jeudi 24 avril 2014

La Dispute – Rooms of the house 2014



Attendu depuis un bon moment, ce nouvel album. Au vu des différentes pré-vues disponible sur les internets, il s'annonce dans la continuité de ce que le groupe propose depuis des années avec une plongée dans un emo post-hardcore de plus en plus intimiste, poignant et sincère. Flashback.
La trajectoire de La Dispute est finalement assez claire et sans anicroches. Un premier album qui fait l'effet d'une bombe dans les milieux punk-rock, hardcore et consorts, de par sa singularité, et surtout le contraste de ses mélodies à la fois énergiques, mais aussi très matures pour une formation si jeune. Les EPs et sorties suivantes font découvrir un univers qui se veut plus intime, moins brut, mais peut-être plus touchant à l'écoute, attirant de plus en plus de monde dans leur univers. Les chants aigus et torturés du premier album s'estompent peu à peu et dans le second opus « Wildlife », la fougue de la jeunesse a laissé place à une musique plus réfléchie, complexe, plus mélodique aussi. Avec sa nouvelle déclinaison du post-hardcore, La Dispute devient un groupe confirmé, qui sait raconter des histoires, celles du quotidien,  celles de la vie en général.
Comme entre les deux premiers albums, les EPs et projets qui ont précédé « Wildlife » de ce nouvel album « Rooms of the house » ont laissé entrevoir l'intime, le chant parlé, les mélodies plus douces et des textes qui ressemblent de plus en plus aux chapitres d'un livre, moitié imaginaire, moitié réel, racontés, voire lus par la douce voix de Jordan Dreyer.
Vous aurez bien deviné que j'ai sur ce groupe et cet album un à priori très positif, j'en conviens. En même temps cette chronique est loin d'être objective et c'est peut-être bien son intérêt En définitif. En tout cas, la Dispute, on sait ce qu'il deviennent,  En définitif, et ça me plaît.
Ouvrons donc ce troisième livre avec excitation et impatience. « Rooms of the house ». Cet album, c'est compliqué d'en parler. Tellement de choses, de sentiments divers en écoutant. Tout se mélange... L'ouverture se fait pourtant par du connu. Les deux premiers titres sont le genre de chanson qui fait reconnaître le groupe en un clin d'oeil avec ce post-hardcore si riche et contrasté. Le son est maîtrisé, lourd, pas trop agressif. Une entrée en matière plus que convaincante. Puis dès « Woman(in miror) », on se rapproche, on tends l'oreille. Oubliés les cris, place aux paroles parlées qui s'enchaînent sous des guitares calmes et un matelas basse-batterie parfait pour apprécier la douceur du moment. Second chapitre. Retour aux guitares saturées et au chant plus nuancé. Le passage par Splitsville apporte une touche plus classique de rock indie pour permettre de sombrer dans l'intime et contrastée « 35 ». L'histoire se répète un peu par la suite, avec une alternance de morceaux doux avec d'autres plus vifs. En tout cas, que dire de cette dernière pièce de la maison, cette dernière page du livre, « Objects in space ». Elle nous berce, nous fait oublier ce qu'il se passe autour de nous, avec cette voix parlée en fond de guitare douce et d'une mélodie ambiante qui frôle le parfait. 
Le livre se referme, avec cet album difficile à classer, difficile à juger. Ecoutez-le, c'est tout ce que je peux dire, tant sa richesse est impressionnante.
Un reproche? Difficile de se prononcer, on découvre un tas de chose à chaque écoute. Peut-être que l'album traîne un peu en longueur, et que même avec cette alternance de morceaux plus calmes et plus enlevés, je trouve un certaine monotonie en écoutant tout d'une seule traite. Pas grand chose en fait, mais c'est déjà ça. Les "puristes" des premières sortie du groupe peuvent regretter ces passages hardcore épiques qui se sont éteints et ce chant qui s'est calmé, mais le groupe a fait un grand bout de chemin depuis ce temps là. On peut se consoler en disant que c'est mieux d'éviter la bagarre qui peut suivre La Dispute, plutôt que de prendre un grosse claque à chaque fois. Mais pas sur que ça soit bien plus convaincant que le fait de ne pas avoir été convaincus par cet album magnifique.

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