vendredi 29 janvier 2016

The Boring - Unlearn EP



Coproduction - Janvier 2016


Boooon. Pour une fois je crois pas que tu m'aies devancé. Fini la chronique "6 mois après la sortie", maintenant je suis juste à l'heure. Et en plus, c'est pas n'importe quelle sortie puisque j'ai eu entre les oreilles le nouvel EP des Strasbourgeois de The Boring un peu avant qu'il ne sorte. Ca va donc causer punk-hardcore sérieux. En short de suite, on t'attend pour hurler les chœurs avec eux.





Qu'on mette les choses au clair en attaquant, The Boring, ils sont devenus un peu des papas sur la scène Française. Dans le bon sens du terme hein, genre les un peu anciens qu'on respecte, pas ceux qui nous font chier à la caisse du Leclerc à mettre des plombes pour déballer leur caddie. Enfin je dis ça, ça fait un bail que j'ai pas mis les pieds au Leclerc.

Bref, autant y aller de suite.

Ce qui me frappe d'entrée de cet EP, c'est le son. Tu prends le disque direct en pleine face avec l'intro de "Insomnia as an Artform". J'ai souvent été un peu décu par les disques de The Boring, principalement ceux avant leur dernier album Craving For Change, parce que je n'arrivais pas à retrouver toute l'énergie qu'ils mettent sur scène dans le disque. C'était un peu frustrant, même si ce n'est peut-être pas le principal et que j'y attache souvent trop d'importance. Mais cette fois c'est bon. C'est très bon même. Y'a vraiment de la patate, même si c'est un peu moins net. Je crois d'ailleurs que c'est la première fois qu'ils ont enregistré live. Une bien bonne idée.

Ce qui me frappe, c'est aussi que leur musique m'apparaît plus riche. On a des passages plus mélodiques, du chant parlé, des moments presque screamo, ce qui me semble un peu nouveau, même si c'était peut-être initié dans leur précédent disque, Craving For Change. J'ai quand même l'impression que ces chansons sont plus ouvertes, qu'on s'est un peu plus laissé porté, pour tenter des petites touches nouvelles. D'ailleurs j'ai failli être un peu perdu au début de l'EP, ça m'a surpris à vrai dire. Malgré tout, on reconnait direct le type de chansons du groupe, et c'est peut-être que qui fait leur identité. Du punk-hardcore agressif, tendu, qui a du sens. Mais vous devez déjà le savoir, ça.

D'ailleurs, The Boring, c'est un peu les champions du monde de "l'intro-que-tu-prends-comme-une-tarte-dans-la-gueule". Ca s'applique à pas mal de leurs chansons, "Red Grass" ou "Insomnia as an Artform" en tête, avec des grandes roulettes direct, où amenées en douce, appuyées par du chant hurlé en short, et je dois dire que j'en suis assez friand.

Le top de cet EP? "To Loved Ones" pour moi. L'intro ambiante ou tu sens que ça va péter, les pêches au milieu bien violentes, une partie de chant parlé assez nouvelle, et une fin tambour battant.

Cet EP, j'en suis bien content au final. Pas surfait, qui mélange ce qu'on connaît des Boring avec un peu de nouveauté, et un son bien pêchu. Plutôt concis comme résumé pour une fois.

Merci les papas !


lundi 25 janvier 2016

[les mecs cools finissent en dernier] Neck Deep - Life's Not Out To Get You



NB: cette chronique devait figurer dans le #3 du fanzine Nice Guys Finish Last, qui ne verra jamais le jour. J'ai quand même pas écrit ça pour rien si? 





Hopeless Records - 2015



Mon petit doigt me dit que vous en avez déjà entendu parler. Tant pis, j'en remets une couche. Parce que cet album risque d'être l'une des bombes de l'année 2015, du moins si vous aimez le punk-rock mélodique avec une pointe de sauce Galloise.

Life's Not Out to Get You est le second album de Neck Deep et à vrai dire ça soulève une véritable question chez moi: comment cela se fait-il que ce groupe me soit passé inaperçu jusque là?

Parce que cet album est vraiment super génial, pour moi qui aime le mélo à la The Story So Far, Knuckle Puck et bien d'autres avant eux. Mais c'est leur deuxième album. Par conséquent, il y en a eu un avant, dont je suis passé à travers. Qui est sorti 2 ans auparavant. Qui est - presque - tout aussi bien. Qui m'était 100% inconnu.  Il est aussi sorti sur Hopeless Records pourtant, et surement que les réseaux avertis en ont parlé. Mais alors qu'est ce qui a changé?

Et la réponse pointe rapidement le bout de son nez. Car Whishful Thinking, c'est son nom, est peut-être un peu plus banal que son successeur Life's Not Out to Get You.  Enfin tu vas me dire, banal, ça veut out dire et rien dire. Alors qu'est ce qui a vraiment changé?


C'est pareil

Ce qui change, ce n'est pas vraiment le style musical. Plutôt vu, et revu. Les plans sont tous connus, le chant ressemble furieusement à n'importe quel groupe de mélo, quoique cet album soit bien plus riche musicalement à mon goût. On va y revenir. Ce qui change, ce n'est pas vraiment le son. Formaté de la même manière que les autres. Avec cette grosse caisse triggée effet plastique, l'auto-tune suspecté sur le chant et le mixage façon Californie. Ce qui change, ce ne sont pas vraiment les paroles. On apprendra pas vraiment un tas de trucs, mais je crois pas que c'est ce qu'on attendait de toute manière.


C'est pas pareil

Ce qui change, c'est peut-être juste la qualité des compos. Et là on peut discuter, c'est vrai, mais je trouve les chansons juste impeccables. Cette qualité qui fait que tout te rentres dans le crâne facilement, et que tu veux juste réécouter l'album 3 fois de suite en apprenant les refrains. Non mais sérieux, "Threat Level Midnight" est pas un super tube? Pareil pour ce qui suit, "Can't Keep Up The Roots" et compagnie, j'adhère complètement.
Ouais, en fait ce n'est pas simplement un énième album de punk mélo, mais on sent bien d'autres influences qui tournent vers le punk-hardcore, voire le hardcore tout court. Mélangé à ça, t'as ta dose de roulette, mais il y a aussi des moments plus ralentis, lourds ou au contraire mélodiques du plus bel effet.
Petit bémol pour les parties "calmes" un peu trop cliché à mon goût, mais c'est pas grand chose. 


Pareil + pas pareil = :)))

Le truc c'est que pour sortir du lot, ne serait-ce qu'un tout petit peu, il faut aller chercher le truc que les autres n'ont pas. Sans trop me répéter, ce truc n'est ni le son, ni les riffs, ni le chant, ni les paroles. Mais les influences, le fait d'aller piocher un peu autour de ce qu'on fait, et d'agripper ces influences à sa musique. Et c'est ça qui me fait aimer Neck Deep, je crois. Même si c'est assez léger, ça sort du lot, et tant mieux.

En tout cas c'est album est à coup sur un de mes tops de 2015. 






mercredi 20 janvier 2016

Mon top de l'année... 2005

Ah ça, les fameux "tops de l'année". C'est typiquement le genre de truc pour que tu dises à tes fréquentations "T'as loupé ça, et ça cette année, VOILA", et je dois dire que ça m'énerve un peu. Enfin plutôt, mon Ego en prend un coup car je me rends compte que j'ai oublié d'écouter un tas de trucs cools, que j'ai pas fait beaucoup de concerts dans l'année, ou que je devrais aller plus souvent au cinéma qu'une fois par semestre. Mais également parce que dans mon top de cette année tu vas tout connaître, et parce qu'il va bien me falloir 6 mois, voire tout 2016, pour écouter potentiellement tous les trucs sortis en 2015...

Bref, pour faire un "contre-pied" à tous ces tops 2015, j'ai décidé de me replonger dans le top de ce qu'il s'est fait en...2005, il y a 10 ans donc. Pour ça, j'ai fouillé sur les internets, dans mon disque dur et (un peu) dans ma mémoire. Parce qu'au 1er Janvier 2006, je suis vraiment pas sur d'avoir écouté ne serait-ce qu'un des disques dont je vais parler brièvement ici. Peut-être que j'avais écouté le second album de Franz Ferdinand, c'est vrai, mais bizarrement il n'est pas vraiment resté au top pendant 10 ans.  Alors 2005, c'était comment?

NB: J'espère que je n'ai pas fait de "gros" oublis dans cet article, si c'est le cas n'hésitez pas à me le dire. Surtout, n'hésitez pas. Après peut-être que c'est juste que mon top n'est pas forcément ton top, tu vois. Donnez-moi aussi votre top 2005, ce sera avec plaisir! 

I - Le TOP MONDE - Propagandhi: Potemkin City Limits



Eh oui. Ca par contre c'est sacrément resté dans les mémoires depuis 10 ans. Car le vrai top album de 2005, c'est le si bon "Potemkin City Limits" de Propagandhi, sorti sur leur propre label. Pour moi, c'est le meilleur qu'il aient jamais fait, même si "Supporting Caste" pourrait presque lui chiper la vedette. Pardon pour l'expression toute faite, mais ça a pas pris une ride ce truc. Si vous ne le réécoutez pas périodiquement, tant pis pour vous, mais ça sonne encore parfaitement. Pas de son surfait comme on en trouve chez les groupes de punk-mélo à ce moment-là (et encore aujourd'hui aussi d'ailleurs), mais surtout des chansons vraiment efficaces, pleines de sens, et jouées de manière parfaite. Oui, c'est bien LE top de 2005.

ET AUSSI:

Comeback Kid: Wake The Dead

A vrai dire je ne suis pas un grand fan de Comeback Kid mais cet album fait quand même référence dans le hardcore, même encore aujourd'hui pour pas mal de gens. Ca sonne méga gros, les chansons sont vraiment bonnes, et cet album aurait carrément pu être sorti aujourd'hui sans rougir. Ce qui n'est pas le cas de tous les albums de cette scène, un peu en retrait aujourd'hui il faut bien le dire. C'était le bon temps du hardcore "new-school" (on peut dire ça?).

Against Me!: Searching for a former clarity
Bien entendu, il faut parler de cet album. peut-être pas le meilleur d'Against Me!, bien que je ne sois pas forcément légitime pour juger. Moins bien que Reinventing Axel Rose c'est sur, mieux que New Wave (lol), c'est certain. Personnellement, je le trouve cool, ni fabuleux ni naze. Pour ça, je crois que ça valait le coup d'en parler un peu mais ça vaut certainement pas le titre de meilleur album de 2005.





Modern Life Is War: Witness
Je me suis vraiment intéressé à Modern Life Is War que récemment, j'avoue, principalement grâce à le retour avec l'album Fever Hunting. Mais ça ne m'empêche pas de prendre une sacré calotte à chaque fois que j'écoute leurs disques précédents, comme Witness. C'est tendu, arraché, acharné. On y trouve tout ce qui fait ce groupe, à savoir la tension, mais sans grandes sessions violentes et rapides. Ouch.


II - le TOP 3 Europe

#1 - No More Lies - 41°46,5N-3°1,9'E




Bon alors je ne suis pas un fan si absolu de No More Lies que ça, pour me dire "Ouah putain en 2005 y'avais cet album de sorti".Non non. Pourtant, j'ai fait des recherches (un peu) et quand je me suis rappelé que ce disque (comptez-pas sur moi pour écrire le nom plusieurs fois, c'est assez chiant comme ça) était sorti en 2005, il FALLAIT que ça entre dans le top. No More Lies, c'est un truc facilement reconnaissable, de l'Espagnol, du B-core, du punk-rock simple et ensoleillé tout simplement génial. J'adore ce genre de musique, ça me donne envie d'être heureux. Et a San Feliu de Guixols, on a l'air de l'être, heureux. C'est tant mieux. Ils arrivent à mettre un côté rock'n'roll sans perdre une espèce de joie, et pas du tout de lourdeur comme on peut avoir parfois. Viril mais pas Viking quoi. Un genre de surfeur en short de bain mais quand même taqué, qui impose quand même le respect. En tout cas c'est ce que je ressens en écoutant ce disque encore aujourd'hui. Cet album est super cool, réécoutez-le !


#2 - Lack - Be There Pulse



Ah oui. "5 o'clock in the Evening", ça c'est un tube. ca pourrait figurer dans un top 3 "des chansons dont on a essayé de faire une reprise avec mon goupe". Lack, c'était quand même vachement bien, même si je ne suis pas sur d'avoir écouté cet album dès qu'il soit sorti. Il arrive d'ailleurs au milieu de la discographie du groupe, qui si je crois me rappeler était décrite de manière à faire une musique de plus en plus simple au fil des albums. Avec Be There Pulse on est déjà dans la simplicité, l'efficacité. C'est tendu, accroché. Un peu moins que leur dernier album d'ailleurs, Saturate Every Atom, qui est un modèle du genre (d'ailleurs je crois qu'ils ont arrêté ce groupe parce qu'ils ne pouvaient plus faire plus simple, et je le comprend aisément). Bref, Lack, c'est aussi l'un des concerts qui m'a le plus marqué, tellement ça jouait bien, en place, et avec une vraie énergie. Cet album méritait donc sa place ici.


#3 - Favez - Old and Strong in the Modern Times



On peut aussi parler de la Suisse dans ce top, plus particulièrement de Favez. J'ai toujours bien aimé ces groupes qui font ce genre d'indie-rock de stade, sauce Foo Fighters et consorts parce que c'est un peu de la musique passe-partout que tu peux écouter à fond chez toi même quand y'a tes parents. Et en 2005, je dois avouer que j'y étais encore, chez mes parents. En plus Favez, comme c'est plus indie, tu peux le faire écouter à tes copains et tu comprendras jamais pourquoi ils te diront que c'est différent de ce qu'ils écoutent, FF en tête. Bref, c'est pour moi le meilleur album de Favez,Old and Strong in the Modern Times que j'ai plaisir encore a écouter aujourd'hui.

Mais AUSSI: Antillectual - Silencing Civilization, Hellacopters - rock'n'roll is dead, Satanic Surfers - Taste the Poison...



III - le TOP 3 France

Autant le dire tout de suite, le disque qui a marqué les esprits en 2005, c'est le sublissime, le magique, le si abouti premier EP de Stetson!, jeune groupe Clermontois que j'ai eu la chance d'intégrer 3 ans plus tard. Néanmoins, même si je suis certain que ce disque vous ai marqué au fer rouge pour le reste de votre vie, je ne vais pas en parler ici car je suis d'une modestie sans égal. Plus sérieusement, en me replongeant dans la scène Française je suis retombé dans une période que j'avais presque oubliée. celle du screamo à la Française notamment. Et je dois dire que je réécoute ces disques différemment aujourd'hui.


Daïtro - Laissez Vivre les Squelettes


Je disais, 2005, c'est carrément une période faste pour l'emo-screamo tricolore. Il fallait bien en retirer un représentant, et il est arrivé assez naturellement d'ailleurs. J'auras pu prendre Belle Epoque, Sed non Satiata ou d'autres qui ont aussi sorti un disque cette année là c'est vrai. Et puis j'ai choisi Daïtro. Mais bon il faut aussi que je sois honnête. Je ne suis pas spécialement un nostalgique de ces groupes là, j'ai souvent eu du mal avec le screamo. Le chant en Français, le côté criard tout ça, ça me branchait pas plus que ça. Et pourtant, mon regard (enfin mon oreille) est vraiment différent aujourd'hui, comme quoi ça sert de réécouter des trucs quand on se fait chier le week-end dans un pays où on connaît personne.
Je voulais donc parler de Laissez vivre les Squelettes que j'ai bien réécouté. J'aime le côté Emo qui ressort quand même vachement, en particulier sur le début. Au final, il n'y a pas tant de screamo qui pourrait me gêner, comme quoi j'avais une fausse impression sur ce disque. J'ai changé d'avis depuis 10 ans, c'est peut-être bon signe.


Hogwash - Old's Cool, New's Cool



Ah et puis 2005, c'est aussi l'époque du punk mélo ! Preuve en est avec le premier album de Hogwash, sorti en toute fin d'année. En plus, le groupe est toujours actif, après presque 15 ans et c'est quand même une sacré performance. Alors bon, il faut bien dire que le punk mélo qu'ils faisaient en 2005 à un poil vieilli quand même, ne serait-ce qu'au niveau du son, mais franchement ça reste super cool à écouter. Ensoleillé, avec tous les ingrédients pour vous accompagner à votre cours de surf à Lacanau quoi. Bon je l'ai quand même réécouté exprès, c'est vrai, il est pas spécialement resté dans ma playlist depuis 10 ans.
Sinon, un truc que je peux signaler, c'est que le punk-mélo à roulette, même si on en entends peut-être un peu moins maintenant, c'est le genre de truc qui n'as jamais été à fond "à la mode" ni à fond "démodé". Ca s'écoute toujours pareil je trouve, même si pour moi tous les groupes sont quasi interchangeables.

* Pour comprendre ce que veux dire "à la mode", tu peux écouter l'un des 500 groupes labellisés punk-emo-indie-90s-shoegaze du moment).

** Pour comprendre ce que veux dire "démodé", tu peux écouté un titre de Watcha, ou Pleymo durant "l'époque bénite du néo-métal Français").


Burning Heads & Uncommonmenfrommars - Incredible Rock Machine Split


2005, c'est l'année du premier disque sorti par Opposite Prod, le label des Buring Heads entre autres. Et justement, c'est un split entre Burning Heads et Unco qui ouvre le bal, avec à la base une super idée. 5 morceaux pour chaque groupe, dont un ou c'est l'autre groupe qui chante, et une reprise. Chez Burning on a choisi de reprendre du Youth Brigade, et chez Unco les D.I. Une bien bonne idée, et un résultat super intéressant, avec à la clé une tournée de 50 dates en 51 jour, et un documentaire que tu peux voir là: https://www.youtube.com/watch?v=YCcuVus2hfw
Musicalement, j'ai réécouté ce disque et il tombe dans une bonne période de Burning Heads, ce qui n'est pas toujours évident. Bien punk, pas trop orienté reggae-dub, c'est bon. Chez Unco c'est sympa, efficace et facilement reconnaissable avec les choeurs toujours parfaits. Après c'est plutôt pour le clin d'oeil (et aussi pour revoir tous les acteurs du split y'a 10 ans en vidéo) qu'autre chose parce que je ne suis pas certain que ce disque soit en top de la discographie des deux groupes. Peut-être même que tu t'en rappelais pas trop hein, avoue.