mercredi 30 juillet 2014

Violent Sons - Nothing As It Seems




Bridge 9 records - Juillet 2014



Verse. Un nom parmi d'autres qui résonne dans la tête de beaucoup. Mosh pits, sueur et postillons de chant crachés à s'en râper la gorge. Pour moi, ça évoque des premiers contacts avec le punk-hardcore, il y a longtemps. Celui qui reflète cette culture, cette façon de vivre, ces idées. Donc quand j'entends que le chanteur de Verse à un nouveau projet, je m'empresse d'aller écouter ça.

A l'époque du hardcore « moderne », un peu de tradition n'est peut-être pas mal venue. Revenir un peu à la base. En quelques sortes, c'est ce que nous propose Violent Sons, avec ce premier album.

Vous allez me dire : « c'est quoi, la base ? ». Ben c'est ça. Du punk-hardcore violent, parfois noir, mais toujours tendu. Des passages épiques pour chahuter dans le pit, et pour que tout le monde s'égosille en chantant ces choeurs fédérateurs. Lent mais pas trop. Rapide mais pas trop. Très, engagé, c'est certain. C'est ça, la base du punk-hardcore les amis. Ca te rentre dans le lard et t'en redemandes.

Mais des fois, les retours ou les nouveaux groupes avec des membres reconnus, c'est pas si bien que ça. Alors tu le penses pas trop fort mais avant d'écouter t'espères quand même que ça sera à la hauteur. Et c'est bien mon cas maintenant. Go !

Et ça part dur. Intro sombre, puis grosse batterie lente sur les toms, avec une ligne de basse de l'enfer, et un chant rageur, qui t'attaques sans préavis. Letter from the future :

«  They came down from the skies, absolute with power and beady in the eyes.
we were all destroyed or forced into submission.
Your wealth, slavery and genocide in our names didn't do shit.
but we still live through it.
There will be no sides to take. the ones with the most will lose the most.
the ones at the bottom will survive on the scraps.
The apocalypse was justified.
They came for names, they came for justice.
They came for revenge and destruction. »

Le changement prôné ici est plus que radical c'est certain, et on en attendait pas moins. Ceux d'en haut vont périr, ceux d'en bas survivront. Caricatural ? Pas si sur. En tout cas pour revenir au présent, pas de doute, ça va bastonner sec dans vos tympans pendant les 20 prochaines minutes.

On passe déjà à la suite, sans avoir eu le temps de comprendre. Les guitares arrivent, acérées, profondes. Le chant est tellement hargneux que t'as l'impression d'avoir affaire à un gars qu'on a empêché de parler pendant dans années, et qui a tant de chose à dire, si vite, si violemment. Les codes punk-hardcore sont tellement bien maitrisés, les morceaux s'enchaînent parfaitement sans presque aucune pause. Sans presque aucun répit. Aucune pitié même.

Il ressort une musique qui n'est pas simplement l'héritage du punk-hardcore que verse a largement contribuer à inventer et populariser. Il y a des touches de hardcore plus lent, un son plus gros, moins de grandes sessions de roulette à perdre la tête. Je pense au dernier album de Gallows par exemple, pour le côté lourd, mais en (bien) mieux. Cependant avec Violent Sons, il y a aussi toujours une référence bien présente aux inventeurs de styles que sont Verse, Anither Breath et autres.  
Mais en avançant, tout se modifie un peu. Faith Pushers a des faux airs de Converge avec une limitation de vitesse, ça sonne plutôt mieux pour moi. Les chansons se dévoilent d'avantages, et effectivement il y a une pointe de guitare presque heavy qui se distingue du lot. Converge, oui, c'est certain maintenant, Late Bloom est là pour le confirmer avec ce petit tapping qui ressort de la masse punk-hardcore traditionnelle (roulette et guitare linéaire). C'est plutôt cool en fait, et ça apporte une touche un poil plus originale qui n'est pas pour me déplaire.

Au final, une moitié d'album plutôt dans les classiques du hardcore-punk, et une autre un peu différente, avec des références plus larges, tout en conservant la violence du chant et l'esprit qu'on aime. Mention spéciale pour la seconde moitié de mon côté. Si vous êtes plutôt hardcore ultra engagé, tendu, toujours sur la corde raide, allez-y sans crainte. Vous y trouverez tout ce que vous aimez, et peut-être plus encore.

Convaincant en somme.

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