lundi 1 septembre 2014

Aviator - Head in the Couds, Hands in the Dirt



No Sleep Records - Août 2014


Naviguer de page bandcamp en page bandcamp sur les internets ça a du bon. Et là, je dois dire que je suis sur le cul.

Je ne suis d'ailleurs pas loin de penser que c'est un de mes albums de l'année. Pourquoi?  Pour un mélange assez étonnant qui donne un album vraiment varié, à la frontière du hardcore, du post-hardcore, de l'emo, de on sait pas trop quoi au final. En tout cas, je peux vous promettre un voyage intéressant, et avec des Aviator(s) de ce genre on ne peut s'attendre qu'à survoler les sommets. Revue de détails.

Tout d'abord, en prenant nos billets, on sait pas trop pour quel voyage on va partir. Ce qu'on sait, c'est que la compagnie est plutôt sure, No Sleep Records c'est quand même du sérieux. Un genre d'American Airlines du punk-rock, avec des liaisons connues comme La Dispute bien sur, mais aussi Touché Amoré, Balance and Composture ou No Trigger pour les plus punk. Des groupes que j'aime bien en fait. Dans leur historique, quelques vols désagréables (Into IT. Over IT. ou The Wonder Years ?) mais pas de vrai catastrophe industrielle (bon je connais pas tous les groupes non plus, si vous êtes pas d'accord tant pis pour vous). Une compagnie sure donc. On se doute bien qu'on va aller vers une destination hardcore moderne, avec peut-être du punk-rock, de l'Emo mais aussi des choses un peu plus variées, progressives diront certains. Un destination attirante, mais sans nous faire rêver plus que ça de prime abord.

Concernant la destination, à priori difficile de savoir. Alors comme tout le monde tu regardes sur internet, tu cherches un guide pour qu'il te montre les trucs ou t'es sûr d'avoir un maximum de monde quand t'y seras. Tu sais le genre "allez dans cette auberge ultra typique, minuscule ou l'on sert de la bouffe locale, et goûtez le fameux gâteau machin". T'arrives dans ce fameux truc c'est ultra blindé, car tout le monde a aussi lu le même guide et a fait comme toi. T'attends des heures, tout ça. Bien ouèj' mec. Tu manges, ça peut être super bon comme banal, ça dépends. Mais c'est sur, tu raconteras quand même à tes amis en rentrant ton expérience de la tipicité locale (si t'as pas posté une photo de me**e de toi en train de bouffer sur instagramme). Passons, je m'égare beaucoup trop. Juste pour dire que j'espère ne pas vous envoyer dans un de ces endroits. Head in the Clouds, Hands in the Dirt est le premier disque long format d'Aviator, et je souhaite que vous écoutiez cet album sans que tout le monde vous en ait parlé avant. Car, il est vrai que j'ai souvent du retard à l'allumage pour dénicher des "nouveaux" groupes. Mais comme qui dirait ce footeux célèbre, peut-être que la routourne va tourner.

Reprenons.

L'embarquement et l'arrivée dans l'appareil fait bonne impression. Design soigné avec un artwork simple mais vraiment beau. Pour la version LP il y a apparemment un vinyl blanc et rouge qui s'annonce de toute beauté. En clair, l'hôtesse de l'air à un joli petit cul, et même si au final on veut juste arriver à destination c'est quand même un plus (merci au passage pour cette remarque totalement matchiste, c'est cadeau).
    
Le décollage est splendide. "Pipe Dreams", une merveille d'introduction avec un riff qui te colle le tympan à l'enceinte en moins de deux. Oui, on va avoir droit à de l'émotion, en témoigne ce refrain que tu chanteras longtemps sous ta douche. C'est à la limite du déjà-vu mais personnellement j'ai adoré. Moins d'éloges pour la suite, ou on est plutôt dans le Emo-Harcdore comme on dit, mais moins transcendant toutefois. Il commence à y avoir quelques turbulences, pour le coup c'est assez vu et revu. Mais ne cédons pas à la panique et faisons confiance au pilote. 
Durant le vol arrive "There Was a Light". Et là, j'ai vraiment l'impression de retrouver des groupes que j'avais oublié, notamment These Arms Are Snakes, confirmé par la suite ("Head Noise" non?). Du presque post-hardcore efficace, tranquille, mais auquel on a ajouté un côté plus intime, plus La Dispute en somme ("There Was A Light" ou surtout "But I won't be there" ). Un mélange entre du post-hardcore bien efficace, et un côté plus mélancolique, plus humain. C'est sûrement ce rappel qui me fait aimer Aviator, car j'ai toujours été un grand fan de These Arms Are Snakes et je retrouve les mêmes codes ici, tout en cédant à la hype de l'émotion, ce que j'apprécie volontiers.

Ah on a même le droit à une intermède plus violente, aussi violente que les brulures d'estomac provoquées par ces pâtes à la sauce "je-sais-pas-trop-quoi" qu'on te sert pendant un vol long courrier (tu les a pas mangé parce que t'avais faim d'ailleurs, mais juste pasque t'avais rien d'autre à foutre entre ta pseudo-sieste assise dans ton siège et la diffusion de films déjà vus). Avec "Forms" mais surtout "I hold Myself in Contempt" le tempo augmente, pour friser le punk-hardcore et ça fait du bien de lâcher les chevaux. Ils en sont aussi capables et je pense que c'est une force, pour ajouter un gros contraste à cet album déjà très intéressant.

Au final, le vol se passe sans encombres. Quelques titres plus intimes pour terminer, ça change encore un peu, pour atterrir en douceur et finir le voyage de manière très agréable, avec ce titre "Fever Dreams" assez aérien et aéré.

Résultat des courses: Ce groupe est vraiment à suivre, et je ne sais pas si l'occasion nous sera donnée un jour de les voir en vrai direct, mais ça devrait être particulièrement savoureux.un de mes albums de l'année peut-être donc, à moins que je fasse encore de plus belles découvertes, sur terre ou dans les airs.






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