mardi 9 mai 2017

Le syndrome RR, illustré par The Flatliners - Inviting Light





Ce blog se veut dorénavant aussi de santé publique. Plus particulièrement, en tentant de vous éclairer sur des pathologies communes, leurs causes mais parfois aussi leurs remèdes. Si on peut vous aider... Ce premier numéro est donc consacré à l'étude d'une pathologie ma foi heureusement pas encore trop répandue dans le punk-rock, mais qui pourrait vite devenir un souci, à savoir le syndrome RR. Explications.

Le syndrome RR, qu'est ce que c'est? 

Le syndrome "1er album chez Rise Records", plus connu sous le nom de syndrome RR, est une maladie qui à touché un certain nombre de groupes "punk-rock" majeurs ces dernières années. Il se traduit par la production d'un album sur le label Rise Records, par un groupe ou un artiste déjà vu comme "confirmé" sur la scène punk-rock. La plupart du temps, ce syndrome se traduit par une musique plus molle, plus épurée et beaucoup plus fade que dans les albums précédents de des groupes en question. Elle peut conduire à des résultats souvent très mauvais, allant d'un simple album à jeter, jusqu'au décès du groupe (Make Do And Mend, vous vous en souvenez?). Cette pathologie doit donc être prise très au sérieux, et c'est l'objet de cet article. Pour cela, illustrons notre discussion d'un cas d'étude.

Introduction du cas d'étude



Un des cas en date les plus récents concerne les canadiens de The Flatliners. Bien qu'en parfait santé avec son album référence Calvalcade, sorti sur Fat Wreck Chords en 2010, et une bonne suite Dead Language en 2013, le groupe a contracté le syndrome RR en Avril 2017 pour son nouvel album, Inviting Light. En cette date, le groupe est toujours actif, et son album en écoute, ce qui semble un signe positif. Néanmoins, une question mérite d'être posée avant d'aller plus loin.

Est-il possible de ne pas trop en souffrir?

Heureusement, la réponse est oui. Les statistiques montrent clairement qu'un groupe peut s'en sortir, même si le taux de rémission reste très faible. La manifestation la plus frappante de cet espoir se nomme Hot Water Music, qui a contracté le syndrome RR pour son dernier album, Exister en 2012, sans avoir aucune séquelle notable. Certes, il n'était pas au summum du groupe, mais ils sont restés les patrons. Nous pouvons également citer Bouncing Souls, qui sans impressionner, gardent une constance appréciable. 

 C'est grave docteur? 

Dans le cas de The Flatliners, le diagnostique est plutôt difficile à poser. D'une part, il fallait plutôt d'attendre à quelque chose de différent pour cet album, plus posé, plus travaillé, moins punk-rock finalement. La part due au syndrome RR est donc difficile à cerner. Ce que l'on peut dire, c'est que certains morceaux sont vraiment sympas, surtout au début en fait ("Mammals", "Human Party Tricks") même si on oublie complètement le punk mélo, ce qui reste un des signes mauvais du syndrome RR. C'est parfois ultra simple, rock, mais les refrains façon Foo Fighters (Indoors par exemple) me refroidissent un peu. Pour appuyer là où ça fait mal, plus on avance dans cet album, moins je suis convaincu. Ses accents de guitares sèches ne sont pas toujours les bienvenus,  et ça pèse un peu sur l'ensemble. Vous avez remarqué que c'est l'un des signes d'albums plus '' produits'', ces guitares sèches sur les refrains ? Ca doit donner un accent plus radio, je sais pas.

Bref, J'aurais apprécié un peu plus de folie. A peine plus hein, pas faire un plongeon de 25m dans un canyon, mais juste celui de 5m à la piscine de La Bourboule m'aurait suffit. Mais je m'égare, car c'est bien un autre point important du syndrome RR : le manque de prise de risque. Tout est quand même calibré, renté au chausse-pied, pour que rien ne dépasse. 

Bon, j'ai pas envie d'être trop catégorique non plus, je vais l'écouter encore.

Verdict

Il fallait s'attendre à une baisse de régime de la part de The Flatliners, qui peut s'expliquer par différents facteurs que j'ai tenté de décrire plus haut. Leur musique n'as pas perdu d'intérêt pour autant, à mon avis, car il reste une bonne partie de cet album que j'écoute avec plaisir. Mais bon, si réduire les tempos de 20 points, mettre de la guitare sèche sur tous les refrains et éviter soigneusement toute roulette est tout ce que le syndrome RR a apporté à The Flatliners, alors je crois qu'ils sont affectés. 










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