez-vous.I am The Avalanche donc, c'est plutôt de l'artisanat local abordable, direct du producteur au consommateur. On oubliera vite l'intro méchamment pompée sur "Start Me Up" des Rolling Stones (j'espère que c'est voulu, mais ça mérite presque une disqualification d'office), mais pour le reste c'est du rock à tendance punk navrant de simplicité, mais qui entre si bien dans ton cerveau. Il faut de la musique comme ça parfois, ça ravigotte. Mention spéciale pour "Where Were You?" qui sonne tellement foofighter-esque, qu'on en oublie l'originale.
En résumé, pas grand chose de neuf mais ça fait plaisir quand on a le mal du rock simpliste et efficace.


FAVEZ - Old and Strong in the Modern Times


Avril 2005

I am the Avalanche, ça m'a rappelé au bon souvenir d'un groupe Suisse que j'ai longuement écouté il y a quelques temps,qui pourtant n'a à pas tant de choses à voir, mais on est pas à une contradiction près. Du coup, je vais terminer cette playlist avec Favez, un groupe Suisse qui nous indique à merveille sa situation géographisue dans l'album qui les fait connaître, à savoir From Lausanne, Switzerland. J'aimerais aller un peu plus en arrière pour parler de Old and Strong in the Modern Times, que j'ai écouté une sacré bande de fois après sa sortie en 2005. Plutôt orienté post-punk à ses débuts, le groupe s'est mué en indie-rauque simpliste, lourd, qui prends son temps, un peu à l'image de groupes comme Sparta par exemple.
Old and Strong in the Modern Times, c'est parfait pour ta meuf qui n'aime pas "quand ça crie" et aussi pour toi qui apprécie quand "ca envoie (quand même) du bois".
Bref, une bonne raison de réécouter cet album, après quasiment 10 ans, surtout que les sorties qui ont suivies sont vraiment "foo-fighterseques" pour le coup, même si il y a un côté plus pop que je n'apprécie plus vraiment.


Allez A+ !

mercredi 10 septembre 2014

Water Mane - Greetings From The Basement

NOTE DE COMMENCEMENT: j'ai cru comprendre lors d'une émission de radio que les membres du groupes dont je m'apprête à faire la chronique n'aime pas vraiment les anglicismes, ou du moins les évitent car c'est rigolo. Ca tombe bien, le directeur de mon diplôme bac+5 de physique lors de ma soutenance de stage en 2012 était de la même trempe, même si il rigolait beaucoup moins. J'ai dû faire sans mots de langue Anglaise dans tout mon rapport, je vais donc essayer de faire pareil aujourd'hui. A chaque tentative de traduction douteuse je mettrai un lien si vous êtes perdus. Par contre je prendrai peut-être quelques libertés sur la traduction. Merci pour votre compréhension.






Ah la France qui bouge. Celle qui nous fait plaisir pour la rentrée (Excellent!) en sortant son premier vrai album. Même si il n'est pas encore totalement sorti (ce sera fait le 19 Septembre), il est déjà en écoute intégral sur le camp des groupes. Je parle ici de Water Mane, pardon Crinière d'eau (vous avez compris maintenant). Ce groupe, je l'ai découvert un peu parce qu'il semble qu'il soit le chouchou de Guillaume qui dirige l'émission Rejoindre Le Cirque à Montpellier. Mais surtout, parce que je leur voue une admiration sans bornes depuis que je les ai vus en concert à Grenoble. Mais pas n'importe quel concert, non Monsieur. Ils se sont produits au "Dock", cette minuscule salle réservée d'ordinaire aux métalleux plein de noir et de râles gras les deux doigts extrêmes de la main (si on enlève le pouce) tendus vers le ciel. J'aime pas trop. A vrai dire, voilà le seul et unique concert de punk-rock que le Dock ait jamais accueilli. La raison principale? le punk-rock, ça joue trop fort. Même en mettant du gaffer sur les cymbales et presque en chuchotant. Puis ça ramène pas trop de monde, même si la "salle" ne peut en contenir que 40 tous mouillés. Un groupe Grenoblois en première partie, des jeunes, puis un autre dont j'ai oublié le nom, désolé, qui pour faire quelques balances commencent a jouer un chanson paranoïde des célèbres Shabbat Noirs. Ca donne le ton. Par la suite, un concert particulièrement alcoolisé pour les gonzes de Crinière d'eau, où le fameux "jus de swagg" a coulé à flots, mais bon c'est pas si souvent qu'on se marre comme ça à Grenoble. Depuis ce concert et notre magnifique discussion sur les compilations du magazine "feu" Punk-Rawk (moi avec les chapeau de garçons à vaches et eux avec leur ancien groupe qui parlait d'objets volants non-identifiés) dans le van des montpellierains sur fond de vin dégueulasse, je les suis de près. 

Pourtant Crinière d'eau, ce n'est pas comme qui dirait de la pure violence. C'est plutôt du punk-rawk simple, efficace, et joué de mieux en mieux au fil de leurs années d'existence, il faut le dire. Après quelques sorties minimes en nombre de chansons, il fallait passer à plus grand, en l'occurrence un disque complet, une longue production (LP) sobrement nommée "Salutations du sous-sol".

Quand j'écoute, je pense de suite à "Faire avec ce qu'on a et Rafistoler", un groupe que j'adore, et à la scène punk-rock estampillées Floride que l'on connait tous. Du punk-rock somme toute basique, avec des jolis arpèges joyeux, soutenus pars des parties de guitare efficaces, un basse batterie qui tourne simplement et surtout 4 chants. Car c'est bien la particularité du groupe, 4 voix, toutes assez différentes, tantôt assez rauques, tantôt plus aigües. Les choeurs sont puissants, clé de voûte de ce style musical (le refrain de fin de "Comment pourrait-il être pire?"). C'est vraiment agréable, même si au fil de l'album j'ai l'impression qu'il manque de la spontanéité et un peu d'entrain. C'est un poil mou en fait, même si tout est parfaitement en place. Peut-être trop d'ailleurs, à la mode de l'enregistrement "live" où l'on veut garder ce qui se passe dans l'instant, quitte à perdre la mise en place parfaite. Ce dont je suis plutôt adepte il faut dire. 
Par exemple: qu'est ce qu'il s'est passé avec Midnight Thought, pardon Pensée de Minuit? Oui  car il se trouve que ce titre en particulier était déjà sur un EP/démo précédent et que je le trouve meilleur que sur l'album. Peut-être plus spontané, un peu plus rapide, avec plus de pep's au final. C'est un VRAI tube, avec tous les ingrédients nécessaires (simplicité, efficacité encore une fois). Ici on perd un peu cette âme et c'est dommage. Enfin, la structure, les chants, les parties de guitares restent les mêmes, et je maintiens cette chanson comme un tube, mais il demeure cette petite pointe de déception en fond.

Surtout que j'ai envie de m'emballer. J'aime cette musique choisie avec goût, la variété des chants, la puissance de certains passages, l'ensemble cohérent et sincère. En retrouvant une spontanéité perdue, et quelques BPM laissés en route, je peux tirer totalement mon chapeau. C'est une musique vraiment bien faite, pensée pour faire plaisir, sur son vélo avec son être cher le long d'un canal ensoleillé. Du punk-rock plaisir comme il en faut.

Et à la fin, un peu de fraîcheur acoustique, qui me fait vraiment penser à des sessions des Fils du Buddha, ou des mecspeucommunsvenusdemars. Une bien belle manière de refermer ce premier album. 

En résumé, ça me rentre dans la tête, ça me file le sourire, et je suis content d'écouter cet album à chaque fois. Pour le reste, on patientera encore un peu va.

Ils seront en tournée bientôt, allez les voir et achetez leur disque !


lundi 1 septembre 2014

Aviator - Head in the Couds, Hands in the Dirt



No Sleep Records - Août 2014


Naviguer de page bandcamp en page bandcamp sur les internets ça a du bon. Et là, je dois dire que je suis sur le cul.

Je ne suis d'ailleurs pas loin de penser que c'est un de mes albums de l'année. Pourquoi?  Pour un mélange assez étonnant qui donne un album vraiment varié, à la frontière du hardcore, du post-hardcore, de l'emo, de on sait pas trop quoi au final. En tout cas, je peux vous promettre un voyage intéressant, et avec des Aviator(s) de ce genre on ne peut s'attendre qu'à survoler les sommets. Revue de détails.

Tout d'abord, en prenant nos billets, on sait pas trop pour quel voyage on va partir. Ce qu'on sait, c'est que la compagnie est plutôt sure, No Sleep Records c'est quand même du sérieux. Un genre d'American Airlines du punk-rock, avec des liaisons connues comme La Dispute bien sur, mais aussi Touché Amoré, Balance and Composture ou No Trigger pour les plus punk. Des groupes que j'aime bien en fait. Dans leur historique, quelques vols désagréables (Into IT. Over IT. ou The Wonder Years ?) mais pas de vrai catastrophe industrielle (bon je connais pas tous les groupes non plus, si vous êtes pas d'accord tant pis pour vous). Une compagnie sure donc. On se doute bien qu'on va aller vers une destination hardcore moderne, avec peut-être du punk-rock, de l'Emo mais aussi des choses un peu plus variées, progressives diront certains. Un destination attirante, mais sans nous faire rêver plus que ça de prime abord.

Concernant la destination, à priori difficile de savoir. Alors comme tout le monde tu regardes sur internet, tu cherches un guide pour qu'il te montre les trucs ou t'es sûr d'avoir un maximum de monde quand t'y seras. Tu sais le genre "allez dans cette auberge ultra typique, minuscule ou l'on sert de la bouffe locale, et goûtez le fameux gâteau machin". T'arrives dans ce fameux truc c'est ultra blindé, car tout le monde a aussi lu le même guide et a fait comme toi. T'attends des heures, tout ça. Bien ouèj' mec. Tu manges, ça peut être super bon comme banal, ça dépends. Mais c'est sur, tu raconteras quand même à tes amis en rentrant ton expérience de la tipicité locale (si t'as pas posté une photo de me**e de toi en train de bouffer sur instagramme). Passons, je m'égare beaucoup trop. Juste pour dire que j'espère ne pas vous envoyer dans un de ces endroits. Head in the Clouds, Hands in the Dirt est le premier disque long format d'Aviator, et je souhaite que vous écoutiez cet album sans que tout le monde vous en ait parlé avant. Car, il est vrai que j'ai souvent du retard à l'allumage pour dénicher des "nouveaux" groupes. Mais comme qui dirait ce footeux célèbre, peut-être que la routourne va tourner.

Reprenons.

L'embarquement et l'arrivée dans l'appareil fait bonne impression. Design soigné avec un artwork simple mais vraiment beau. Pour la version LP il y a apparemment un vinyl blanc et rouge qui s'annonce de toute beauté. En clair, l'hôtesse de l'air à un joli petit cul, et même si au final on veut juste arriver à destination c'est quand même un plus (merci au passage pour cette remarque totalement matchiste, c'est cadeau).
    
Le décollage est splendide. "Pipe Dreams", une merveille d'introduction avec un riff qui te colle le tympan à l'enceinte en moins de deux. Oui, on va avoir droit à de l'émotion, en témoigne ce refrain que tu chanteras longtemps sous ta douche. C'est à la limite du déjà-vu mais personnellement j'ai adoré. Moins d'éloges pour la suite, ou on est plutôt dans le Emo-Harcdore comme on dit, mais moins transcendant toutefois. Il commence à y avoir quelques turbulences, pour le coup c'est assez vu et revu. Mais ne cédons pas à la panique et faisons confiance au pilote. 
Durant le vol arrive "There Was a Light". Et là, j'ai vraiment l'impression de retrouver des groupes que j'avais oublié, notamment These Arms Are Snakes, confirmé par la suite ("Head Noise" non?). Du presque post-hardcore efficace, tranquille, mais auquel on a ajouté un côté plus intime, plus La Dispute en somme ("There Was A Light" ou surtout "But I won't be there" ). Un mélange entre du post-hardcore bien efficace, et un côté plus mélancolique, plus humain. C'est sûrement ce rappel qui me fait aimer Aviator, car j'ai toujours été un grand fan de These Arms Are Snakes et je retrouve les mêmes codes ici, tout en cédant à la hype de l'émotion, ce que j'apprécie volontiers.

Ah on a même le droit à une intermède plus violente, aussi violente que les brulures d'estomac provoquées par ces pâtes à la sauce "je-sais-pas-trop-quoi" qu'on te sert pendant un vol long courrier (tu les a pas mangé parce que t'avais faim d'ailleurs, mais juste pasque t'avais rien d'autre à foutre entre ta pseudo-sieste assise dans ton siège et la diffusion de films déjà vus). Avec "Forms" mais surtout "I hold Myself in Contempt" le tempo augmente, pour friser le punk-hardcore et ça fait du bien de lâcher les chevaux. Ils en sont aussi capables et je pense que c'est une force, pour ajouter un gros contraste à cet album déjà très intéressant.

Au final, le vol se passe sans encombres. Quelques titres plus intimes pour terminer, ça change encore un peu, pour atterrir en douceur et finir le voyage de manière très agréable, avec ce titre "Fever Dreams" assez aérien et aéré.

Résultat des courses: Ce groupe est vraiment à suivre, et je ne sais pas si l'occasion nous sera donnée un jour de les voir en vrai direct, mais ça devrait être particulièrement savoureux.un de mes albums de l'année peut-être donc, à moins que je fasse encore de plus belles découvertes, sur terre ou dans les airs.






mardi 19 août 2014

Contradictoire - le sens de la vie






Auto-produit


Au début, j'étais un peu embêté. J'aime bien quand les groupes m'envoient des p'tits E-mails pour me demander de parler de leur disque. J'écoute volontiers, des fois j'aime bien, des fois j'aime pas. C'est un peu comme la vie en fait ( lolilol). Il m'arrive d'ailleurs de choisir de pas trop en parler, faire une chronique pour dire que c'est pas bon juste pour descendre le groupe c'est pas trop mon truc. Mais en même temps, il faut encourager les gens qui veulent se lancer, donc un peu de promo honnête n'est pas de trop.

Bref, j'ai donc reçu ce mail d'Arthur du groupe Contradictoire, un nouveau groupe de punk-rock qui est né du côté d'Angoulême. Et je dois dire que j'ai été un peu embêté, comme j'ai dit. D'un côté, après quelques écoutes, j'ai pas trouvé grand chose à dire. Du punk-rock mélo somme toute assez basique, sorti d'un groupe que je pense jeune, qui manque sûrement de maturité. En bref: un style de musique punk-mélo à roulette vu et revu duquel il est difficile de sortir du lot. En plus, ça chante en Français. Aïe. J'ai souvent eu du mal, surtout quand les paroles font un peu "Ado" comme ici, sans savoir si tout est vraiment voulu. 

Autant dire que c'était super mal parti. Mais bon, il m'est resté truc dans la tête pendant un moment. Et ce truc, c'est le refrain de la chanson "Papy Jacques" qui m'a fait un peu marrer, sans vraiment savoir si il fallait prendre ça comme une chanson ironique ou pas. Contradictoire vous avez dit? C'est ça. Du coup, je me lance dans ces quelques lignes, pour tenter une sorte de chronique contradictoire de contradictoire.


On commence avec "Physique ou mentale", une chanson qui parle des agressions que l'on peut subir de manière répétées, et qui nous touchent toujours un peu plus. Sujet louable s'il en est, mais écrire des paroles en français, c'est pas si facile que ça. 
Première contradiction: en Français, c'est facile de dire que les paroles sont pas terrible. Ca donne d'autant plus de mérite aux groupes qui y arrivent bien, comme par exemple Amanda Woodward en son temps, et Guerilla Poubelle en plus punk-rock, pour qui mon intérêt a grandi avec leur dernier album Amor Fati d'ailleurs ("Martin Luther (Burger) King"). Mais si ça avait chanté en Anglais on aurait dit quoi? Surement un truc bien différent. Donc concentrons-nous sur la musique en oubliant quelque peu la langue.

Pour ça, les grandes roulettes, le punk-rock mélodique, ça nous connaît. On a vu passer des kilomètres de bandes de groupes dans le genre. Ici, c'est pas mal, sans être transcendant. Le son est assez moyen, mais tout le monde ne peut pas enregistrer avec une production de fou. La batterie est bien triggée (bien trop pour moi, enfin c'est très personnel, c'est le style qui veut ça), la basse un peu râpeuse, mais le mixage tient la route. Les choeurs sont bien présents, et ma foi on a entendu bien pire.   
Deuxième contradiction: qu'est ce qu'on fait quand le son d'un disque nous plaît pas? Pas facile. D'un côté, pas facile de l'oublier, et c'est un truc auquel je fais vraiment attention. D'un autre, une fois qu'on a dit ça, il reste quand même de la musique. Les structures, les lignes de chant, les riffs. Ici, la chronique doit être différente de celle qui parlerait du dernier EP de Four Year Strong par exemple, où j'aurais aucun mal à dire que c'est nul. ZERO.  Ici, il faut plutôt  rester mesuré. les structures sont assez solides, les choeurs présents, la batterie en place. Et dans ce contexte, c'est pas mal.  La moyenne, en somme.  

La seule mention spéciale qu'on peut donner, c'est sur "Papy Jacques" une chanson assez rigolotte sur un pépé qui peut ressembler un peu au nôtre. je prends cette chanson avec ironie, et je dois avouer qu'elle m'est rentrée dans la tête assez facilement. Comme quoi il y a du potentiel, si on creuse un peu la surface.
Troisième contradiction: c'est beaucoup plus personnel. Dites moi si ça vous fait ça aussi, mais dès que j'ai un truc de punk-rock mélo dans le disque dur de mon téléphone intelligent, je peux pas m'empêcher de l'écouter souvent, même si je trouve ça bateau et réchauffé. Four Year Strong, The Story So Far, A Wilhelm Scream, ou Polar Bear Club. J'essaye de pas trop me dé-crédibiliser, mais ça me fait ça souvent. Je SAIS que je vais l'écouter 30 fois. Cette chanson, c'est un peu ça, je l'ai écouté plusieurs fois, chanté même un peu, même si j'y ait trouvé rien de spécial. Contradictoire j'ai dit.  

Ensuite, j'ai plus de mal à parler du reste. Du punk-rock sincère,mais sans plus, sans assez de contenu pour vraiment s'emballer. Mais bon, il y a quand même les encouragements du jury!

Ca va venir les gars, ça va venir !